Un lapin au jardin : semi-liberté, habitat, alimentation et soins
Avec une espérance de vie pouvant atteindre 10 ans, une frimousse adorable et une façon de se nourrir très « écolo », le lapin est, après la poule, l’animal le plus apprécié au jardin. Sensible aux variations de température et strictement herbivore, il peut vivre dehors à condition d’adapter son environnement. Voici nos conseils pratiques.
Le saviez-vous ?
Le lapin produit deux types de crottes : les caecotrophes, mous et brillants, riches en protéines et vitamines qu’il réingère (comportement normal), et des crottes sèches qu’il laisse.
Un lapin en semi-liberté
Vous pouvez laisser vagabonder votre lapin dans un jardin clos. Toutefois, nous recommandons un enclos grillagé mobile (parc) que l’on déplace au fil des zones à pâturer. Pourquoi ?
Il est plus facile à rentrer au clapier le soir.
Il reste protégé des prédateurs (chiens, chats, renards, rapaces, serpents…).
Domestiqué, il ne distingue pas toujours les plantes toxiques et peut en goûter par curiosité : muguet, fougères, jonquilles, if, coquelicots, glands, houx, colchiques (liste non exhaustive).
Conseil malin : déplacez l’enclos sur les plaques de trèfles et de pissenlits : votre lapin se régale et le « désherbage » est assuré.
Le clapier idéal
Un abri spacieux, isolé et facile à nettoyer.
Acheté ou fabriqué, le clapier doit répondre à quelques critères essentiels :
Surface : visez large (à minima H 100 cm × L 90 cm × P 60 cm par lapin) — plus c’est grand, mieux c’est.
Résistance : matériaux durables, hors d’humidité et hors de portée des prédateurs.
Deux espaces : une partie extérieure grillagée et une partie intérieure ombragée/fermée, reliées par une rampe, avec portes séparées.
Hygiène : surfaces lisses faciles à nettoyer, sol intérieur recouvert de paille.
Litière et propreté : la plupart des lapins sont « propres » : placez un bac à litière (extérieur ou intérieur) au point où il se soulage.
Équipement : biberon ou bol lourd pour l’eau, râtelier à foin, gamelle pour la nourriture, jouets/bois non traités à ronger.
Orientation et climat : le printemps est la meilleure saison pour acclimater un lapin dehors (températures douces). Placez le clapier à l’abri des courants d’air, sur un sol plat et ombragé aux heures chaudes. Pensez isolation thermique (panneaux, doublage) pour un usage toute l’année ; des housses existent en complément.
Aménager l’enclos en sécurité
Grillage solide avec toit et jupe enterrée (ou dalles) pour prévenir les fouilles et intrusions.
Ombre, abri et zone sèche en permanence.
Produit phyto et engrais : proscrivez tout traitement chimique dans l’aire d’accès du lapin.
Plantes toxiques : identifiez et neutralisez l’accès (liste non exhaustive citée plus haut).
Une nourriture spécifique
Le lapin est exclusivement herbivore. Une bonne alimentation est la clé de sa santé (dents, digestion, transit).
Alimentation de base
Foin de prairie à volonté (graminées + légumineuses) : indispensable au transit et à l’usure des dents.
Granulés spécial lapin (bio de préférence) : 1 à 2 c. à s. par jour et par kilo de poids, pas plus.
Légumes verts variés (introduits progressivement) : fanes de radis, carottes (feuilles et petites quantités de racines), céleri, cresson, herbes aromatiques… Évitez la laitue iceberg et limitez les crucifères « ballonnants » (brocoli, artichaut) et les petits pois.
Fruits de saison en petites quantités (friandises).
Toujours de l’eau fraîche et propre à disposition. Tous les végétaux doivent être bien lavés et non traités. La silice des végétaux contribue à l’usure naturelle des dents.
En complément
Cueillettes « maison » (zones non traitées) : plantain, camomille, orties jeunes, feuilles de châtaignier, thym, aneth, cerfeuil, sarriette, coriandre, menthe…
Foin de luzerne occasionnel (trop riche en calcium pour du quotidien).
Bien-être, hygiène et climat
Litière : chanvre, lin, maïs ou papier recyclé ; évitez les litières agglomérantes pour chats.
Enrichissement : tunnels, cachettes, plateformes, bois à ronger, sorties quotidiennes surveillées.
Chaleur/Canicule : grand risque de coup de chaleur. Ombrage, brumisation de l’enclos (sans mouiller le lapin), bouteilles d’eau gelée près d’une cachette, ventilation naturelle.
Froid/Humidité : en hiver, abri isolé, litière sèche et épaisse, enclos hors courants d’air. L’humidité est plus problématique que le froid sec.
Les soins vétérinaires
Bilan régulier chez un vétérinaire NAC (nouveaux animaux de compagnie).
Griffes : taille périodique pour éviter les douleurs et troubles posturaux.
Stérilisation vivement recommandée : odeur plus discrète, moins de marquage urinaire, comportement apaisé, prévention de pathologies de l’appareil reproducteur, cohabitation facilitée.
Prévention : demandez conseil sur les protocoles vaccinaux possibles selon votre région et mode de vie (extérieur).
FAQ – Vos questions fréquentes
Un lapin peut-il vivre dehors toute l’année ?
Oui si l’acclimatation est progressive, l’abri est isolé, l’enclos est sec et abrité du vent. Surveillez particulièrement canicules et épisodes très humides.
Quelle litière choisir ?
Chanvre, lin, maïs ou papier. Changez régulièrement pour éviter l’ammoniac. Évitez sciures résineuses et litières pour chats agglomérantes.
Comment éviter les fugues ?
Grillage avec toit, jupes anti-fouilles enterrées, portes sécurisées. Identifiez les zones de passage sous clôtures.
Quelles plantes sont dangereuses ?
Muguet, if, lauriers-roses, colchiques, jonquilles, houx, glands de chêne, digitales, etc. Mieux vaut empêcher l’accès et proposer du foin à volonté pour limiter le grignotage hasardeux.
Écrit par Lydie Dronet | En immersion dans le monde animalier depuis plus de 20 ans, Lydie partage son expérience et son expertise. Ses autres sujets de prédilection, la nutrition et les vertus des plantes.