Connexion
Accueil / Le Jardinage / Potager et légumes / Permaculture : définition et grands principes

Permaculture : définition et grands principes

1

Vous souhaitez vous lancer dans la permaculture ? Que votre jardin soit petit, grand, déjà existant ou que vous n’en soyez qu’à l’étape de la création, voici les principes de la permaculture, comment ça fonctionne, et comment concevoir un jardin écologique et productif.

Les grands principes de la permaculture

Qu’est-ce que la permaculture ?

La permaculture est un mode de culture (ou, à plus grande échelle, un système agricole) qui utilise des principes d’écologie et des savoirs traditionnels pour reproduire un écosystème naturel dans sa durabilité, sa stabilité, sa résilience (c’est-à-dire sa capacité à revenir à son état initial après avoir subi une modification) et sa diversité.

Plus simplement, la permaculture reproduit ce que fait la nature : les êtres vivants, animaux et végétaux, y vivent en équilibre ; le sol est nourri par les plantes qui y poussent puis y meurent ; les végétaux de grande taille protègent les plus fragiles du vent et du soleil brûlant ; les plantes y sont adaptées au sol et au climat, et elles se ressèment toutes seules… Dans un jardin en permaculture, le jardinier agit un peu comme un chef d’orchestre : il veille à l’harmonie générale mais laisse chaque instrument jouer sa partition.

Un jardin en permaculture représente donc un système presque autonome, pérenne, où le jardinier laisse faire la nature au lieu d’aller contre elle. Il met à profit les interactions naturelles plutôt que de corriger en permanence un système rendu artificiel. Il compose avec la biodiversité et le recyclage naturel de la matière, plutôt que de viser la monoculture à grand renfort de pesticides et d’engrais chimiques.

Les 10 piliers de base de la permaculture

Voici en quoi consiste la base de la permaculture :

  • un sol vivant (vers de terre, micro-organismes, matière organique…) ;
  • une biodiversité riche (nombreuses espèces cultivées voire sauvages, faune variée) ;
  • des associations de culture sur une même parcelle (pas de monoculture) ;
  • un fonctionnement en circuit fermé : pas de déchets générés, pas ou peu d’apports exogènes (pas d’achat d’engrais, choix de variétés traditionnelles pouvant être ressemées, déchets verts recyclés sur place…) ;
  • une utilisation optimale de l’eau (récupération de l’eau de pluie, protection du sol) ;
  • produire beaucoup sur une petite surface : cultures en hauteur, cultures étagées… ;
  • introduction d’animaux domestiques (poules, moutons…) ;
  • couverture permanente du sol (engrais verts, paillage, succession des cultures au cours d’une saison…) ;
  • un travail du sol très limité voire inexistant pour ne pas perturber son équilibre ;
  • une surface cultivée faible mais avec une bonne productivité.

Se mettre à la permaculture : création du jardin

Observer et tenir compte de l’existant

Choisir de passer en permaculture implique de repenser totalement son jardin tout en conservant ce qui peut l’être. La première étape est une étape d’observation :

  • Quelle est la nature du sol ? Argileux, sableux, limoneux ? Est-il plutôt calcaire ou plutôt acide ?
  • Comment le jardin est-il exposé ? Quelles sont les zones les plus ensoleillées ou à l’ombre ? De quel côté du jardin se lève le soleil ? Comment soufflent les vents dominants ?
  • Quel est le climat local ?
  • Y a-t-il des pentes ?
  • Quels sont les éléments intéressants à conserver : une haie, une mare, de grands arbres, une allée, un bosquet, un mur… ?
  • Quelles sont les ressources en eau à proximité ?

En fonction de ces différents éléments, vous aurez les premières bases pour le plan de votre jardin, le choix des végétaux à y cultiver (notamment en les adaptant à la nature du sol et au climat) et l’emplacement du jardin le plus adapté pour chacun.

Dessiner le plan de son jardin en permaculture

Une haie permet de clôturer ou cloisonner visuellement, mais elle est aussi un refuge pour une riche biodiversité (oiseaux, insectes auxiliaires…) dont le jardin profitera : n’hésitez pas à multiplier les haies, hautes ou basses. Elles sont autant d’interfaces utiles entre la faune sauvage et les cultures à protéger. Attention cependant à leur orientation : elles ne doivent pas cacher le soleil aux autres plantes.

Une mare ou un petit étang sont également précieux en permaculture : ils attirent de nombreux prédateurs des ravageurs du jardin (grenouilles, crapauds, libellules…), et l’eau stocke l’énergie solaire et la restitue sous forme de chaleur.

Quelques grands arbres sont aussi utiles pour apporter de l’ombre aux légumes qui apprécient un sol frais et qui craignent le soleil brûlant.

En permaculture, l’idée étant de favoriser les interactions, on ne va pas isoler le poulailler tout au fond du jardin, mais plutôt le placer là où les poules seront utiles : près du verger, afin qu’elles mangent les insectes indésirables, ou du potager, où elles chasseront limaces et escargots. De même, plutôt que de séparer jardin ornemental et jardin nourricier, installer légumes et arbres fruitiers à côté de fleurs décoratives et attractives pour les insectes pollinisateurs est une bonne idée. Les aromatiques seront à leur place à proximité des légumes, plutôt que dans une jardinière devant la maison, car les plantes potagères bénéficieront de leur effet répulsif sur certains ravageurs.

Pour dessiner votre plan, tenez compte de l’orientation du jardin (nord-sud, est-ouest), des interactions favorables à créer entre les différentes zones du jardin, mais aussi des éléments existants que vous désirez conserver, des cultures que vous souhaitez installer, de l’aspect pratique (pour éviter les allées et venues, par exemple entre le bac à compost et le potager) et de vos envies !

Voici les éléments que vous pourrez faire apparaître sur ce plan :

  • orientation (Nord, Sud, Est, Ouest)
  • maison d’habitation
  • accès au jardin
  • clôtures
  • grands arbres déjà présents ou à planter
  • verger et arbustes à petits fruits
  • espace potager avec les différents légumes à installer
  • espace dédié aux semis avec châssis, pépinière…
  • chemins et allées
  • mare
  • récupérateur d’eau de pluie
  • serre (idéalement, adossée à la maison ou à un mur exposé au sud)
  • abri de jardin où ranger le matériel, les pots vides, les outils…
  • bac à compost
  • forêt entretenue
  • espace « sauvage » : prairie, bosquets
  • poulailler, clapiers, abri et enclos pour les moutons ou les chèvres…

Écrit par Jardiner Malin | La rédaction vous propose des conseils d'experts, une approche respectueuse de la nature, de beaux jardins et un potager fait de bons petits légumes cultivés au fil des saisons.
1
Un commentaire ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vos réactions
  • Leclercq a écrit le 10 mai 2024 à 22 h 42 min

    La permaculture est la réhabilitation du vivant… Ce n’est qu’en dialoguant avec l’environnement qu’on peut échapper à l’arrogance habituelle de l’agro-industriel qui veut s’imposer à ‘la nature’. Or, l’humain n’est qu’un être vivant parmi d’autres…

  • ABDOURAHAMNE Djaloud a écrit le 8 août 2023 à 17 h 33 min

    Bonjour,

    Si je n’applique pas un ou plusieurs principes ( je ne souhaite pas élever des poules, moutons …) dans mon jardin, est ce que l’on peut considérer que je suis toujours en permaculture ?

  • martine a écrit le 19 janvier 2021 à 14 h 28 min

    bonjour
    super article
    vivant pres de la mer le sol est il adapté?