Secrets de bambous – mais d’où viennent ces herbes géantes ?

bambou plante

Il est difficile de classer ces herbes immenses du fait de leur caractère à la fois vivace et arbustif. Pourtant il s’agit bien de graminées parfois géantes, parfois « naines », aux chaumes dressés, rampants ou bien retombants.

Très faciles à faire pousser, parfois trop. Malgré cela, leur succès ne tarit pas du fait d’une variété de formes qui n’en finit pas de nous surprendre.

1- Une plante énigmatique

Le terme « bambou » d’origine malaise (Malaisie), caractérise des graminées aux tiges ligneuses et pérennes. Celles-ci persistent ainsi durant plusieurs années jusqu’à 10 ans pour certaines espèces.

Les chaumes creux dont la croissance est souvent fulgurante sont incrustés de silice qui leur confère une résistance extrême. L’usage des bambous s’étend de la construction de maisons ou d’échafaudage à la cuisine en passant par le jardin.

floraison de bambou
Floraison de bambou

Leur floraison constitue une énigme, elle semblerait répondre à l’horloge interne de l’espèce. Elle intervient pour une espèce donnée, dans le monde entier, de manière imprévisible, à la même période quelle que soit la saison ! Le bambou s’épuise alors à produire ses graines et meurt le plus souvent. On parvient parfois à le sauver en apportant de l’engrais azoté ou en coupant les fleurs

2- D’où vient ce caractère envahissant ?

Sol, chaleur et essence

Le pied émet des rhizomes, soit des tiges souterraines munies de racines, de bourgeons et d’écailles (feuilles modifiées) qui s’étendent plus ou moins loin avant de se redresser. L’extension de la touffe dépend de l’essence mais surtout du sol et du climat.

  • Dans un terrain lourd et frais, la souche s’étend beaucoup moins que dans un sol sableux. Ce dernier, facile à pénétrer se réchauffe aussi plus vite.
  • Il en va de même avec la température. Leur extension et croissance verticale sont beaucoup plus réduites au nord de la France que dans le sud.

Comment éviter l’envahissement par le bambou ?

Il existe des moyens assez simples de se prémunir de cela :

  • Barrière contre bambou
    Faites dépasser la barrière anti-rhizome de 10 cm au-dessus du sol

    en posant des barrières anti-rhizomes tout autour de la touffe. Utilisez des rouleaux de propylène de 70 cm de large, de la tôle inoxydable ou plantez dans une buse profonde en ciment (60 cm).

  • En installant la touffe sur un îlot entouré d’eau, vous ne prenez pas non plus le risque d’être envahi.
  • Formez une allée en creux ou simplement  un fossé de 15 cm de large et 30 cm de profondeur tout le tour pour faciliter la coupe des rhizomes qui pointent. Vous en profiterez pour consommer les jeunes pousses !
  • Plantez le bambou dans un bac profond.
  • Pour aller plus loin : Bambous envahissants, quelle solution ?

3- Choisir des bambous pour une terrasse

Choisir la bonne rusticité

Les bambous constituent un décor de rêve pour un balcon ou une terrasse. Les espèces moyennes (1,50 à 2 m) suffisent à créer un écran visuel et sonore qui vous plonge dans un jardin secret d’ambiance tropicale.
Bon nombre d’espèces dites naines ou moyennes se plaisent en pot, notamment les Fargesia bien connus pour leur croissance cespiteuse, mais d’autres conviennent aussi ! Vérifiez le degré de rusticité signalé sur le chromo, vous indiquant les bambous réservés à la décoration d’intérieur ou aux climats doux. Sachez ensuite apprécier la finesse du feuillage avec ses nuances de vert, de gris et de doré, le port général de la touffe ainsi que la forme et la couleur des chaumes. Elles sont remarquables chez nombre de cultivars.

Nos bambous favoris

Chimonobambusa tumidissinoda :

  • Chimonobambusa tumidissinoda
    Chimonobambusa tumidissinoda

    Il est très ornemental avec ses nœuds élargis qui lui ont valu le surnom de « Bambou trompette ».
    Son feuillage fin, son port élégant le destine aussi bien à l’aménagement d’une terrasse, d’un jardin (assez bonne rusticité) qu’à la décoration d’intérieur.
    Ses pousses sont du reste appréciées en cuisine. Mais gare à son caractère très traçant si vous le plantez au jardin !

Phyllostachys nigra :

Shibatae kumasasa :

Shibataea kumasasa
Potée de Shibataea kumasasa en hiver

Les bambous nains comme Shibatae kumasasa forment un bon couvre-sol de 50 cm à 1 m modérément traçant dont l’extrémité de ses larges feuilles deviennent argentées en hiver.

On peut le tailler à volonté pour former des topiaires ou rabattre les tiges tous les 3-4 ans.

A lire : 

Semiarundinaria fastuosa :

Il est aussi intéressant en bac pour son port colonnaire (5 à 8 m) et ses rhizomes peu traçants.

Semiarundinaria fastuosa
Semiarundinaria fastuosa possède de grandes gaines décoratives.

Ses chaumes verts prennent en outre une jolie teinte brun pourpré au soleil et son feuillage dense s’entourent de grandes gaines lumineuses.

Il se plaît à l’ombre comme au soleil et ses pousses sont comestibles !

Phyllostachys aurea ‘Flavescens Inversa’ :

Ses chaumes verts striés de jaune ou ‘Holochrysa’ aux tons cuivrés craignent le vent dès -10°C.

Malgré leur grande rusticité (-20°C), il est conseillé de les cultiver en bac, sur une terrasse abritée ou en décoration d’intérieur car leurs rhizomes se montrent assez envahissants.

4- Des exigences limitées

Les bambous sont gourmands en eau, surtout lorsque le volume racinaire est limité, mais ils n’aiment généralement pas l’humidité permanente. Ils se plaisent au soleil comme à mi-ombre, dans tout sol pas trop compact.

En bac, ajoutez un engrais de fond à la plantation, puis de l’engrais gazon riche en azote.

En pleine terre les exigences sont bien moindres. Une fois que la souche s’est bien implantée, la couverture des feuilles en décomposition suffit à réalimenter le sol notamment en silice.

Texte et photo Eva Deuffic

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