Permaculture : engrais vert et compost

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Le sol constitue le socle de tout jardin, et plus encore d’un jardin en permaculture. Bien nourri, bien entretenu, peu travaillé, il reste vivant et fertile, et ceci de manière durable. La fertilisation devient presque naturelle.

Voici comment soigner le sol du jardin.

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Un sol vivant et fertile

Le sol d’une forêt comme modèle

La permaculture s’appuie sur un principe essentiel : un sol vivant, nourri d’apports réguliers de matière organique, c’est un sol naturellement fertile.

Prenons l’exemple d’une forêt de feuillus : l’homme n’a pas besoin d’agir sur le sol pour que la forêt soit productive. Les feuilles mortes qui tombent à l’automne et se décomposent sur le sol grâce aux organismes détritivores sont transformées en humus ; cet humus permet à ces mêmes organismes de vivre et il fertilise le sol.

Au printemps suivant, l’arbre puise dans le sol de quoi produire de nouvelles feuilles, qui tomberont à leur tour, rendant ainsi au sol ce qu’elles lui ont pris lors de leur développement. Le cycle est immuable, et l’équilibre se fait sans intervention de l’homme.

Pas d’engrais chimique mais du compost

Au jardin cultivé en permaculture, c’est la même chose ! Les engrais chimiques sont bannis. Tout au plus, on pourra acheter un peu de fumier ou de compost si on en n’a pas suffisamment, mais l’idée est de systématiquement recycler la matière produite sur place, afin que les déchets des uns soient les ressources des autres. En un mot, il faut rendre à la terre ce qu’elle nous a donné. C’est là qu’entre en scène le compost : le compostage est indispensable en permaculture.

Un travail du sol très limité

permaculture engrais compostLe sol n’est pas une simple épaisseur de terre. Il est constitué de différentes couches -appelées horizons-, qui ont chacune leurs particularités, et qui abritent des êtres vivants (champignons, insectes, vers de terre, acariens, bactéries et autres micro-organismes…). Ce sont ces êtres vivants qui transforment les déchets organiques en humus puis en substances assimilables par les plantes : sans eux, le sol est mort, il s’épuise, devient stérile.

Or, labourer, travailler le sol en profondeur, pire, le retourner, c’est bouleverser cet équilibre en mélangeant les différentes couches : le sol en pâtit. Dans une forêt, le sol n’est jamais bêché, et il s’en porte très bien ! En permaculture, on se contente de l’aérer à la grelinette : cette intervention peu invasive pour le sol ne détruit pas la faune du sol et ne mélange pas les différents horizons. Et le jardinier ne s’en plaindra pas : c’est autant de travail en moins !

Pas de sol nu !

La nature a horreur du vide, la permaculture aussi ! Laisser le sol nu est rarement bénéfique. La première chose est donc d’optimiser la succession des cultures et replanter aussitôt qu’une place devient vacante. Mais ceci n’est pas toujours possible ou suffisant : certaines astuces permettent de couvrir le sol.

Permarculture et paillage du sol

Ne jamais laisser la terre nue, aussi bien entre deux cultures qu’au pied des plantes, a 4 principaux avantages :

  • limiter l’évaporation de l’eau et donc conserver un sol frais plus longtemps (ce qui signifie aussi moins d’arrosages),
  • prévenir l’érosion et le lessivage du sol par ruissellement des eaux de pluie ou d’arrosage,
  • favoriser la vie naturelle du sol -voire le nourrir-,
  • freiner le développement des adventices.

Installer un paillage organique plutôt qu’un paillage minéral permet de cumuler tous ces avantages. En se décomposant lentement, le paillis permettra d’apporter de l’humus à la terre. On peut pailler le sol avec du compost semi-mûr, des déchets verts passés au broyeur, du BRF (bois rameau fragmenté) issu des tailles de haies et d’arbres, des tontes de gazon, des feuilles mortes, ou même du carton brun (avec le moins d’encre possible).

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Compostage de surface

En permaculture, on peut aussi couvrir le sol en compostant les déchets à même le sol : c’est le compostage de surface.

En pratique, on recouvre le sol, au pied des végétaux, de déchets compostables mélangés à de la paille, et l’ensemble se décompose sur place. On bénéficie ainsi simultanément des avantages du compostage et de ceux du paillis !

Permaculture et engrais verts

Les engrais verts sont aussi une bonne solution pour structurer et aérer le sol grâce à leur système racinaire, le couvrir et le protéger, et le fertiliser après fauchage (notamment avec les engrais verts composés de légumineuses tels que moutarde blanche, féverole, vesce, pois, trèfle, qui captent l’azote de l’air et le stockent dans des nodosités racinaires, ce qui représente un apport longue durée d’azote lorsque les racines se décomposent).

Culture sur buttes, sur bottes de paille, en lasagnes

Butte de permaculture principeLa permaculture met aussi en oeuvre des techniques culturales originales, permettant de cultiver des légumes, des plantes aromatiques et même des fleurs annuelles sur n’importe quel sol. Que le sol soit pauvre, superficiel, trop humide ou pas assez, voire carrément impropre à la culture ou inexistant (en ville, par exemple), il existe des moyens de recréer un sol fertile, en formant un lit riche en matière organique :

  • Culture sur bottes de pailles : on plante en installant les plantes en godets directement dans des bottes de paille qu’on aura préalablement arrosées afin de démarrer leur fermentation ;
  • Culture sur des lasagnes : on empile des couches de successives de déchets organiques azotés et carbonés -déchets végétaux ménagers, carton-, et on plante après quelques semaines, quand la matière organique a commencé à se décomposer).
  • La culture sur buttes (aussi appelée culture sur ados) permet quant à elle d’améliorer un sol pauvre ou trop humide, et à la terre de se réchauffer plus vite. C’est une technique pérenne par rapport aux deux précédentes, qui doivent être renouvelées chaque année.
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