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L’orvet, mal aimé, pourtant inoffensif et utile au jardin

orvet
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Souvent détesté, chassé ou tué de par sa ressemblance avec un serpent, l’orvet, inoffensif, s’avère pourtant être un formidable auxiliaire au potager. Ce reptile, plus proche du lézard (sans pattes) que du serpent, est un dévoreur invétéré de limaces et d’escargots, mais aussi de cloportes. C’est pourquoi il est très intéressant d’avoir un jardin accueillant pour ce reptile dépourvu de venin et d’agressivité.

Orvet, qui es-tu donc ?

L’orvet (Anguis fragilis), également connu sous le nom de serpent de verre ou lézard de verre, a l’aspect d’un serpent mais n’en est pas un !orvet jardin

C’est en effet un lézard apode, c’est-à-dire dépourvu de pattes. De la famille des Anguidés, l’orvet est capable, comme le lézard, de casser sa queue par autotomie afin d’échapper à ses prédateurs. Si on lui donne le nom de « serpent de verre », c’est non pas à cause de sa fragilité mais parce que son corps se raidit dès qu’il est en danger.

Son corps est couvert d’écailles fines et lisses, dont la teinte oscille entre le gris clair et le brun, presque jaune parfois. La femelle porte souvent une ligne sombre sur le dos. Sa tête de forme conique est plutôt petite, sa langue est bifide. L’orvet mesure entre 30 et 50 cm, la femelle étant légèrement plus longue.

L’orvet bénéficie d’une espérance de vie de l’ordre de 20 à 30 ans ! Pour autant, il atteint rarement cet âge, menacé qu’il est par la destruction de son habitat naturel ou précédé par sa mauvaise réputation. Pourtant, l’orvet est un animal protégé en France et il est interdit de la chasser ou de le tuer comme de détruire son habitat.

Le mode de vie de l’orvet, un mangeur de limaces

Animal à sang froid comme le lézard, l’orvet a besoin d’une température ambiante élevée pour réguler sa température.

orvet jardin C’est pourquoi il vit souvent dans les milieux couverts, où la végétation est dense. Il apprécie aussi les milieux chauds et humides comme le compost où il n’est pas rare de retrouver des nids, ou même de petits orvets naissants, agglutinés les uns aux autres. On peut aussi le rencontrer dans des haies, sous de vieilles souches ou un tas de cailloux, sous un lit de feuilles mortes, dans un tas de fumier en cours de décomposition. En hiver, il entre en léthargie (sans vraiment hiberner puisqu’il est encore actif ) souvent dans une galerie qu’il emprunte à des rongeurs ou sous un tas de fumier qui lui assure une certaine chaleur.

Il ressort au printemps pour trouver son ou sa partenaire. Pendant 3 mois d’incubation, la femelle garde les œufs en elle avant de les « pondre » dans un terrier souterrain. Une dizaine de bébés orvets naissent rapidement et sont autonomes dès leur éclosion.

Relativement solitaire, l’orvet est un reptile semi-fouisseur qui mue de façon incomplète. Ce sont surtout des animaux totalement inoffensifs car ils ne possèdent pas de venin et n’ont donc aucune raison de mordre.

Le régime alimentaire de l’orvet

L’orvet se nourrit (et se délecte) principalement de limaces et d’escargots, mais il ne dédaigne pas les vers de terre, ou encore les araignées. Autant dire qu’il a une grande utilité au potager en tant qu’animal auxiliaire. L’orvet est donc une aide efficace en matière de lutte biologique contre les ravageurs.

  • Tout savoir sur un autre reptile bien utile au jardin : Le lézard 

Quelles différences entre orvet, couleuvre et vipère ?

Au premier abord, pour beaucoup, l’orvet a tous les attributs physiques du serpent. De plus, comme le serpent, il se déplace par reptation. Pourtant, ce n’en est pas un ! Et pour faire la différence avec la couleuvre ou la vipère, c’est dans les yeux qu’il faut le regarder ! L’orvet possède des paupières mobiles alors que les autres serpents sont dotés d’yeux aux paupières fixes et transparentes. Cette paupière est d’ailleurs bien visible sur un sujet mort puisque ses yeux sont fermés.

De plus, l’orvet se déplace beaucoup plus lentement que la couleuvre ou la vipère.

Comment attirer l’orvet au jardin ?

Pour bénéficier gratuitement des services de l’orvet, il faut lui fournir le gîte ! Si vous avez un compost bien équilibré, il pourra déjà y trouver un nid douillet pour hiberner, pondre ses œufs ou s’y réfugier en cas de chute des températures. En effet, de par la chaleur et l’humidité qui y règnent, le compost est le gîte idéal pour un orvet. De même, il y trouve la nourriture à profusion, à savoir les vers de terre.

orvet jardin

Vous pouvez aussi disposer ça et là :

  • de vieilles souches
  • des tas de feuilles mortes ou de branchages fraîchement taillés
  • de bonnes couches de paillage au pied des arbustes
  • Une tôle ondulée posée au fond du jardin dans un coin tranquille

Vous pouvez aussi espacer les tontes et laisser une bande de hautes herbes dans la pelouse ou au pied des haies. De même, bannissez la débroussailleuse.


©XFoxFoto ©ShaftInAction ©Thomas-R ©Andreas Steidlinger


Écrit par Pascale Bigay | L'écriture a ponctué la vie de Pascale. Tout comme la nature, la botanique, le jardinage... C'est pourquoi à travers ses mots, elle vous fait partager ses expériences et ses découvertes de jardinage, ses plantations de vivaces ou d'arbustes, ses recettes du potager, la vie de ses poules...
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