Le poivre de Tasmanie est une plante aromatique originaire d’Australie, utilisée depuis des millénaires par les peuples aborigènes pour ses propriétés médicinales et condimentaires. Cette espèce au feuillage persistant et aux baies violettes produit un poivre naturel à la saveur unique : d’abord douce, puis très piquante, avec des notes boisées et mentholées.
Au jardin, le poivre de Tasmanie se cultive comme un petit arbuste décoratif, apprécié pour son feuillage lancéolé et ses grappes de fruits violacés. Il s’adapte bien à la culture en pot dans les régions au climat frais ou tempéré, où il devient à la fois une plante ornementale et un véritable condimentier à portée de main.
En résumé, ce qu’il faut savoir :
Le poivre de Tasmanie est utilisé au jardin pour former de belles haies, mais il peut également être placé en fond de massif ou être cultivé en sujet isolé. Relativement peu rustique, on l’installe en pot dans les régions les plus fraîches afin de pouvoir le protéger facilement des grands froids.
Rustique jusqu’à -10 °C, le poivrier de Tasmanie supporte de courts épisodes de gelées. Il peut donc être cultivé en pleine terre ou en pot selon les climats et la nature de votre sol.
Tasmannia lanceolata peut être installé à emplacement ensoleillé ou mi-ombragé. Dans un cas comme dans l’autre, il doit être abrité du vent, et notamment des embruns en zone littorale.
En climat doux, on peut le planter en isolé sur une pelouse, en haie libre ou dans un massif d’arbustes de terre de bruyère. Plus au nord, il est préférable de le cultiver dans un grand bac, à déplacer près d’un mur abrité ou dans une véranda hors gel en hiver.

Le poivre de Tasmanie s’installe dans un sol frais et drainant, humifère et à tendance acide. Au moment de la plantation, agrémentez le trou de plantation avec du compost bien décomposé et un peu de poudre de corne broyée pour soutenir la reprise.
Attention, s’il s’accommode des terres argileuses et limoneuses, cet arbuste ne supporte en revanche pas le calcaire. Un sol calcaire provoque chloroses et dépérissement progressif.
Si vous le plantez en pot, optez alors pour un grand bac rempli d’une couche de billes d’argile recouverte d’un mélange de terreau, de terre de bruyère et de compost. L’ensemble doit rester léger et bien drainant.
La plante est dioïque : il faut un pied mâle et un pied femelle pour obtenir des baies en quantité. En l’absence de pollinisation croisée, la production de fruits sera très limitée. Lors de la plantation, veillez donc à associer au moins deux sujets issus de semis différents, ou d’origine contrôlée, pour garantir la présence des deux sexes.
Tasmannia lanceolata demande un sol continuellement frais en été. Arrosez-le régulièrement après sa plantation et durant toute la période estivale, en particulier en pot où le substrat sèche plus vite.
S’il est cultivé en bac, le substrat ne doit jamais sécher complètement. Laissez toutefois la surface sécher entre deux arrosages pour éviter l’excès d’humidité. En pleine terre, un paillage organique limite fortement la fréquence des arrosages.
À chaque printemps, griffez du compost au pied de votre poivrier de Tasmanie. Cet apport régulier de matière organique nourrit progressivement le sol et soutient la formation du feuillage et des baies.
L’arbuste n’a pas besoin d’être taillé. Vous pouvez simplement aérer le buisson en coupant les branches centrales qui se croisent, et supprimer le bois mort en hiver. Une taille légère permet de conserver un port harmonieux, surtout lorsqu’il est utilisé en haie.
Afin de le protéger du froid, déposez une épaisse couche de paillis organique au pied de l’arbuste en automne. Lorsqu’une vague de froid s’annonce, couvrez-le d’un voile d’hivernage.
En pot, placez-le à l’abri du vent, contre un mur exposé au sud ou à l’ouest, ou rentrez-le dans une pièce claire et fraîche (5 à 10 °C) en cas de grands froids prolongés.

Le poivre de Tasmanie peut être multiplié :
Le semis est plus long mais permet d’obtenir une diversité de sujets, tandis que le bouturage et le marcottage reproduisent fidèlement les caractéristiques du pied mère.
En climat chaud et humide, le poivrier de Tasmanie peut être sujet à la pourriture des racines provoquée par le champignon phytophtora, surtout si le sol est mal drainé.
Pour la prévenir, évitez les excès d’eau, veillez au drainage et ne laissez jamais d’eau stagner dans les soucoupes. En dehors de ce risque, la plante reste globalement peu sensible aux maladies et ravageurs.
Le cycle de vie du poivre de Tasmanie se déroule sur trois ans, avec une grosse récolte suivie d’une récolte moyenne et, enfin, d’une récolte faible voire inexistante, avant que le cycle ne recommence.
Les baies se récoltent lorsque leur couleur vire du rouge au noir, généralement en fin d’été ou en automne selon le climat. Elles se cueillent à la main, directement sur les rameaux des pieds femelles.
À noter que Tasmannia lanceolata est une variété de poivre sauvage qui se récolte traditionnellement à la main dans son milieu d’origine. Au jardin, adoptez le même geste et évitez de casser les jeunes branches fructifères.
Une fois cueillies, on fait sécher les baies de poivre sur des claies ou du papier absorbant, dans un endroit chaud, sec et ventilé, à l’abri de la lumière. Séchées, elles se conservent ensuite dans un bocal hermétique, à l’abri de la chaleur, comme un poivre classique.
Les baies de poivre de Tasmanie contiennent de la polygodial, un composé à la saveur piquante intense, qui en fait une épice recherchée dans la gastronomie moderne. On l’utilise :
Les feuilles peuvent également être utilisées en infusion ou pour parfumer les marinades, sauces longuement mijotées et bouillons. Son goût est puissant : il est donc conseillé de l’employer avec parcimonie, en augmentant progressivement les doses.
Nom commun : poivre de Tasmanie, poivre des Aborigènes
Synonyme : Drimys lanceolata

Tasmannia lanceolata, syn. Drymis aromatica et Drymis lanceolata, est un arbuste buissonnant qui peut atteindre 5 m de hauteur dans son milieu naturel, et plus généralement 2,50 m sous nos climats. Plante dioïque, les sujets peuvent être mâles ou femelles.
Le poivrier de Tasmanie produit de jeunes tiges de couleur rouge qui portent un feuillage persistant composé de feuilles entières et lancéolées, longues de 4 à 8 cm pour 1 à 2 cm de large. Ces feuilles sont vert clair mat au revers, et d’un beau vert brillant sur la face supérieure.
La floraison de couleur blanche, crème ou verdâtre intervient à la fin du printemps, entre les mois de mai et de juin. Elle se compose de petites fleurs rassemblées en ombelles à l’extrémité des branches. Ces fleurs sont composées de 5 pétales cireux de couleur blanc crème à verdâtre, ainsi que d’étamines jaunes proéminentes. Elles dégagent un parfum singulier et puissant, légèrement âcre et très épicé.
Les pieds femelles de poivre de Tasmanie produisent des baies rouges qui virent au noir à maturité, et qui étaient autrefois utilisées comme une épice par les populations locales. Aujourd’hui encore, elles restent très prisées dans la haute cuisine comme dans la cuisine maison.
Quelques variétés de poivriers de Tasmanie :
Il convient surtout aux jardins de climat doux ou aux régions où l’on peut le cultiver en pot et le protéger en hiver. En sol calcaire ou très sec, il sera en difficulté : une culture en bac avec terre de bruyère est alors préférable.
Oui, à condition de choisir un grand bac, un substrat acide et drainant, et de veiller aux arrosages d’été. Il faudra aussi le protéger du gel en hiver (voile d’hivernage, mise à l’abri).
Oui, mais leur saveur est plus puissante et évolutive : douce au départ, puis très piquante. Utilisez-les de préférence moulues ou concassées juste avant le service, et en petite quantité au début.
Oui pour obtenir une bonne récolte de baies. Sans pollinisation croisée, l’arbuste aura une floraison décorative mais peu de fruits.
Il est surtout sujet aux problèmes de racines en sol lourd et humide (phytophthora). En sol bien drainé, les attaques de ravageurs restent rares.
Les feuilles s’emploient comme une herbe aromatique épicée : en infusion, dans les marinades, les bouillons ou les plats mijotés, que l’on filtre ensuite. Elles apportent des notes épicées et légèrement résineuses.
Photos : ©Tatters ✾, ©peganum, ©Megan Hansen, ©James