La cochenille à carapace : la reconnaître et la traiter

cochenille à carapace

Tout comme sa cousine, la cochenille farineuse, la cochenille à carapace est membre des la famille des Coccidées. Mais cette dernière se reconnaît à sa carapace, aplatie ou légèrement bombée qui rappelle celle de la tortue. Assez difficile à repérer, ces cochenilles à carapace colonisent le plus souvent les arbustes comme l’hortensia, le houx, le cornouiller, mais aussi les arbres comme le pin ou encore les fruitiers (olivier, marronnier, figuier…).

Ces cochenilles à carapace sont plus difficiles à éradiquer que les cochenilles farineuses. L’obstination est donc de rigueur. Tout comme la prévention pour éviter leur apparition.

Identifier les cochenilles à carapace

Les cochenilles à carapace, également appelées cochenilles lécanines, sont des cochenilles dotées d’une carapace totalement indissociable de leur corps (à la différence des cochenilles à bouclier dont la carapace se désolidarise de leur corps). Cette carapace est en général de forme ovale ou arrondie, plate ou légèrement bombée, et de couleur brune, noire ou grise. Elles sont d’une grande discrétion, car immobiles et se confondant souvent avec l’écorce. En grattant avec l’ongle, on peut toutefois les décoller. Ces cochenilles sont les plus imposantes de toutes, mesurant entre 3 et 8 mm.

cochenilles à carapace : identification et lutteComme leurs cousines, ces cochenilles piquent les tissus des plantes et en aspirent la sève. Elles sécrètent une bonne quantité de miellat qui permet de les repérer. À long terme, la présence de ce miellat peut déclencher la fumagine, une maladie cryptogamique qui développe une sorte de suie noire.

Les mâles, ailés, se déplacent en volant et ne vivent que pour se reproduire. On pourrait les confondre avec des moucherons. Les larves, longues de 1 mm, passent par 2 ou 3 stades et se déplacent car elles sont munies de pattes. Seules les femelles sont immobiles, dans leur carapace. Les larves sont le plus souvent de couleur rougeâtre ou jaunâtre.

Quel est leur cycle de vie ?

  • La femelle pond ses milliers d’œufs sous sa carapace et meurt. Certaines espèces de cochenilles à carapace (cochenilles pulvinaires) peuvent créer un ovisac, blanc et cireux, parfois gros au point de soulever la carapace, pour abriter les œufs
  • Une fois les œufs éclos, les larves au premier stade se déplacent pour s’installer sur une nouvelle tige ou feuille
  • Les larves passent par un ou deux autres stades larvaires
  • Elles passent l’hiver à l’état larvaire puis éclosent pour procréer.

En extérieur, les conditions climatiques limitent les générations à une ou deux. En intérieur, on peut compter jusqu’à 5 générations par an.

Les plantes touchées par la cochenille à carapace

Nombreux sont les arbres, arbustes ou plantes attaqués par les cochenilles à carapace. Comme il en existe une multitude d’espèces, chacune a ses plantes hôtes de prédilection :

cochenille à carapace plantes hôtes
Cochenilles à carapace sur un citronnier
  • Les cochenilles à carapace appelées poux des hespérides (Coccus hesperidum) : elles affectionnent les plantes d’intérieur comme les ficus, les orchidées, les anthurium, les agrumes (citronnier, oranger, clémentinier…).. C’est une cochenille ovale en forme de dôme, brun jaunâtre à verdâtre
  • La cochenille du cornouiller (Parthenolecanium corni)
  • La cochenille pulvinaire de l’Hydrangea (Pulvinaria hydrangeae)
  • La cochenille noire de l’olivier (Saissetia oleae)
  • La cochenille du marronnier (Pulvinaria regalis)
  • La cochenille pulvinaire du houx (Pulvinaria floccifera)
  • La cochenille tortue du pin (Toumeyella parvicornis).

Certaines s’implantent aussi sur les érables, les tilleuls, les mûriers…mais aussi les camélias, les fusains.

Sur ces différents végétaux, les cochenilles occasionnent des nécroses et des taches sur les feuilles et les tiges. Les feuilles jaunissent et tombent. Les végétaux s’affaiblissent et deviennent plus sensibles aux autres maladies.

Traitements contre les cochenilles à carapaces

Les cochenilles à carapace sont particulièrement tenaces donc la lutte demande de la patience. Il y a deux méthodes pour les éradiquer : la lutte physique et la lutte biologique.

  • cochenille à carapace identification et traitementEn termes de lutte physique, il est possible d’essayer le jet à haute pression sur les plantes extérieures.
  • Pour les plantes plus petites et fragiles, un nettoyage à l’alcool est le plus efficace. À passer avec une brosse à dents usagée pour déloger les cochenilles.
  • Vous pouvez aussi essayer le mélange alcool à 90 °C, savon noir et huile végétale, également avec une petite brosse à dent sur les tiges. Pensez bien à pulvériser votre mélange sous les feuilles.
  • Sinon, la suppression des parties infestées s’avère souvent la solution ultime.
  • En dernier recours consiste à utiliser un insecticide biologique à base d’huile mais il ne fait guère la différence entre cochenilles à carapace et insectes auxiliaires.

On peut aussi lutter biologiquement à l’extérieur avec l’introduction de prédateurs efficaces que sont certaines variétés de chrysope (Chrysoperla carnea) et de coccinelle (Exochomus quadripustulatus).

Quels sont les gestes de prévention ?

En botanique, et surtout en matière de maladies et parasites, mieux vaut prévenir que guérir. Quelques gestes de prévention s’imposent :

  • cochenille à carapace identification et lutte préventiveMettre en quarantaine toute plante nouvellement achetée, ou, au pire, l’inspecter avec précision sur et sous les feuilles, et le long des tiges et branches pour repérer des cochenilles installées
  • Apporter des conditions de culture adaptées à votre plante, vos arbustes ou arbres en termes d’exposition, d’arrosage, de fertilisation. Les cochenilles s’attaquent plus facilement aux plantes en souffrance
  • Créer un jardin où règne la biodiversité en plantant des prairies fleuries, des plantes nectarifères ou des haies libres et bocagères et mellifères. Ainsi vous attirerez des insectes auxiliaires très utiles pour lutter contre les cochenilles, comme les coccinelles, les chrysopes, mais aussi les syrphes.

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Écrit par Pascale Bigay | L'écriture a ponctué la vie de Pascale. Tout comme la nature, la botanique, le jardinage... C'est pourquoi à travers ses mots, elle vous fait partager ses expériences et ses découvertes de jardinage, ses plantations de vivaces ou d'arbustes, ses recettes du potager, la vie de ses poules...