Fleurs et feuilles décoratifs d’automne

fleur massif automne

La fin d’été est la saison où notre regard s’attarde sur les dernières floraisons avec nostalgie. Cependant, la nature n’a pas encore dit son dernier mot. Le flamboiement des feuillages, les baies rutilantes, les floraisons tardives contribuent à nous offrir un spectacle renouvelé remarquable.

Les dernières floraisons à l’honneur

Les sauges, une gamme époustouflante

C’est vers la fin de l’été que nombre de sauges révèlent tout leur éclat. En dehors des « sauges rouges » et « bleues » considérées comme annuelles et fréquentes dans les massifs de ville, ou des sauges officinalis et nemorosa, il existe une gamme extraordinaire de sauges vivaces plus ou moins rustiques.

Salvia patens, Rudbeckia, Ageratum houstonianum
Salvia patens parmi des Rudbeckia jaunes et Ageratum

La Salvia patens offre de grandes fleurs en casque d’un magnifique bleu gentiane tandis que la sauge ananas, S. elegans, déploie un généreux feuillage au parfum d’ananas, hérissée d’épis rouge écarlate. La sauge guaranitica, aux feuilles aromatiques velues, émet des tiges géantes d’un bleu violet intense, sur 1,50 m en tous sens. On peut encore citer la S. involucrata ‘Bethellii’ aux grandes corolles veloutées carmin violacé.

Salvia guaranatica Black and Blue
Sauge guaranatica ‘Black and Blue’

Pour les préserver, épandez un épais paillage sur la souche en hiver. Sinon, réalisez des boutures (très faciles) à l’automne que vous hivernerez à l’abri du gel. Les sauges poussent facilement en sol pauvre mais vous gratifieront d’une meilleure végétation en sol riche. Elles exigent de la chaleur et un sol bien drainé pour bien prospérer excepté chez la sauge des marais S. uliginosa. Celle-ci risque même de devenir envahissante en sol humide. Ses tiges en bataille terminées par une multitude d’épis bleu ciel donnent un style sauvage apprécié sur les berges d’un étang.

L’Amaryllis belladona, une dame en beauté

Amaryllis belladona
Massif d’Amaryllis belladona

Cette « belle dame » traduction de « belladona » est une bulbeuse rustique d’Afrique du Sud aux grandes ombelles rose frais. Elle a la particularité de former ses feuilles après la longue période de floraison, tout comme l’amaryllis d’appartement. Les tiges florales, robustes naissent en bouquet pour atteindre 75 cm de haut. La touffe peut s’étendre sur 60 cm de large grâce à la multiplication du bulbe. On trouve divers cultivars aux tons variant du blanc au rose cramoisi.

Le bulbe se plante en fin d’été, au soleil et à mi-ombre dans le Midi, dans un sol bien drainé. Positionnez le bulbe affleurant le sol, au pied d’un mur sud si l’hiver est froid ou en grosse potée. Coupez les tiges à la fin de la floraison et poursuivez l’arrosage du feuillage pendant l’hiver. En été, le bulbe doit rester au sec car il est en période de repos.

La Nerine bowdenii est une cousine, également sud-africaine. Ses fleurs plus fines éclosent entre septembre et décembre dans les zones au climat doux.

Les capitules en fête

Rudbeckia fulgida GoldsturmLes vivaces de type marguerite, nous régalent d’un véritable feu d’artifice pour clôturer la saison. Leurs touffes bien développées font surgir un cortège de capitules aux couleurs vives comme le Rudbeckia fulgida var. sullivantii ‘Goldsturm’, sur la photo, jaune vif à cœur noir ou l’Helianthus decapetalus aux fleurs jaune citron. Les Helenium annoncent déjà les couleurs d’automne avec un mélange de capitules rouille et rouges au cœur proéminent. En parallèle, les Echinacea purpurea déploient leurs éclatants capitules pourpres aux côté des chélones aux fleurs en capuchon rose.

N’oubliez pas les asters d’automne qui apportent leurs nuages de petits capitules roses, rouges ou violets en toutes circonstances depuis le mois d’août.
Toutes ces vivaces apprécient une terre consistante plutôt fraîche et une situation ensoleillée.

Les gerbes rutilantes du lis des Cafres

Schizostylis coccinea Major
Schizostylis coccinea ‘Major’

Le Schizostylis coccinea (syn. Hesperantha coccinea) est une vivace à rhizome qui forme rapidement une opulente touffe de feuilles étroites, surmontées de longs épis floraux rappelant le glaïeul. Sa floraison tardive enchante les parterres de septembre à novembre avec ses coloris rouge délavé, rouge vif chez ‘Major’, rose pâle chez ‘November Cheer’ ou blancs chez ‘Alba’.

Le Schizostylis est le plus souvent vendu en godet. Placez la motte dans un sol plutôt frais et riche, dans un endroit ensoleillé. Ajoutez une pelletée de terreau mûr dans le trou de plantation. Recouvrez éventuellement de feuilles mortes pour maintenir la fraîcheur. Pensez à diviser la souche tous les 3 ou 4 ans au printemps afin de ne pas épuiser le sol. Enfoncez les rhizomes à 5 cm de profondeur, espacés de 10 cm. Gare aux attaques de limaces et de thrips (petits insectes piqueurs qui donnent au limbe un aspect argenté).
Les Lis des Cafres se plaisent au bord d’une pièce d’eau au côté de larges feuillages comme celles des Rodgersia qui prennent des teintes pourprées en cette saison ou bien dans une rocaille devant le feuillage doré d’un fusain par exemple.

Feuillages d’automne et baies colorées

L’éclatante parure du fusain ailé

Euonymus alatus
Euonymus alatus à l’automne

Euonymus alatus est un fusain asiatique, caduc, à petite végétation qui prend une spectaculaire coloration grenat à l’automne. La variété ‘Compactus’ possède un port tabulaire et ne dépasse guère 1,20 m sur 1,50 à 2 m de large. Elle est parfaite en rocaille, dans les petits jardins ou pour orner les bacs. Le feuillage vert clair côtoie les bouquets de petites fleurs verdâtres qui se muent en baies rose et orange en fin d’été. Ses rameaux nus se distinguent par des excroissances liégeuses qui leur donnent un aspect ailé d’où l’épithète « alatus ».

N’oubliez pas les couleurs fauves des chaumes, mêlées aux épis argentés ou pourpres des Miscanthus, Pennisetum, Stipa et autres graminées.

Pour aller plus loin :