Gaulthérie couchée : superbe en toute saison avec ses baies rouges et son feuillage persistant
La gaulthérie (Gaultheria procumbens) est un petit sous-arbrisseau, cousin des bruyères et des myrtilles, appartenant à la famille des Éricacées. Originaire des forêts acides et fraîches d’Amérique du Nord, elle forme une couvre-sol basse et dense (10 à 20 cm) au feuillage coriace, lustré, vert sombre virant parfois au pourpre en hiver. Froissées, ses feuilles dégagent une odeur mentholée très reconnaissable. De discrètes clochettes blanchâtres au printemps laissent place à des baies rouge vif, décoratives tout l’automne et l’hiver.
En résumé, ce qu’il faut savoir :
Nom : Gaultheria procumbens Famille : Éricacées Type : Arbuste
Hauteur : 15 à 20 cm Exposition : Mi-ombre Sol : Terre de bruyère
Feuillage : Persistant Floraison : Printemps
Plantation de la gaulthérie couchée
Plantez de préférence à l’automne pour une reprise optimale, mais une plantation au printemps reste possible pour les sujets en conteneur. La gaulthérie exige un sol acide, léger, humifère et drainé : la terre de bruyère lui convient parfaitement.
En massif ou en lisière ombragée, espacez les plants de 30 à 40 cm pour former un tapis (comptez 5 à 7 sujets/m²).
Évitez le calcaire et les zones où l’eau stagne : les racines fines y souffrent rapidement.
Installez-la à la mi-ombre, à l’abri des ardeurs du soleil de l’après-midi.
La gaulthérie apprécie une terre acide, humifère et fraîche.
Gaulthérie en pot et en jardinière :
Parfaite en pot sur balcon ou terrasse, la gaulthérie offre un décor hivernal ravissant. Utilisez un contenant percé, d’au moins 20 cm de profondeur, et un mélange : 2/3 terre de bruyère + 1/3 terreau (ou terreau bruyère prêt à l’emploi). Drainez le fond avec des billes d’argile.
Arrosez régulièrement pour garder le substrat légèrement humide (jamais détrempé), surtout en été et sous abri de pluie.
Évitez le plein soleil derrière une vitre : coups de chaud possibles.
En climat froid, protégez la motte par un voile d’hivernage du pot ou rapprochez-le d’un mur abrité.
Associer la gaulthérie avec d’autres arbustes :
Son goût pour l’acidité, l’ombre claire et les sols drainés la rapproche des plantes de terre de bruyère : azalées, hortensias, camélias, bruyères, rhododendrons. Mariez-la aussi à des fougères et des hellébores pour un massif d’ombre décoratif toute l’année.
Entretien de la gaulthérie
Une fois bien installée, la gaulthérie demande peu d’entretien. Son feuillage persistant structure le pied des arbustes et illumine l’hiver par ses baies.
Entre ombre légère et humidité régulière, elle reste décorative toute l’année.
Arrosage :
Maintenez un sol frais sans excès. En pleine terre, arrosez par temps sec prolongé et paillez (feuilles mortes, BRF, aiguilles de pin) pour préserver l’humidité et l’acidité. En pot, surveillez plus étroitement : le substrat sèche vite.
Taille :
Aucune taille indispensable. Contentez-vous d’un remodelage léger après floraison (rabattre quelques tiges, supprimer bois cassé). La plante s’étend lentement par de courts rhizomes.
Fertilisation :
Au printemps, un apport modéré de compost de feuilles ou d’engrais organique « plantes de terre de bruyère » suffit. Évitez les apports calcaires.
Multiplier la gaulthérie :
Division / éclats de touffe (printemps) : prélevez délicatement un fragment enraciné et replantez-le dans une poche de terre acide.
Mise en pot de rejets : au pied d’un sujet en place, soulevez un petit tronçon enraciné et empotez en terre de bruyère.
Boutures semi-ligneuses (été) : prélevez 5–7 cm, hormoner, substrat léger (50 % sable/50 % bruyère), chaleur douce et humidité.
Rusticité et exposition :
Rustique jusqu’à environ –20 °C en sol drainé, la gaulthérie redoute surtout les vents desséchants et l’insolation brûlante. Visez une mi-ombre lumineuse (sous-bois clair, pied d’arbustes) et une atmosphère plutôt fraîche et humide.
Maladies et parasites :
Globalement résistante, elle peut toutefois présenter :
Chlorose (feuilles jaunissantes) en sol calcaire : corrigez avec chélate de fer et apport de matière organique acide.
Pourritures de collet en sol détrempé : améliorez le drainage, paillez, arrosez moins.
Cochenilles / pucerons ponctuels : douches d’eau, savon noir, huile blanche au besoin.
Usages et précautions
Les peuples autochtones utilisaient autrefois feuilles et baies pour des infusions aromatiques. L’huile essentielle issue de G. procumbens, riche en salicylate de méthyle, est réputée pour le confort musculaire (usage externe et toujours diluée).
La gaulthérie comme plante médicinale
On utilise l’huile essentielle, très parfumée, de gaulthérie couchée pour soigner les maux de dos, les tendinites, l’arthroses, les rhumatismes ou les contractures musculaires comme le lumbago.
Ses vertus sont reconnues et appréciées de tous ceux qui ont eu à souffrir de douleurs musculaires et articulaires et qui l’ont essayée.
La gaulthérie, grâce à l’action antalgique de la salicylate de méthyle, réduit la douleur et améliore de ce fait le tonus musculaire.
On l’utilise sous forme de massage, diluée par exemple avec de l’huile d’arnica ou tout autre huile végétale.
Prudence : en cas d’allergie à l’aspirine, grossesse, allaitement ou usage chez l’enfant, évitez l’emploi et demandez conseil à un professionnel de santé.
À savoir sur la gaulthérie couchée
De croissance lente, la gaulthérie s’installe durablement et forme, avec le temps, un tapis persistant très propre, idéal en sous-bois clair, au pied des arbustes de terre de bruyère ou en pots d’hiver mêlés à des cyclamens, bruyères et hellébores. Son feuillage peut prendre de belles teintes pourprées par temps froid, accentuant encore l’intérêt décoratif de la scène.
Variétés intéressantes :
Gaultheria procumbens : espèce type, compacte, baies rouges hivernales.
‘Big Berry’ : fruits plus gros et abondants, très décoratifs.
‘Winter Pearls’ : feuillage bien lustré, fructification généreuse.
Gaultheria mucronata (syn. Pernettya) : plus haut (60–120 cm), baies blanches, roses ou rouges ; préfère également les sols acides.
Conseil malin
Évitez absolument les sols calcaires et l’eau stagnante. Un paillage d’aiguilles de pin ou de feuilles mortes aide à conserver l’humidité, nourrit le sol et maintient l’acidité qui lui réussit si bien.
Écrit par Jardiner Malin | La rédaction vous propose des conseils d'experts, une approche respectueuse de la nature, de beaux jardins et un potager fait de bons petits légumes cultivés au fil des saisons.