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Achat de plantes : comment reconnaître un bon plant en jardinerie ?
La saison automnale est le moment idéal pour les plantations d’arbres et arbustes, comme le rappelle le dicton : « À la Sainte-Catherine, tout prend racine ». Le temps doux et humide favorise en effet une croissance rapide des racines, qui assurent une reprise solide au printemps suivant. Les jardineries regorgent alors de végétaux de toutes sortes. N’hésitez pas à vous faire conseiller et apprenez à examiner, en connaisseur, les qualités d’une plante avant de l’acheter.
1 – Qualités d’un plant en conteneur
L’avantage du conteneur :
Le conteneur autorise une plantation quasiment toute l’année, hors périodes de gel ou de canicule.
Cette culture hors-sol, dans un substrat léger fait d’écorces et de tourbe, permet une production plus souple : écartement des pots modulable, fertilisation mieux contrôlée, offre disponible plus longtemps grâce aux rempotages successifs.
Le transport est facilité et les racines sont protégées dans la motte au moment de l’achat.
Le principal défaut du conteneur :
Le principal risque du conteneur est la spiralisation des racines, qui finissent par former un chignon dans un pot trop étroit. À terme, ces racines peuvent étrangler le collet du plant et compromettre sa croissance, voire sa survie. Ces déformations sont souvent définitives si l’on ne les corrige pas au moment de la plantation.
Plant en conteneur montrant une bonne colonisation racinaire de la motte
Vous êtes donc tout à fait autorisé, en jardinerie, à sortir le plant de son pot pour vérifier l’état de la motte : tapez fermement sur un bord du conteneur et examinez les racines.
La surface de la motte doit laisser apparaître la couleur sombre du substrat, parcouru de nombreuses petites racines blanchâtres.
Si les racines forment un véritable « :tourbillon », n’hésitez pas à en parler au vendeur ou à choisir un autre plant.
À l’inverse, si la motte se défait facilement, c’est que la plante n’a pas été cultivée assez longtemps après son dernier rempotage : son âge réel ne correspond pas forcément à son prix.
2 – Les qualités d’un plant en racines nues
L’avantage de la racine nue :
La vente en racines nues concerne surtout les arbres tiges feuillus, les scions fruitiers et les rosiers. Elle s’effectue uniquement de l’automne à la fin de l’hiver, lorsque les plantes ont perdu leurs feuilles.
L’élevage des plants en pleine terre se rapproche des conditions de votre jardin : la transition est souvent plus douce.
Le transport en fagots prend moins de place et limite les coûts logistiques.
Le prix d’achat est en général plus avantageux qu’en conteneur.
La reprise est excellente, à condition que les racines n’aient pas subi de déshydratation ou de gel pendant le transport et le stockage.
Vous pouvez vérifier facilement l’état des racines : présence de racines fines, absence de blessures importantes, de galles ou de pourritures.
Fruitiers en racines nues mis en jauge sur le lieu de vente
S’ils ne sont pas protégés dans une poche de tourbe, leur stockage en magasin nécessite une jauge de sable humide ou de tourbe pour éviter le dessèchement.
Les racines fines doivent rester relativement abondantes malgré l’arrachage : fuyez les racines grossières sans chevelu.
Lors du transport, enveloppez les racines dans un linge humide ou un sac plastique perforé. Ne tardez pas à planter ou mettez en jauge dès l’arrivée.
Au moment de la plantation, recoupez au sécateur les extrémités mâchées ou abîmées pour favoriser l’émission de nouvelles radicelles.
3 – Les qualités d’un plant en motte
L’avantage de la motte :
Les conifères, les feuillus de grande taille et les espèces à reprise délicate sont souvent vendus en motte. Celle-ci est maintenue par un grillage et une toile de jute, parfois placée dans un bac en bois lorsque le sujet est volumineux.
Arbre en motte prêt à être planté
En pépinière, ces plants ont subi plusieurs transplantations qui favorisent la formation de nombreuses racines fines près du tronc. La motte conserve ainsi un système racinaire dense et équilibré, gage d’une bonne reprise.
Les contraintes de la motte :
La motte ne doit pas être brisée : si elle se fissure, la reprise peut être compromise.
Les grosses racines sectionnées visibles sur le pourtour de la motte ne doivent pas dépasser 2 cm de diamètre.
La taille de la motte doit être proportionnelle au calibre du plant : son diamètre doit être environ trois fois supérieur à la circonférence du tronc mesurée à 1 m du sol. Par exemple, un tronc de calibre 12 doit présenter une motte d’au moins 36 cm de diamètre.
Évitez de retirer le grillage avant la mise en terre : il se dégradera progressivement et maintient la motte en place au moment de la plantation.
* Le calibre d’un arbre tige correspond au périmètre du tronc (en centimètre) à 1 m du sol.
Cas particuliers :
En dehors du prix et de la taille, le choix entre racines nues et motte dépend aussi de l’essence.
Le buis destiné à former des bordures se replante très bien en racines nues.
En revanche, pour des arbres de taille importante, il est souvent préférable d’opter pour la motte : albizia, bouleau, arbre de Judée, charme (plantation en février), lilas des Indes, liquidambar, Schinus molle, Ligustrum japonicum, lucidum, Magnolia x soulangeana, grandiflora, mimosa, olivier, Parrotia persica, etc.
4 – Les points à examiner au niveau de la partie aérienne
Chez un arbre :
Choisissez un tronc muni de sa flèche si vous souhaitez qu’il grandisse en hauteur.
La répartition des branches charpentières doit suivre une spirale harmonieuse autour du tronc. Évitez les départs de plusieurs grosses branches au même niveau.
Vérifiez l’absence de blessures, de chancres, de plaies de taille mal cicatrisées, surtout au point de greffe.
Inspectez l’écorce pour repérer d’éventuels encroûtements de cochenilles ou autres parasites.
Chez un arbuste :
Privilégiez une ramure compacte, dense et équilibrée tout autour du plant.
Des branches grêles, étirées et dégarnies de feuilles traduisent un manque de lumière en pépinière : ces sujets se tiennent moins bien, mais un rabattage après plantation peut les relancer.
Évitez les arbustes présentant de nombreuses branches cassées ou blessées.
FAQ – Vos questions
Conteneur, racines nues ou motte : que choisir ?
En résumé : le conteneur offre de la souplesse de plantation, les racines nues sont économiques et de très bonne reprise, la motte est idéale pour les grandes tailles et les espèces délicates. Adaptez votre choix à l’essence, à la saison et à votre budget.
Peut-on planter en conteneur en plein été ?
Oui, mais uniquement en arrosant très régulièrement après plantation et en évitant les périodes de forte canicule. Si possible, préférez l’automne ou le printemps.
Comment limiter le chignon de racines d’un plant en conteneur ?
Au moment de la plantation, griffez doucement le pourtour de la motte pour détacher quelques racines et les orienter vers l’extérieur, sans la mettre en miettes.
Faut-il toujours rabattre un arbre ou arbuste après plantation ?
Ce n’est pas obligatoire, mais une légère taille d’équilibre peut aider la plante à compenser la perte de racines et à mieux s’installer.
Combien de temps peut-on garder un plant en racines nues avant de le planter ?
Le moins longtemps possible. Si vous ne pouvez pas planter immédiatement, mettez-le en jauge dans une tranchée de terre meuble ou de sable humide, à l’abri du vent et du gel.
