La permaculture, c’est quoi ?

permaculture definition

À la fois ancestrale et innovante, la permaculture reprend et améliore les enseignements de la nature pour viser l’abondance et l’autonomie alimentaire.

Ce principe de culture permanente, créé par le biologiste Bill Mollison dans les années 1970 en Australie, fait grand bruit actuellement.

Principalement parce qu’il est utilisé dans les potagers urbains se développant dans le monde entier, en lien avec le mouvement des Incroyables Comestibles.

Son but ultime : nourrir tous les hommes de la planète, et de manière durable. Quel pari ! « C’est un mouvement qui a gagné de l’ampleur en quelques années, explique Carine Mayo, auteur du Guide de la Permaculture. Il apporte des réponses à ceux qui veulent inventer une société moins dépendante du pétrole ou simplement retrouver un lien avec la nature en cultivant leur jardin ».

A lire aussi :

À contre-courant de l’agriculture moderne

« À cause de la monoculture et de l’utilisation d’engrais chimiques, de nombreuses zones agricoles sont de moins en moins utilisables, indique Karel Schelfhout, auteur du Bio Grow Book.

Basée sur  la création d’écosystèmes, la permaculture offre alors à la fois un nouveau souffle à la terre, un nouveau rôle au jardinier, un nouvel espoir pour la santé et la consommation de végétaux ». Bill Mollison décrit dans son livre son objectif : « Qu’il soit possible de récolter sans semer chaque année, de protéger le sol sous un couvert permanent, de mieux associer cultures et boisement… [Cela] correspond à tant de réalités observées en France et dans le monde, à tant d’ingénieux procédés de paysans permaculteurs sans le savoir ! ». Le livre de Bill Mollison montre que cette notion dépasse largement un système d’agriculture : c’est une nouvelle vision de l’homme dans son milieu local. Un bel encouragement pour re-végétaliser nos jardins selon cette méthode !

Les principes de la permaculture

permaculture principeLa forêt, constituée de plusieurs écosystèmes qui interagissent, est le modèle de base : un sol protégé en permanence, non seulement par un paillage naturel mais aussi par l’absence de tout travail mécanique, produit toxique ou d’engrais chimique, l’alliance de différents végétaux et la présence forte de plantes pluriannuelles sans oublier la présence d’animaux, mammifères et poissons, qui participent à cet écosystème.

Il s’agit ensuite, pour nos jardins, d’adapter ces principes à des parcelles à taille humaine : « C’est une agriculture de la photosynthèse, précise Bill Mollison. La première chose à faire est donc d’utiliser au mieux l’énergie gratuite du soleil ; d’où le souci de superposer aussi souvent que possible 2 ou 3 étages de végétation ». Au fil des années, les plantes se ressèment, l’arrosage est limité, le jardinier est là uniquement pour observer, faire quelques ajustements réfléchis et récolter uniquement ce dont il a besoin.

Une nouvelle conception du jardin… nourricier

« Cette approche donne des résultats étonnants dans les jardins, se réjouit Carine Mayo. Idéale pour ceux qui veulent produire eux-mêmes leur nourriture, la permaculture est bien plus qu’une méthode de culture, c’est une philosophie, une démarche globale qui s’appuie sur une éthique reposant sur trois piliers : prendre soin de la Terre, prendre soin des humains, partager équitablement les ressources et les récoltes ». Sepp & Margit Brunner, auteurs de La permaculture pour tous, assurent qu’elle correspond même à « une nouvelle vision du monde »…

Pour aller plus loin, sont à lire : Introduction à la permaculture – Permaculture One, de Bill Mollison et David Holmgren. Le Bio Grow Book, de Karel Schelfhout et Mig, MamaEditions, 39 €. Le Guide de la permaculture au jardin, pour une abondance naturelle, de Carine Mayo, éditions Terre Vivante, 22 €. La permaculture pour tous, de Sepp & Margit Brunner, éditions du Rouergue, 22,50 €.


Ceci devrait aussi vous plaire :

Claire Lelong-Lehoang