Kikuyu : le gazon facile et résistant à la sécheresse

Avec le kikuyu, voici enfin un remède contre la sécheresse, la tonte et l’arrosage. Voici comment l’installer au jardin et l’entretenir au fil des saisons.

En résumé, ce qu’il faut savoir :

• Nom : Pennisetum clandestinum
• Famille : poacées
• Type : Graminée
• Hauteur : 5 à 10 cm
• Exposition : Ensoleillée
• Sol : Ordinaire
• Feuillage : Persistant

Attention, vous devez habiter dans un endroit où le climat reste relativement doux l’hiver.

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Semis de kikuyu

Au printemps, effectuez un semis en prenant les mêmes précautions que pour la création d’un gazon traditionnel.

• Les doses à respecter sont de l’ordre de 10 à 12 g par m2.
• Même si l’arrosage devient superflu au fil des mois, il est nécessaire d’arroser régulièrement jusqu’à la levée.
• La croissance est lente au début mais le Kikuyu gagne ensuite rapidement l’ensemble du terrain sur lequel il est semé.

 

Semis de kikuyu pour créer un tapis très dense

Préparer le sol avant le semis

• Nettoyez soigneusement la parcelle (déseherbage manuel ou mécanique) pour limiter la concurrence les premiers mois.
• Nivelez le sol en passant un râteau puis une planche pour éliminer les creux, ce qui facilitera les tontes futures.
• Dans les sols très pauvres, incorporez un peu de compost mûr ou d’engrais organique à libération lente, juste avant le semis.
• Évitez les apports trop riches en azote qui favoriseraient un feuillage fragile et trop poussant.

Dans les régions très sèches, il est judicieux de semer juste avant une période annoncée de pluies ou d’installer un arrosage temporaire (tuyau perforé, asperseur) le temps de la levée.

Bouturer le Pennisetum clandestinum

Le Kikuyu se multiplie très facilement par bouturage ou par repiquage.

• Il s’effectue comme pour le semis au mois d’avril ou mai.
• Prélevez une bouture sur la plante en sectionnant une partie du rhizome et mettez-là en place à l’endroit choisi.
• Prenez soin d’arroser au début.

Cette méthode est particulièrement intéressante si vous disposez déjà d’une petite surface de kikuyu : en prélevant des mottes tous les 30 à 40 cm et en les replantant sur une nouvelle zone, vous gagnez plusieurs semaines sur un semis classique.

• Plantez chaque éclat en l’enterrant légèrement, en veillant à garder les points de croissance (nœuds) au contact du sol.
• Maintenez le sol légèrement humide jusqu’à la reprise, mais sans excès d’eau stagnante.

Tonte du kikuyu

• Le kikuyu supporte mal les tontes trop fréquentes ou trop rases.
• Elles sont beaucoup plus rares et même parfois superflues.

Pour conserver un tapis dense et confortable, la hauteur de coupe idéale se situe autour de 5 à 7 cm. Une tonte trop basse affaiblit les stolons et laisse apparaître des zones dégarnies.

• Espacez les tontes à toutes les 3 à 4 semaines en pleine saison, voire moins selon l’utilisation du terrain.
• Évitez de couper plus d’un tiers de la hauteur en une seule fois.
• En période de forte sécheresse, ralentissez ou stoppez les tontes : la plante se met naturellement en mode économie d’eau.

Entretien du kikuyu au fil des saisons

Arrosage et fertilisation

• La première année, prévoyez quelques arrosages de soutien pour favoriser un bon enracinement, notamment en cas de fortes chaleurs.
• Une fois installé, un kikuyu en pleine terre peut se passer d’arrosage (hors épisodes de sécheresse extrême ou sol très filtrant).
• Un apport léger d’engrais organique au printemps suffit généralement : compost tamisé ou engrais spécial gazon à libération lente.

Limiter l’envahissement

Parce qu’il émet de nombreux stolons, le kikuyu peut gagner sur les massifs, allées et pieds d’arbustes s’il n’est pas contenu.

• Prévoyez, à la plantation, une bordure nette (planche, brique, bordure plastique ou béton) enterrée sur 15 à 20 cm pour freiner les rhizomes.
• Coupez régulièrement les tiges qui s’aventurent dans les zones non désirées à l’aide d’un coupe-bordure ou d’une bêche.
• Dans un petit jardin, limitez sa surface aux zones réellement utilisées (aire de jeux, coin détente, abords de piscine).

Climat et rusticité

Le kikuyu est une graminée de climat doux : il apprécie les étés chauds et supporte mal les hivers longs et rigoureux.

• Il est particulièrement adapté aux régions littorales, méditerranéennes et océaniques à hivers doux.
• En dessous de -5 à -7 °C répétés, les parties aériennes peuvent fortement souffrir, voire disparaître.
• Dans les régions plus froides, on le réserve aux situations très abritées (exposition plein sud, cour protégée, proximité de murs).

Avantages du kikuyu

Avec le kikuyu, voici enfin un remède contre les sécheresses, le piétinement et l’arrosage.

• Longtemps utilisé dans les pays méditerranéens, là où il y avait beaucoup de passage, cette graminée d’origine tropicale s’impose tout doucement comme une alternative très intéressante aux gazons traditionnels.
• D’entretien ultra facile et fort d’un développement rapide, cette plante convient tout à fait aux jardins situés dans des endroits au climat relativement chaud l’été et doux l’hiver.
• Ses puissants rhizomes résistent très bien à la sécheresse ainsi qu’aux situations habituellement contraignantes comme pour les plantes en bord de mer.
• En plus, le kikuyu supporte bien le piétinement intensif, ce qui en fait une solution de choix pour les jardins familiaux, les zones de jeux d’enfants ou les abords de piscine souvent sollicités.

Inconvénient du kikuyu

Malgré tous les avantages que nous venons de citer, le kikuyu présente quelques inconvénients :

• Il n’aime pas les tontes trop courtes et trop fréquentes
• Le kikuyu a tendance à jaunir en hiver
• Le kikuyu peu devenir envahissant car il se propage rapidement.

Son aspect jauni en saison froide peut surprendre si l’on est habitué aux gazons verts toute l’année : il faut l’accepter comme un tapis de saison chaude, éclatant du printemps à l’automne, plus terne en hiver.

Son caractère traçant implique aussi de rester vigilant à proximité des massifs de vivaces ou de graminées ornementales : une bordure bien étudiée évite les mauvaises surprises.

Maladies et ravageurs du kikuyu

Globalement, le kikuyu est une graminée peu sujette aux maladies, surtout en sol bien drainé.

• En sol lourd et gorgé d’eau, des pourritures de collet ou de racines peuvent apparaître : améliorez le drainage et réduisez les arrosages.
• Des taches foliaires (champignons) peuvent survenir après des périodes chaudes et humides : une tonte un peu plus haute et une bonne aération limitent le problème.
• Dans certains sols, des insectes du sol (vers blancs, larves) peuvent affaiblir le tapis, mais le kikuyu a souvent la capacité de se régénérer rapidement.

Un entretien raisonnable (pas d’excès d’engrais, ni d’arrosages superflus) suffit généralement à maintenir le kikuyu en bon état sans recourir aux traitements chimiques.

Kikuyu ou autres alternatives au gazon ?

Le kikuyu fait partie des solutions pour réduire l’arrosage, mais ce n’est pas la seule option.

• En climat doux et sec, on peut l’associer ou le comparer à des alternatives comme Lippia nodiflora, les fétuques très résistantes à la sécheresse, ou certains gazons fleuris peu tondus.
• Pour un effet plus naturel, les tâches de kikuyu peuvent être entourées de massifs méditerranéens (lavandes, romarins, cistes…) qui participent eux aussi à la réduction de l’arrosage.

 

Kikuyu après quelques années : un tapis très résistant à la sécheresse

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©agung, ©CTRPhotos

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