Les asters, pour une fin d’été et un automne fleuri
Quand le jardin s’essouffle, que les jours raccourcissent, les asters prennent le relais, inlassables, généreux, presque lumineux sous les premières brumes. Fleurs étoiles, bouquets de papillons, teintes qui vont du blanc laiteux au violet profond… Si vous cherchez une floraison tardive, fiable, peu exigeante, c’est la bonne famille. Installés au soleil, taillés avec mesure, ils offrent des semaines de couleur, juste quand on en a le plus besoin.
Caractéristiques des asters d’automne :
Noms : asters (inclut aujourd’hui Aster, Symphyotrichum, Eurybia… nouvelle nomenclature, ne vous inquiétez pas !)
Famille : Astéracées
Types : vivaces d’été–automne (ex. A. amellus, Symphyotrichum novae-angliae, S. novi-belgii, Aster × frikartii)
Floraison : août → novembre selon espèces et régions
Hauteur : 30 cm à 1,6 m, port buissonnant à dressé
Exposition : soleil à mi-ombre légère, idéalement en situation aérée
Sol : ordinaire, drainé, frais en été, riche en humus ; évitez les excès d’eau
Rusticité : excellente (jusqu’à –20/–25 °C)
Entretien : faible ; pinçage de juin pour compacter, division tous 3–4 ans
Atouts : nectarifères, mellifères, excellentes fleurs à couper
Vigilance : oïdium sur certains novi-belgii en sol pauvre et sec, limaces sur jeunes pousses
Le saviez-vous ?
« Aster » vient du grec ἄστρον, l’étoile. En anglais, on surnomme les asters d’automne Michaelmas daisies, car ils fleurissent autour de la Saint-Michel (fin septembre).
Au jardin, cette « étoile tardive » joue un rôle écologique majeur : elle nourrit abeilles, syrphes et papillons quand beaucoup d’autres fleurs ont rendu les armes.
Originaires de l’hémisphère nord et principalement d’Amérique, les asters offrent une extraordinaire résistance au froid approchant les –35 à –40 °C.
On y trouve des vivaces caduques de taille variable et des sous-arbrisseaux persistants. Leur diversité de formes permet de les installer en bordure, dans une rocaille ou mêlé à des massifs d’arbustes.
On peut distinguer trois types d’asters, les grands, les petits et les asters à effet brouillard.
1 – Les grands asters pour massifs
Ils annoncent l’arrivée de l’automne avec leur taille imposante comprise entre 80 cm et 1,50 m. Deux espèces américaines ont conduit à de nombreuses obtentions : Asternovi-belgii et Aster novae-angliae. Ces hybrides aux fleurs en bouquets, simples ou doubles, très colorées sont assez semblables avec des différences toutefois.
L’Aster novi-belgii « de la Nouvelle-Belgique »
Aster novi-belgii – nouvelle belgique
Il s’étend sur la côte est des Etats-Unis, depuis le nord de la Floride jusqu’à Terre-Neuve.
Ses feuilles lustrées et sans poils permettent de le distinguer de l’autre espèce. On lui reproche d’être plus sensible au « blanc » (oïdium) que novae-angliae. Il fleurit plus précocement, dès le mois d’août, et présente une gamme de bleus plus riche.
On y trouve notamment toute la série des Ballard (‘Ernest’, ‘Ada’, ‘Patricia’, ‘Sarah’…) du nom de son obtenteur mais aussi,
‘Royal Ruby’ aux fleurs doubles rouge pourpre,
‘Royal Blue’, demi-double violet clair, formant des touffes de 1 m de haut sur 60 cm de diamètre, etc.
L’Aster novae-angliae « de la Nouvelle-Angleterre »
Aster novae-angliae – Nouvelle angleterre
Il est originaire de l’est et du centre de l’Amérique du Nord. Ces asters novae-angliae fleurissent de la mi-septembre à la mi-octobre. Ils s’utilisent de préférence en fond de massif en raison de leur vigueur et du fait que les tiges ont tendance à ployer sous la quantité de fleurs. Les capitules à disque jaune s’ouvrent uniquement au soleil. Cette espèce est réputée pour résister davantage à l’oïdium et devrait être plantée plus souvent dans les zones humides.
Mélanger de grands asters hybrides avec des asters moyens ou nains, vous permet d’allonger considérablement la période de floraison depuis le printemps jusqu’aux gelées.
Un flot de floraisons continues
Petit aster pour bordure et rocaille
Aster alpinus (20 cm de haut) démarre en avril, suivi de l’Aster tongolensis (40 cm) en mai-juin, puis de l’A. amellus (45 à 60 cm), de juillet à septembre, en compagnie de l’Aster x frikartii(70 cm à 1 m) entre août et septembre. Son cultivar ‘Mönch’ aux grandes fleurs très fines d’un bleu lavande possède une floraison de 4 mois à partir du mois d’août. Ses tiges solides permettent de former de belles bordures sans tuteurage.
Ces asters sont en général plus résistants à la sécheresse du sol et de ce fait aux attaques d’oïdium.
Plantez-les au soleil pour éviter que les tiges ne s’affaissent.
Les asters nains dumosus-hybrides
Aster dumosus hybride
Les asters nains, Aster dumosus-hybrides sont des cultivars de 40 cm appréciés notamment pour la potée fleurie mais qui peuvent aussi se planter en massif ou pour former des bordures. Ils demandent un sol riche et assez frais et doivent être divisés tous les 2-3 ans pour conserver leur vigueur. Leur floraison s’étale d’août à octobre.
‘Alice Haslam’ est à fleurs roses,
‘Professeur Anton Kippenberg’ à fleurs demi-doubles bleu violacé…
3 – Les asters à effet « brouillard »
Les asters botaniques ont l’aspect de petits buissons couverts d’un nuage de petits capitules blancs ou rosés rappelant la gypsophile.
Aster ericoïdes
Aster ericoïdes porte des feuilles étroites en haut des tiges, semblables aux limbes de bruyère.
Les tiges grêles entre 80 cm et 1 m de haut se ramifient au sommet et supportent une multitude de fleurettes blanches, bleuâtres, roses ou jaunes, très appréciées des fleuristes.
Aster laterifolius (syn. diffusus) ‘Horizontalis’ forme une touffe horizontale de 50 cm de haut, intéressante par son feuillage automnal pourpre, ponctué de petits capitules blancs.
Des cultivars au feuillage pourpre –‘Prince’– ou presque noir –‘Lady-in-Black’– ont étendu la gamme.
FAQ – questions fréquentes
Aster laterifolius Lady-in-Black
Quel aster pour débuter sans problème d’oïdium ?
Aster amellus et Symphyotrichum novae-angliae. Ajoutez ‘Mönch’ et ‘Little Carlow’ : valeur sûre, floraisons longues, très florifères.
Faut-il pincer tous les asters ?
Non, mais le pinçage de juin compacte les grands sujets, évite le tuteurage et échelonne la floraison. Utile en massifs exposés au vent.
Quand diviser ?
Tous 3–4 ans, au printemps ou à l’automne après floraison. Replantez les jeunes éclats du pourtour, plus vigoureux.
Asters en mi-ombre, est-ce possible ?
Oui, si la lumière est vive et le sol frais. En ombre dense, ils languissent et s’affalent.
Peut-on les utiliser en fleurs coupées ?
Absolument. Coupez au stade boutons bien colorés, mettez dans une eau propre, changez tous les deux jours : le vase tient 5–7 jours.