Le ricin commun, une plante aussi toxique qu’ornementale

Le ricin commun (Ricinus communis) est une plante ornementale impressionnante par son feuillage palmé, ample et coloré, ainsi que par sa croissance rapide. Originaire d’Afrique tropicale, il a été largement cultivé dans le monde, aussi bien pour ses qualités décoratives que pour son huile aux multiples usages. Utilisé en fond de massif, en sujet isolé ou en grand pot sur la terrasse, il apporte instantanément une touche exotique. Cependant, cette plante recèle un danger majeur : ses graines contiennent une toxine très puissante, la ricine, ce qui impose prudence et vigilance, surtout en présence d’enfants ou d’animaux domestiques.

En résumé :

• Nom : Ricinus communis
• Famille : Euphorbiacées
• Type : vivace à souche ligneuse (cultivée comme annuelle en climat tempéré)
• Hauteur : 1,5 à 3 m sous nos climats, jusqu’à bien plus sous les tropiques
• Exposition : ensoleillée, à l’abri des vents forts
• Sol : riche en humus et bien drainé
• Rusticité : –3°C environ
• Feuillage : persistant en climat chaud, caduc sous nos latitudes
• Floraison : été
• Toxicité : élevée (graines très toxiques)

Semis et plantation

Original par ses fruits en boules épineuses, le ricin a également la particularité d’être cultivé comme une annuelle dans la plupart de nos jardins. D’entretien relativement facile et de croissance très rapide, il n’en est pas moins fragile lorsque la température est proche de 0 °C. Installez-le donc à l’abri du vent et dans un endroit bien ensoleillé, où il pourra développer son port majestueux sans être couché par les rafales.

Semis :

Le semis de graines de ricin intervient en avril, sous abri chauffé ou en intérieur, car les graines ont besoin de chaleur pour germer régulièrement.

• Faites tremper les graines 24 h dans de l’eau tiède avant le semis afin de ramollir le tégument et d’accélérer la germination.
• Semez dans des pots individuels remplis de terreau additionné d’un peu de sable pour améliorer le drainage.
• Placez à emplacement lumineux et à 15 °C minimum, idéalement autour de 18–20 °C.
• Gardez le substrat juste humide, sans excès, jusqu’à l’apparition des jeunes plants.

Une fois les jeunes sujets bien enracinés et les gelées passées, ils pourront être installés en pleine terre ou en grand bac.

Plantation en pleine terre :

Dans le Sud de l’hexagone, on installe le ricin en pleine terre au printemps, où il prospère comme plante vivace lorsque les hivers sont très doux. Dans le reste de la France, il est généralement cultivé en annuelle et doit être arraché en automne en raison de sa trop faible rusticité.

• Plantez le ricin à emplacement bien abrité, et en plein soleil pour obtenir un feuillage dense et bien coloré.
• Le sol doit être très drainé, mais aussi bien riche : apportez du compost bien décomposé plusieurs mois avant la plantation, ou en surface au printemps.
• Installez un tuteur à la plantation dans les régions venteuses, surtout pour les grands sujets et les variétés à tiges épaisses.
• Espacez les plants d’au moins 80 cm à 1 m pour qu’ils puissent déployer leur feuillage sans concurrence.

Plantation en pot :

Le ricin accepte également d’être cultivé en pot afin d’être remisé à l’abri du froid en hiver ou pour structurer une terrasse.

• Plantez le ricin commun dans un grand pot ou dans un grand bac, profond et lourd pour éviter qu’il ne bascule.
• Installez une couche de graviers ou de billes d’argile au fond du contenant pour assurer le drainage.
• Remplissez le pot avec un mélange de terreau, de compost et de terre de jardin, riche mais toujours bien drainant.
• Placez le tout à emplacement lumineux toute l’année, en extérieur de mai à octobre si les températures le permettent.

 

Entretien du ricin

Une fois bien installé, le ricin est peu exigeant. Il demande surtout une bonne gestion de l’eau et une protection adéquate contre le froid si vous souhaitez le conserver plusieurs années.

Arrosage :

• Arrosez copieusement à raison de deux fois par semaine en été, surtout en pot ou sur sol très drainant. Un manque d’eau entraîne une croissance ralentie et un feuillage moins spectaculaire.
• Paillez au pied de la plante afin de maintenir la fraîcheur du sol plus longtemps et de limiter les arrosages.
• Réduisez vos apports en eau durant l’hiver, de façon à ce que la terre ait le temps de sécher presque complètement entre deux arrosages, en particulier pour les sujets en bac remisés à l’abri.

Fertilisation :

• Une fois par mois durant la période de croissance du ricin, vous pouvez ajouter un peu d’engrais pour plantes fleuries ou pour plantes vertes à son eau d’arrosage. Cet apport régulier favorise un feuillage généreux et une bonne mise à fleurs, sans excès d’azote.

Hivernage :

• Lorsque le ricin est cultivé en pleine terre, protégez ses racines du froid avec un épais paillage au sol (feuilles mortes, BRF, paille…). Dans les régions à hivers rigoureux, il sera souvent considéré comme une annuelle.
• S’il est cultivé en pot, installez-le à l’abri du gel dès les premiers frimas, dans un espace lumineux comme une véranda, une serre froide ou une pièce claire peu chauffée.

Taille :

• Pour les sujets en pleine terre, taillez drastiquement la plante en hiver en cas de chute des feuilles, afin qu’elle reparte avec les beaux jours et garde un port harmonieux.
• En fin d’hiver, supprimez le bois mort des ricins hivernés au chaud, ou de ceux cultivés en extérieur dans les régions épargnées par les gelées. Profitez-en pour aérer légèrement la ramure.

Maladies :

Le feuillage du ricin peut être attaqué par les araignées rouges, surtout en atmosphère chaude et sèche (en véranda par exemple). Surveillez le revers des feuilles : un léger voile et des ponctuations jaunes sont les premiers signes d’attaque.

 

 

• Augmentez l’humidité de l’air (vaporisations, soucoupes de billes d’argile et d’eau) et, si besoin, utilisez un traitement adapté pour plantes d’ornement. En pleine terre, le ricin reste généralement peu sensible aux maladies.

Toxicité : une plante à manipuler avec précaution

Si le ricin est spectaculaire, il n’en reste pas moins une plante à toxicité élevée. Les graines, contenues dans les capsules épineuses, renferment de la ricine, une toxine redoutable. L’ingestion de quelques graines peut suffire à provoquer une intoxication grave chez l’humain comme chez les animaux.

• Évitez de planter du ricin dans les lieux de passage des tout-petits ou à proximité directe des aires de jeux.
• Ne laissez pas les graines à portée des enfants et des animaux de compagnie.
• Portez des gants pour toute manipulation prolongée (taille, récolte de capsules, rempotage).
• Le tourteau de ricin, utilisé comme engrais, est lui aussi toxique : ne l’employez qu’en connaissance de cause et jamais dans des jardins fréquentés par chiens et chats.

En savoir plus

Le genre Ricinus comprend une unique espèce d’arbuste dont la répartition naturelle va du nord-est de l’Afrique à l’ouest de l’Asie, mais qui est aujourd’hui naturalisée dans de nombreuses régions tropicales et subtropicales.

Dans nos régions au climat tempéré, la hauteur du ricin commun est comprise entre 1,5 et 3 m maximum (dans les régions où il gèle rarement). En sol riche et bien arrosé, il peut former de véritables petits « arbres » en un seul été.

 

 

• Cette superbe plante aux allures exotiques est pourvue de larges feuilles palmilobées et lustrées qui mesurent jusqu’à 20 cm. Chez certains cultivars de Ricinus communis, ce feuillage prend une couleur pourprée, brun rouge ou vert foncé, créant de beaux contrastes avec les floraisons estivales (cannas, dahlias, hibiscus…).
• Bien plus discrète, la floraison estivale se compose de petites fleurs groupées en épis. La fructification qui s’ensuit prend la forme de capsules rouge vif, ovoïdes et recouvertes de piquants. Ces capsules sont remplies de graines contenant un puissant alcaloïde, la ricine, qui justifie toutes les précautions d’usage.

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Photos : ©Ray Shrewsberry, ©Jacques GAIMARD, ©pixel1

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