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Coulemelle, ou lépiote élevée : description, confusion et cueillette

coulemelle - lepiote elevé

Grand classique des champignons comestibles dans tous les sens du terme, la coulemelle est un champignon généreux, à la fois par la taille et le goût.

Remarque importante : Si vous avez le moindre doute sur l’identification d’un champignon, n’hésitez pas à demander conseil auprès d’un pharmacien.

Le saviez-vous ?

  • Les très grands « parasols » que l’on voit dans les prés sont souvent des coulemelles immatures : c’est à ce stade que leur chair est la plus fine.
  • Le double anneau coulissant sur le pied est un critère d’identification clé chez Macrolepiota procera.
  • Évitez les sujets trop âgés : leur chair devient cotonneuse et leur pied est indigeste.
  • Un couteau à champignons et une brosse suffisent : l’eau affadit les arômes et accélère le noircissement.
  • La coulemelle se prête bien au séchage : saveur concentrée et conservation longue durée.

Portrait et caractéristiques

  • Nom latin : Macrolepiota procera
  • Noms communs : Coulemelle, lépiote élevée, filleul, Saint-Michel, parasol, nez de chat
  • Famille : Agaricacées
  • Comestibilité : Excellent comestible (jeune)

Où et quand récolter la coulemelle ?

On retrouve le plus souvent la lépiote élevée dans les bois de feuillus, les prés, les pâtures et parfois aux bords des routes et des chemins.

  • La cueillette de la coulemelle s’étale du printemps jusqu’en automne.
  • Le champignon pousse d’ailleurs en abondance lors de la saison pré-hivernale, ce qui lui a valu un de ses nombreux noms : Saint-Michel (fêté le 29 septembre).

À quoi ressemble la coulemelle ?

Chapeau :

Le chapeau de la lépiote élevée peut faire 10 à 40 cm de large. Il est gris-brun au stade juvénile et s’éclaircit petit à petit. Comme le coprin chevelu, la coulemelle est un peu mécheuse, mais aussi recouverte d’écailles. Clairsemées en bas du chapeau, elles sont plus nombreuses en remontant vers le sommet mamelonné. Ce trait de caractère lui a d’ailleurs valu son autre nom de « nez de chat ».

 

Reconnaître la coulemelle - lépiote élevée (chapeau)
Grand chapeau écailleux typique, brun gris à mamelon central

 

Pied :

Il est creux, fait 2-3 cm d’épaisseur et peut atteindre une hauteur de 15 à 25 cm, voire 35 selon les conditions. Sa base bulbeuse fait 4 à 5 cm de large et se rétrécit progressivement. Le pied est plus ou moins chiné de blanc et de gris-brun. Il comporte également un anneau double capable de coulisser, et dont les bords semblent déchirés. Le pied est indigeste et ne mérite pas sa place dans l’assiette.

 

Reconnaître la coulemelle - lépiote élevée (pied)
Long pied chiné, bulbeux à la base, avec double anneau mobile

 

Lames :

Libres et blanches, elles prennent ensuite une teinte crème, souvent tachées de brun.

Chair

De couleur blanchâtre, elle est tendre et savoureuse. Elle dégage également un agréable parfum de champignon.

Checklist d’identification (à mémoriser)

  • Très grand chapeau écailleux avec mamelon central.
  • Pied chiné, haut, bulbeux à la base, double anneau coulissant.
  • Lames libres, blanches puis crème, jamais verdissantes.
  • Habitat : prés, lisières, pâtures, bords de chemins.

Macrolepiota procera : confusions possibles

  • La lépiote brun-rose (Lepiota brunneoincarnata), plus petite, atteint à peine 10 cm de haut pour 7 cm de diamètre. Chapeau brun rosé, écailles serrées, anneau peu visible et non coulissant. Mortelle.

Chlorophyllum brunneum (lépiote vénéneuse)Chlorophyllum brunneum (lépiote vénéneuse) : taille proche de la coulemelle mais chapeau plus clair et moins écailleux, anneau simple. Pousse souvent sur composts et fumiers.

  • Amanite panthère (Amanita pantherina) : peut tromper, mais l’anneau est simple et fixe, présence d’une volve à la base. Très toxique.
  • Lépiote déguenillée (Chlorophyllum rhacodes) : plus petite, écailles beiges, comestible de qualité (attention aux sensibilités individuelles).

Comment préparer et cuisiner la lépiote élevée ?

Comme pour tous les champignons, préparez la coulemelle en la nettoyant avec un pinceau ou une brosse. Limitez au maximum le rinçage à l’eau, qui ne doit être utilisé qu’en ultime recours (il gorge le champignon d’eau et altère sa saveur).

Il est conseillé de ne cuisiner que le chapeau, le pied étant trop fibreux pour être mangé. Pour profiter pleinement de son goût, faites revenir la coulemelle à la poêle, avec un peu de beurre ou d’huile d’olive. Attendez que l’eau du champignon s’évapore et qu’il prenne une belle couleur. Polyvalente, la chair de la coulemelle peut accompagner les viandes, se cuisiner en omelette, à la crème, en risotto ou panée comme une escalope. Bref, vous avez l’embarras du choix !

 

Coulemelle en cuisine (poêlée et panée)
En poêlée, panée « façon escalope » ou en omelette : simple et savoureuse

 

Prudence : privilégiez les jeunes chapeaux à peine ouverts. Les sujets trop âgés peuvent être mal tolérés. Évitez de consommer crus ; une cuisson suffisante améliore la digestibilité.

Ne consommez que les jeunes pieds de coulemelles, dont le chapeau n’est pas complètement épanoui. En effet, les fibres des plus vieux sujets peuvent s’accumuler dans les intestins et provoquer de petites occlusions intestinales chez certaines personnes.

Comment conserver la coulemelle ?

Après avoir bien nettoyé votre cueillette et retiré les parties abîmées, le meilleur moyen de la conserver est de la sécher. Pour cela, deux méthodes possibles :

  • Soit sur des claies, en disposant les champignons sans qu’ils ne se touchent, après les avoir coupés en morceaux.
  • Ou bien en enfilant les coulemelles (entières ou en morceaux) avec du fil et une aiguille. Les chapelets ainsi créés sont ensuite suspendus.

Dans les deux cas, le séchage doit se faire dans un endroit sec et très bien aéré. Les champignons sont prêts à être stockés lorsqu’ils craquent sous la pression. Veillez à bien les conserver dans un récipient hermétiquement fermé à l’abri de la lumière et de l’humidité. Vous pouvez aussi saisir et congeler des lamelles pré-poêlées (refroidies) pour une utilisation rapide en cuisine.

Règles de cueillette : éthique et législation

  • Demandez l’autorisation du propriétaire en terrain privé ; respectez les quotas éventuellement fixés par arrêtés préfectoraux ou communaux.
  • Coupez au couteau ou dévissez délicatement, rebouchez le trou avec un peu de terre ou de feuilles.
  • Utilisez un panier aéré (pas de sac plastique) pour éviter la macération.
  • Ne mélangez pas des espèces douteuses avec des comestibles ; isolez-les dans une boîte pour avis pharmaceutique.

Erreurs fréquentes à éviter

  • Se fier uniquement à la taille : certaines petites lépiotes mortelles existent ; d’autres toxiques peuvent être grandes.
  • Oublier le critère de l’anneau coulissant double et la texture chinée du pied.
  • Ramasser en bord de route ou sur zones polluées : les champignons accumulent métaux lourds et polluants.

FAQ – Vos questions

La coulemelle est-elle toujours comestible ?
Oui, Macrolepiota procera est un bon comestible, mais privilégiez les chapeaux jeunes et bien identifiés. Le pied est généralement déconseillé en cuisine.

Comment être sûr de ne pas confondre ?
Vérifiez plusieurs critères réunis : grand chapeau écailleux à mamelon, double anneau mobile, pied chiné bulbeux, lames libres blanches, habitat typique. En cas de doute, faites valider par un pharmacien.

Peut-on la manger crue ?
Déconseillé. Une cuisson est préférable pour la digestibilité et l’hygiène.

Quelle recette rapide ?
Poêlée minute : lamelles de chapeau, ail, persil, beurre ou huile d’olive, sel/poivre ; finir avec un trait de crème.

La coulemelle sèche perd-elle sa saveur ?
Au contraire, le séchage concentre les arômes. Réhydratez 20 min dans un peu d’eau tiède ou ajoutez directement en cuisson longue (sauces, risotti).


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Écrit par Christophe Dutertre | Diplômé en aménagement paysager et amoureux des jardins, Christophe vous accompagne dans cette passion qui nous réunit. Découvertes, conseils pratiques et écologie sont au programme.