Le fumier, un amendement naturel d’une grande utilité pour nos sols
19
Pour amender la terre du potager, le fumier est plébiscité par les jardiniers. Cette matière organique d’origine animale et végétale est tout à la fois bénéfique pour la structure du sol et le développement des plantes.
Le fumier, c’est quoi en fait ?
Composé d’excréments solides et d’urine d’animaux de ferme ou d’élevage, mêlés le plus souvent à une litière (de la paille ou de la sciure de bois), le fumier est très riche en matières organiques, de l’ordre de 30%. Tout à la fois d’origine animale et végétale, il contient en quantité plus ou moins importante de l’azote, du phosphore et de potassium.
Pour autant, en tant que matière vivante, le fumier évolue avec le temps. On le trouve donc sous différentes formes :
Frais, il vient juste d’être produit pas les animaux. Il doit être utilisé avec précaution car il peut contenir des germes, des résidus de traitements administrés aux animaux et des restes d’adventices.
Mûr ou vieilli, il a été déposé en tas à l’air libre pendant plusieurs mois. C’est un fumier qui s’est décomposé naturellement. Il a ainsi atteint une température d’au moins 50 °C, ce qui permet de tuer les germes et les bactéries
Composté, il est mélangé à du compost pour se décomposer. Il peut être fait maison ou il s’achète en sac.
En granulés, très utile pour les jardiniers qui n’ont pas accès à du fumier frais ou mûr.
Quelle est l’utilité du fumier ?
Constitué de matières fécales et de matière fibreuses (la paille), le fumier présente plusieurs avantages tant pour la terre que pour les végétaux.
Il amende le sol, c’est-à-dire qu’il en améliore la structure et la texture. Ainsi, suivant le type et la qualité du fumier, une terre argileuse peut être allégée et une terre légère sera densifiée. Et logiquement, le sol augmente sa porosité à l’air et sa rétention à l’eau et aux substances fertilisantes. À ce titre, le fumier joue le même rôle que le compost.
Il améliore l’activité biologique du sol car la microfaune trouve de quoi se nourrir. Tous les micro-organismes et les vers de terre transforment cette matière en humus
Il a un rôle fertilisant de par sa haute teneur en azote, potassium et phosphore, mais aussi en minéraux. Il favorise ainsi le développement des végétaux. Le fumier peut donc être considéré comme un engrais, mais il reste moins riche que la corne broyée ou le sang séché, ou encore les algues.
Les différents types de fumier
Suivant les animaux qui le produisent, le fumier peut être de différents types et par là même de différente qualité :
Le fumier de bovins est composé de bouses et de paille, riche en matières organiques (azote et potassium) de par la grande quantité d’herbe absorbée par les vaches. De plus, c’est un fumier qui apporte une grosse quantité d’humus au sol. Il est dit « froid » car il se décompose assez lentement.
Du fumier de cheval
Le fumier de cheval ou d’âne est essentiellement constitué de crottins, donc de matières sèches qui en font un fumier dit « chaud ». Riche en azote et en potassium, il est relativement léger. C’est le fumier utilisé pour les couches chaudes. >> Pour aller plus loin : Utilisation du fumier de cheval au jardin et au potager
Le fumier d’ovins (moutons et chèvres) est le fumier le plus riche en potasse. Comme le fumier de cheval, c’est un fumier sec et chaud qui a la capacité de réchauffer la terre.
Le fumier de volailles est composé de fientes de poules ou d’autres animaux de basse-cour et de litière. C’est le fumier le plus riche en azote qui ne doit jamais être utilisé tel quel. Les fientes de poules doivent absolument être séchées et compostées.
Le fumier de lapin est un fumier chaud
Le fumier et le lisier de porc sont surtout utilisés en épandage sur les terres agricoles.
D’une manière générale, les fumiers froids sont plus destinés aux terres calcaires et siliceuses, et les fumiers chauds aux terres argileuses dont ils allègent la structure.
Le fumier s’épand au potager, au verger ou dans les massifs du jardin d’agrément. Mais, suivant s’il est frais, mûr ou décomposé, il ne sera pas utilisé de la même façon.
Un fumier frais s’épand simplement sur le sol du potager nu en automne ou en hiver. Il formera une couverture chaude qui va agir comme un épais paillage. Ainsi, la croissance des adventices sera considérablement perturbée. Et le fumier va doucement se décomposer jusqu’au printemps pour amender et enrichir le sol Au printemps, que vous bêchiez ou passiez simplement la grelinette, le fumier décomposé sera intégré naturellement. Comptez de 1 à 5 kg par m2, suivant le type de fumier.
Un fumier mûr ou composté s’épand au printemps, juste avant la plantation ou le semis des premières plantes potagères. Il suffit de légèrement l’incorporer à la terre avec une griffe. On peut aussi en déposer au pied des plantes potagères les plus gourmandes comme les tomates ou les courgettes. Comptez 1 kg par m2.
Quoi qu’il en soit, retenez absolument que le fumier frais ne s’épand jamais directement au pied des végétaux car il les brûlerait littéralement.
Écrit par Pascale Bigay | L'écriture a ponctué la vie de Pascale. Tout comme la nature, la botanique, le jardinage... C'est pourquoi à travers ses mots, elle vous fait partager ses expériences et ses découvertes de jardinage, ses plantations de vivaces ou d'arbustes, ses recettes du potager, la vie de ses poules...