La bouillie bordelaise est un fongicide, utilisé traditionnellement en agriculture, en viticulture, en arboriculture, en maraîchage, mais aussi par les jardiniers amateurs sur leurs plantes potagères. C’est don un produit de traitement fongicide efficace et autorisé en agriculture biologique.
Composée de sulfate de cuivre et de chaux, ce fongicide ne fait néanmoins pas toujours consensus. Essayons de comprendre pourquoi la bouillie bordelaise doit être utilisée avec parcimonie et découvrons aussi les meilleures alternatives.
En résumé, ce qu’il faut savoir :
Intérêt, usage : Fongicide, algicide
Composition : Eau, sulfate de cuivre et chaux
Principales plantes concernées : Vigne, fruitiers, pomme de terre, tomates
Le respect des doses et de l’utilisation de ce produit est nécessaire pour limiter l’impact environnemental.
C’est un fongicide de couleur bleue à base de sulfate de cuivre et de chaux.
Elle est utilisée de préférence en pulvérisation et sert à lutter contre la plupart des formes de maladies cryptogamiques, c’est à dire les champignons et couramment utilisée contre le mildiou, la tavelure, la cloque des fruits, les chancres ou encore la moniliose.
La dose à respecter doit être comprise entre 10 et 20g par litre d’eau et ne doit surtout pas être dépassée.
La bouillie bordelaise se présente sous la forme d’une poudre naturellement bleue à vert pâle, diluable dans l’eau. Elle doit sa couleur bleue à la présence de 20 % de sulfate de cuivre, très anciennement utilisé pour lutter contre les maladies cryptogamiques, neutralisé par la chaux.
Il s’agit d’un produit qui agit par contact : il laisse une couleur bleue sur le feuillage ou les fruits, mais ne circule pas dans les tissus de la plante via la sève.
La bouillie bordelaise n’est pas considérée comme un produit de synthèse, c’est pourquoi, en France, elle est autorisée en agriculture biologique. Mais avec des restrictions d’usage en termes de dosage. Pour autant, d’autres pays européens (Pays-Bas, Danemark…) l’ont déjà interdite.
En revanche, la bouillie bordelaise est en vente libre pour les jardiniers. Avec les recommandations d’usage quant aux périodes propices pour le traitement, aux dosages à respecter, clairement indiqués sur les emballages, et aux maladies visées.
Le premier traitement à la bouillie bordelaise a lieu en fin d’hiver. C’est à cette époque, lors du grand nettoyage d’hiver, qu’on va éliminer les champignons qui auraient hiverné au milieu de la végétation.
Elle s’utilise de manière courante au printemps, lorsque les maladies se développent.
La bouillie bordelaise s’utilise également à l’automne, après la chute des feuilles.
En effectuant une pulvérisation à cette période ont évite que la maladie concernée passe durablement l’hiver au jardin.
A utiliser dès qu’il faut lutter de manière préventive contre les maladies cryptogamiques (champignons).
Il est presque inutile de pulvériser de la bouillie lorsque le champignon a déjà fait son apparition car son effet est avant tout préventif.
Mais on peut considérer qu’une pulvérisation lorsque la maladie a fait son apparition peut limiter son développement.
La bouillie bordelaise a été inventée en 1883 ! Autant dire qu’elle est largement utilisée dans les jardins, les vignes, les vergers, les parcelles agricoles… depuis de longues années. Il faut dire que c’est un fongicide minéral et un bactéricide reconnus qui permet d’agir préventivement contre de nombreuses maladies cryptogamiques ou bactériologiques. Elle s’utilise aussi comme traitement dès l’apparition des premiers symptômes.
On traite à la bouillie bordelaise de manière préventive, à l’automne lorsque les feuilles tombent.
On renouvelle le traitement en fin d’hiver après la taille afin de protéger les plaies des champignons.
On peut ensuite renouveler le traitement afin d’éviter l’apparition de la maladie. jusqu’au début du printemps.
En résumé :
A partir du mois de mai, à raison d’une pulvérisation tous les 15 jours.
Ce traitement est indispensable car ces légumes sont les plus sensibles aux mildiou et une contamination pourrait condamner la récolte.
Elle est très sensible au mildiou et mérite donc un traitement systématique au printemps et à l’automne.
C’est d’ailleurs de là que vient sa dénomination « bordelaise ».
Le traitement doit commencer dès le mois d’avril et s’étendre jusqu’à la fin du mois de juillet avec une pulvérisation de bouillie tous les 15 jours environ et systématiquement après une forte période pluvieuse.
Aujourd’hui, la bouillie bordelaise fait l’objet de nombreuses controverses. Peut-être parce qu’elle a été utilisée à outrance par les viticulteurs, les arboriculteurs et les agriculteurs. Loin de leur jeter la pierre, peut-être est-il plus judicieux de comprendre pourquoi on considère aujourd’hui la bouillie bordelaise comme un produit toxique.
Le problème réside essentiellement dans le fait que la bouillie bordelaise est un produit non biodégradable. Au fil des saisons et des années, surtout avec un usage systématique, le cuivre s’accumule dans le sol et devient toxique pour le sol, l’eau, la faune et la flore. Et indirectement pour l’homme. À faible dose, le cuivre est bénéfique, à fortes doses, il devient néfaste pour les écosystèmes :
Il existe d’autres fongicides plus naturels pour remplacer la bouillie bordelaise :
Le soufre peut être efficace, mais il s’avère toxique pour certains insectes auxiliaires comme les acariens et certaines punaises. De même, s’il est employé en excès, il acidifie le sol.
Enfin, pour éviter les maladies cryptogamiques, les gestes préventifs sont essentiels, comme arroser sans mouiller le feuillage, aérer les plantes, pailler le sol, tailler sans excès, et choisir des variétés résistantes.
Bien qu’autorisée en agriculture biologique, il est fortement recommandé de ne pas dépasser les doses prescrites.
Évitez également une utilisation trop fréquente, car elle deviendrait dans ce cas un élément de contamination.
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