Et si votre jardin cachait des alternatives naturelles au savon industriel ? Certaines plantes ont la capacité étonnante de mousser au contact de l’eau, grâce à leur richesse en saponines, des composés végétaux nettoyants et moussants. Utilisées depuis l’Antiquité pour laver les textiles, le corps ou les cheveux, ces « plantes à savon » reviennent aujourd’hui sur le devant de la scène, portées par l’essor des cosmétiques maison et des pratiques écologiques.
Faciles à cultiver, ces plantes peuvent même devenir de belles compagnes ornementales, tout en rendant des services inattendus… et sans emballage plastique.
Les plantes à savon ne fabriquent pas du savon à proprement parlé mais contiennent une molécule, la saponine (ou saponoside) au pouvoir détergent naturel. Cette dernière est présente en quantité variable dans les végétaux qui la fabriquent pour se défendre contre les parasites.
La saponaire, Saponaria officinalis, est une vivace de 30 à 60 cm de haut qui pousse sur les terrains découverts jusqu’à 1600 m d’altitude. Cultivée autrefois dans les jardins méditerranéens, on la trouve désormais un peu partout en Europe au bord des fossés, le long des voies ferrées, dans les remblais, près des habitations… Mentionnée comme remède par Hippocrate, son utilisation remonte au moins à 4 siècles avant J.C. Mais cette plante très rustique s’utilisait probablement dès la Préhistoire. Il est probable qu’originaire d’Europe centrale, elle se soit naturalisée en Europe occidentale grâce à l’homme. Son habitat primaire originel semble être les berges et grèves de graviers et sables des vallées alluviales. Elle serait venue coloniser de nouveaux sites enrichis en nutriments par les activités humaines grâce à l’usage de ses rhizomes qui facilitent en outre sa multiplication. Le rhizome s’employait entre autres pour dessuinter la laine avant de la filer.
La plante forme une touffe lâche qui a tendance à gagner du terrain.
Le broyage des racines et le trempage dans l’eau tiède suffisent à libérer la saponine qui se met à mousser lorsque l’on mélange énergiquement. Après avoir filtré, on obtient une lessive très douce pour les lainages, efficace également pour blanchir, dégraisser le linge, comme liquide-vaisselle. La saponaire sert aussi comme nettoyant doux pour le visage et les cheveux.
Les noix de lavage sont constituées de la chair (péricarpe) qui entoure la graine des Sapindus. Ces petits arbres feuillus peuplent les régions tempérées chaudes et tropicales d’Asie et d’Amérique du Nord. Les espèces mukorossi et trifoliatus (à noix plus petites), capables de pousser en sol pauvre, sont plantées abondamment le long des routes notamment en Inde et au Népal. La cueillette des fruits complète le revenu des populations locales qui les utilisent pour leur usage et l’exportation. Il existe en effet de multiples applications industrielles aux saponosides. Ces arbres servent aussi à lutter contre l’érosion des sols.
Il suffit de glisser 4 à 8 demi coquilles de noix dans le tambour de la machine à partir de 30°C, pour remplacer la lessive classique. Vous pouvez ainsi les utiliser jusqu’à 3 fois , 2 fois si vous lavez à 40 ou 60°C et 1 fois à 90°C.
Peut-on se laver tous les jours avec une infusion de saponaire ?
Combien de temps se conserve une lessive au lierre ?
Les plantes à savon remplacent-elles vraiment les savons classiques ?
Peut-on les cultiver dans un jardin en France ?
Est-ce vraiment écologique ?
La saponine est aussi un insecticide, fongicide et un stimulateur de croissance pour les plantes de votre jardin ! Elle peut s’employer pour combattre les parasites comme les pucerons. Elle sert aussi d’insecticide contre les puces et tiques chez les animaux et rend leur pelage doux et soyeux.
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