Le prunier est un arbre fruitier plutôt sensible aux maladies. Toutefois, il existe des solutions préventives pour éviter leur apparition et limiter fortement leur impact sur vos récoltes. Maladie du prunier : découvrez comment reconnaître les principaux problèmes, agir à temps et privilégier des traitements naturels respectueux de l’environnement et de la vie du sol.
La monoliose du prunier
Symptômes :
Les fruits sont criblés de cercles de pourriture mauve, puis brune avant de se momifier. Les fleurs et les jeunes feuilles sèchent, l’écorce rougit et se crevasse.
Il s’agit de la moniliose, une maladie cryptogamique fréquente sur les arbres à noyau, favorisée par les printemps humides et les fruits blessés (grêle, piqûres d’insectes, chocs).
Prunes touchées par la moniliose sur l’arbre
Prévention :
Pensez à laisser 4-5 m entre chaque arbre et à tailler régulièrement votre prunier, de manière à aérer la couronne.
Une bonne circulation de l’air permet au feuillage de sécher rapidement après la pluie et limite le développement des champignons.
Ramassez et éliminez systématiquement les fruits pourris ou momifiés qui restent accrochés aux branches ou tombent au sol.
Privilégiez aussi des variétés réputées moins sensibles aux maladies.
Traitements naturels :
Toutes les parties atteintes doivent être coupées pour éviter la propagation de la maladie sur l’ensemble de l’arbre.
Utilisez un sécateur propre (désinfecté à l’alcool ou à la flamme entre deux arbres) et brûlez les fruits malades.
Pulvérisez ensuite de la bouillie bordelaise toutes les trois semaines jusqu’à l’éradication de cette maladie, en respectant les doses et les périodes d’utilisation indiquées sur l’emballage.
Combinez ce traitement avec une bonne hygiène du verger pour obtenir un résultat durable.
Le chancre du prunier
Symptômes :
Le tronc ou les branches de votre prunier sont marqués d’une tache marron accompagnée de crevasses ou de boursouflures ? C’est probablement le chancre, une maladie qui affecte bon nombre de fruitiers.
La tache s’étend sur l’écorce, qui se nécrose progressivement, et une gomme jaune peut même s’en écouler. À terme, la partie située au-dessus du chancre dépérit.
Prévention :
En fin d’été, début d’automne, pulvérisez de la bouillie bordelaise sur l’ensemble du sujet. Évitez les tailles sévères et les coupes sur bois trop âgé, plus sensibles aux infections.
Intervenez toujours par temps sec, avec un outil bien affûté, et évitez de blesser le tronc (coup de tondeuse ou de débroussailleuse au pied, par exemple).
Un arbre bien nourri, installé dans un sol drainé, résiste mieux au chancre.
Chancre sur branche de prunier avec gommose
Traitements naturels :
Si une branche est touchée, mais que la maladie n’est pas encore trop étendue, vous pouvez alors gratter la partie atteinte pour arriver au niveau du bois sain, non nécrosé.
Vous appliquerez ensuite un mastic cicatrisant sur la plaie puis de la bouillie bordelaise sur votre prunier.
Si la branche n’est pas récupérable, il faudra alors la couper largement sous la zone atteinte et la brûler.
Si c’est le tronc qui est atteint sur une grande partie, vous serez malheureusement obligé de couper l’arbre pour éviter que la maladie ne touche d’autres arbres fruitiers à proximité.
La sharka du prunier
Symptômes
Les fruits sont difformes et ont des marques colorées souvent arrondies, en taches ou en anneaux. Leur goût est très acide, ils sont impropres à la consommation.
Les feuilles peuvent présenter des marbrures ou des décolorations. Cette maladie affecte les pruniers (et d’autres arbres fruitiers) à cause du greffage ou des pucerons, qui transmettent le virus d’un arbre à l’autre.
Prévention
Prenez garde à vous procurer des sujets greffés sains, labellisés et issus de pépiniéries sérieuses.
Pour éviter l’apparition de cette maladie, il faut lutter préventivement contre les pucerons. Pour cela, pulvérisez du purin d’ortie qui fait office d’insecticide naturel, installez des haies diversifiées pour attirer les auxiliaires (coccinelles, syrphes, mésanges…) et limitez les excès d’azote, qui rendent le feuillage plus appétent.
Traitements naturels
Pas le choix, il faut couper toutes les parties atteintes. Si la sharka est avérée, l’arbre est généralement condamné.
Si vous repérez la sharka, prévenez la chambre d’agriculture de votre département car seul un professionnel pourra vous aider à l’éradiquer dans le respect de la réglementation.
De plus, cette maladie est très contagieuse et compromet réellement les récoltes pour les professionnels à proximité, d’où l’importance d’agir rapidement.
La rouille des feuilles du prunier
Symptômes :
Deux champignons sont responsables de cette maladie : Tranzschelia pruni-spinosae ou Tranzschelia discolor. Ils apparaissent lors d’un temps humide et chaud, comme les pluies de printemps suivies de douceur.
Sur l’envers des feuilles, vous observez des pustules brunes.
Sur l’endroit, les feuilles sont criblées de taches jaune orangé. Le bois a du mal à se lignifier, les feuilles tombent prématurément et les fruits se développent difficilement, ce qui affaiblit l’arbre sur le long terme.
Rouille sur feuilles de prunier au printemps
Prévention
Pour prévenir l’apparition de la rouille, pensez à pulvériser du purin de prêle au printemps, deux fois par mois jusqu’à mi-juillet.
Évitez les arrosages sur le feuillage, ramassez les feuilles mortes sous l’arbre à l’automne et déposez-les au compost chaud ou brûlez-les si la maladie est très présente.
Traitements naturels
Si vous arrivez trop tard et que la maladie est déjà présente, commencez par retirer toutes les feuilles touchées, y compris celles au sol.
Brûlez-les pour être sûr d’éliminer toutes les spores.
Puis, traitez avec de la bouillie bordelaise, toutes les trois semaines jusqu’à éradiquer la maladie.
Une taille de clarification de la ramure, en hiver hors gel, contribuera à limiter les récidives.
La cloque du prunier
Symptômes
Le responsable c’est lui : Taphrina pruni. Ce champignon engendre une déformation des fruits qui se teintent de blanc ou de crème.
Les prunes restent petites et sans noyau, elles finissent par tomber de l’arbre.
Le froid et l’humidité du début de printemps sont des facteurs déclenchants importants.
Cette maladie rappelle la cloque du pêcher, mais touche ici les fruits plutôt que le feuillage.
Prévention
Pulvérisez du purin de prêle au début du printemps, car cette maladie apparaît avec les fleurs. Dès que les pétales sont tombés, appliquez à nouveau ce fongicide naturel.
Évitez les excès de taille et les apports d’azote trop importants qui favorisent les jeunes tissus tendres, plus sensibles aux attaques.
Traitements naturels
Supprimez tous les fruits touchés sur l’arbre et au sol et traitez avec de la bouillie bordelaise à la chute des pétales, puis une deuxième fois si nécessaire. Là encore, une hygiène stricte du verger (aucun fruit malade laissé en place) et une bonne aération de l’arbre sont essentielles pour réduire les attaques d’année en année.
FAQ – Vos questions
Pourquoi mon prunier tombe-t-il souvent malade ?
Un sol trop humide, un arbre planté trop serré ou mal taillé, un manque d’aération dans la ramure ou des fruits et feuilles malades laissés en place favorisent l’installation des maladies. Améliorez la structure du sol, espacez les sujets et pratiquez une taille douce et régulière.
Puis-je éviter complètement les traitements ?
Sur un prunier, il est difficile de se passer de tout traitement, surtout en régions humides. En revanche, en combinant variétés adaptées, hygiène du verger, purins de plantes et quelques traitements ciblés à la bouillie bordelaise, vous pouvez réduire fortement le nombre d’interventions.
Les fruits légèrement atteints sont-ils comestibles ?
Si l’atteinte est très limitée et superficielle, il est parfois possible de retirer la partie abîmée et de consommer le reste rapidement. En revanche, un fruit très déformé, mou, acide ou couvert de pourriture doit être jeté.
Quand traiter mon prunier avec des purins de plantes ?
Les purins d’ortie et de prêle s’utilisent surtout en prévention : de préférence au printemps, avant ou au moment de la floraison, et après des périodes de pluie prolongée, pour renforcer les tissus et limiter les attaques de champignons.
Que faire d’un prunier très malade et affaibli ?
Si plusieurs maladies se cumulent, que le tronc est atteint de chancre et que la production devient anecdotique, il est souvent plus judicieux d’arracher l’arbre, de nettoyer soigneusement le sol puis de replanter un sujet sain, greffé sur un porte-greffe bien adapté à votre terrain.
