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Tuteurer un arbre : 3 techniques simples de tuteurage

tuteurer arbre

En jardinage, certains gestes paraissent anodins et sont pourtant essentiels au bon développement des végétaux. Le tuteurage en fait partie. Découvrez pourquoi il est important de tuteurer un arbre et comment s’y prendre en 3 techniques simples.

Définition du tuteurage :

Le principe de tuteurer un arbre est simple : il s’agit de disposer un support à proximité d’un arbre nouvellement planté, afin de soutenir sa croissance.

  • Concrètement, le tuteur limite les mouvements du tronc pendant la période d’implantation, sans empêcher complètement l’arbre de bouger.
  • L’objectif est de trouver un équilibre : assez de maintien pour protéger les racines, mais suffisamment de liberté pour que le tronc se renforce naturellement.

Pourquoi tuteurer un arbre ?

La première réponse qui vient à l’esprit est probablement « pour qu’il pousse droit ». Ce n’est pas faux. Néanmoins, il ne s’agit pas de la seule raison. Ce n’est d’ailleurs pas la plus importante. En effet, lorsqu’un arbre est nouvellement planté, il est soumis aux aléas de la météo, et notamment au vent. Ce dernier, en faisant imprimer un rythme de balancier à l’arbre, empêche celui-ci de s’enraciner correctement. Le rôle du tuteur est donc de limiter, voire d’empêcher ce phénomène, le temps que l’arbre puisse s’ancrer fermement dans le sol.

Sur les terrains battus par les vents, les sols meubles, fraîchement remaniés ou en pente, tuteurer un arbre permet aussi d’éviter qu’il ne se couche ou ne se déracine partiellement. Enfin, la dernière raison de tuteurer un arbre est de venir en soutien au greffage. Ainsi, le tuteur permet de maintenir plus facilement le greffon et le porte-greffe entre eux, le temps que la greffe prenne.

 

Jeune arbre solidement attaché à son tuteur
Un tuteur solide aide l’arbre à bien s’ancrer dans le sol pendant ses premières années.

 

Tous les arbres doivent-ils être tuteurés ?

Pas nécessairement. En effet, seuls les sujets sur tiges, de grande taille et/ou exposés aux vents sont concernés. Cela peut donc inclure les arbres fruitiers et certains arbustes.En revanche, les petits arbres n’ont pas besoin d’un tuteurage.Dans un jardin bien abrité, un jeune arbre de faible hauteur, bien planté dans un sol structuré, peut parfois se passer de tuteur. À l’inverse, les sujets livrés en gros conteneurs ou en motte, avec une ramure déjà développée, gagnent presque toujours à être tuteurés au départ.

À quel moment tuteurer un arbre ?

Un des risques du tuteurage est d’abîmer les racines lors de l’installation du support. C’est pourquoi, il est recommandé de tuteurer un arbre au moment de sa plantation. Le système racinaire est alors visible et il devient plus facile de positionner le tuteur.Si le tuteurage n’a pas été réalisé dès le départ et que l’arbre se met à pencher après un coup de vent, il reste possible d’intervenir rapidement, mais avec précaution : travaillez alors en périphérie de la motte pour ne pas casser les racines déjà en place.

Comment réaliser un tuteurage ?

Il existe de très nombreuses méthodes pour tuteurer un arbre. Néanmoins, certaines sont plus accessibles et simples que d’autres, sans pour autant perdre en efficacité.Malgré ces différences, il existe cependant deux points communs à toutes ces techniques. Ainsi, pour être efficace, chaque tuteur doit :

  • être planté à 60 cm de profondeur minimum ;
  • ne pas mesurer plus du tiers de la hauteur de l’arbre.

Choisissez de préférence des tuteurs en bois imputrescible (châtaignier, acacia…) ou bien traités pour l’extérieur. Le diamètre doit être suffisant pour résister au vent sans se déformer, mais inutile de surdimensionner : un tuteur trop gros est plus difficile à planter et plus visible dans le paysage.

Technique n° 1 : le tuteur unique

Méthode la plus simple et la plus populaire pour tuteurer un arbre, elle consiste à positionner un piquet du côté du vent dominant, afin d’éloigner le tronc de son support et ainsi, de limiter les frottements.

  • L’espace entre le tuteur et l’arbre doit être compris entre 2 et 3 cm.
  • Ce système convient très bien aux jeunes sujets de taille moyenne, plantés en sol ni trop meuble ni trop venté.
  • Il est particulièrement adapté dans les jardins privés, pour les arbres d’ornement ou fruitiers conduits sur tige.

 

Technique du tuteur unique pour arbre
Un tuteur unique bien positionné suffit souvent pour un jeune arbre isolé.

 

Technique n° 2 : le double tuteurage à barre transversale

Quand on veut tuteurer un arbre, il est parfois compliqué de positionner le piquet suffisamment près du tronc. C’est souvent le cas avec les sujets en motte. Dans ces conditions, le plus simple est alors de :

 

Double tuteurage pour arbre avec barre transversale
Deux tuteurs reliés par une barre offrent un maintien très stable aux arbres en motte.

 

  • Planter deux tuteurs de chaque côté de l’arbre.
  • Fixer ensuite une barre transversale (planchette, morceaux de tuteur, etc.) ou du fil (en prenant soin de protéger le tronc) pour relier les deux tuteurs.
  • Attacher le tronc à la barre.

Ce dispositif répartit mieux les efforts du vent et limite les risques de basculement, notamment pour les arbres déjà bien développés au moment de la plantation (avenue, alignement, grand sujet en jardin paysager).

Technique n° 3 : le piquet angulaire

Tuteurer un arbre en pente peut être un défi. Dans ce cas, il suffit d’installer le tuteur selon un angle de 45 degrés ; le sens d’inclinaison devant suivre le vent dominant.Ce système est aussi utile dans les sols très compacts ou pierreux, où il est difficile d’enfoncer un piquet bien vertical. L’important est que le point d’appui soit stable et que le lien maintienne le tronc sans le blesser.

Le système d’attache pour tuteurer un arbre

Si une simple corde peut suffire pour relier un arbre à son tuteur, le choix du système d’attache est pourtant très important si vous ne souhaitez pas abîmer le tronc, et donc compromettre la santé de l’arbre.Les critères à prendre en compte lors du choix sont :

 

Système de tuteurage tripode pour jeune arbre
Liens souples et réglables : la clé d’un tuteurage efficace et non traumatisant.

 

  • la souplesse, pour une meilleure flexibilité aux mouvements ;
  • la capacité d’adaptation à la croissance du tronc.

Les ceintures de tuteurage ont l’avantage de répondre à ces deux conditions. En bonus, lorsqu’elles sont bien installées en « 8 », elles permettent également d’empêcher les frottements du tronc sur le tuteur. Une autre solution consiste à positionner un tampon entre le tronc et le tuteur. Les trois éléments sont ensuite maintenus ensemble à l’aide d’une lanière munie d’une boucle, afin de pouvoir s’adapter à la croissance du tronc.

Très important :

  • Quels que soient la méthode et le matériel choisis pour relier l’arbre et son support, il est primordial de surveiller la croissance du tronc et d’adapter le serrage du système d’attache.
  • Le risque, en cas d’oubli, est de blesser l’arbre et de mettre sa santé en danger.
  • Prenez l’habitude de contrôler les liens au moins une fois par an (idéalement en fin d’hiver) et de les desserrer si nécessaire.
  • Lorsque l’arbre tient tout seul et que le tronc s’est bien épaissi, vous pouvez retirer définitivement le tuteur.

Les variantes de tuteurage

Bien évidemment, ces 3 méthodes pour tuteurer un arbre ne sont pas les seules. Il en existe de nombreuses autres telles que le haubanage, le tuteurage à trois piquets, etc. Elles sont néanmoins plus fastidieuses à mettre en place, et plutôt réservées aux professionnels.À noter que si vous êtes allergiques au caractère inesthétique du tuteur, il existe des systèmes d’ancrage dans le sol, pour un maintien invisible.Ces dispositifs (piquets enterrés et sangles arrimées au bas de la motte) sont très utilisés dans les espaces publics ou les jardins contemporains, où l’on souhaite conserver une esthétique épurée dès la plantation.

FAQ – vos questions :

Combien de temps faut-il laisser un tuteur en place ?
En général, 2 à 3 ans suffisent. Au-delà, le tuteur ne sert plus à grand-chose et peut même gêner le développement du tronc. Testez la tenue de l’arbre par grand vent : s’il bouge peu et que le collet est stable, vous pouvez retirer le tuteur.

Mon arbre penche déjà, puis-je encore le redresser ?
Oui, à condition d’intervenir assez tôt. Redressez progressivement le tronc, mettez en place un tuteur adapté (ou un double tuteurage) et évitez de trop serrer les liens. Sur les arbres plus âgés, un haubanage professionnel peut être nécessaire.

Peut-on réutiliser un vieux tuteur ?
Oui, s’il est encore sain, non fissuré et sans trace de pourriture. Vérifiez bien sa solidité avant de le planter à nouveau. Un tuteur fragilisé risque de casser au premier coup de vent sérieux.

Faut-il tuteurer un arbre déjà bien enraciné ?
En principe non. Un arbre installé depuis plusieurs années n’a plus besoin de tuteur. On ne pose un tuteur secondaire qu’en cas de problème particulier (tempête, basculement, gros travail sur les racines, etc.).

Quel matériau choisir pour les liens ?
Privilégiez des liens souples (chambre à air, bande de caoutchouc, ceintures de tuteurage, sangle) plutôt que du fil de fer ou de la corde fine, qui marquent et blessent facilement le tronc.

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©Katirina, ©thefutureis


Écrit par Christophe Dutertre | Diplômé en aménagement paysager et amoureux des jardins, Christophe vous accompagne dans cette passion qui nous réunit. Découvertes, conseils pratiques et écologie sont au programme.