Lors d’une balade à la campagne, vous avez peut-être déjà vu un verger où le tronc des arbres fruitiers est blanchi. Cette méthode, alternative naturelle à l’emploi de produits phytosanitaires, se nomme le chaulage des arbres fruitiers. Elle consiste à appliquer sur les troncs des arbres du lait de chaux dans un but préventif contre les ravageurs et les maladies.
Le chaulage signifie appliquer de la chaux sur le tronc des arbres fruitiers (ou même les arbres d’ornement). Certes, il est possible d’utiliser de la chaux vive, mais une préparation à base de chaux que l’on nomme lait de chaux, ou plus communément blanc arboricole est plus recommandée car moins corrosive et plus sûre pour l’utilisateur.
Ce badigeon, composé de fleur de chaux issue de la décomposition thermique du calcaire, mélangée à de l’eau, est une alternative naturelle aux produits phytosanitaires chimiques. Longtemps employé par les générations précédentes, il revient sur le devant de la scène aujourd’hui pour son impact environnemental presque nul. Il est d’ailleurs utilisable en agriculture biologique.
Le chaulage des arbres fruitiers n’a aucune visée esthétique comme certains pourraient le croire ! C’est avant tout un traitement préventif contre les insectes et les champignons responsables de nombreuses maladies cryptogamiques. Pour faire simple, chauler un arbre permet de l’assainir et de le protéger durablement.
Le blanc arboricole est efficace contre :
Les insectes qui hivernent dans les écorces : le lait de chaux a une action insecticide naturelle qui détruit œufs et larves de ravageurs comme les carpocapses ou les pucerons.
Le chaulage des arbres se déroule en plusieurs étapes, précédées d’une phase de préparation essentielle.
L’application se fait entre septembre et avril, mais la fin de l’hiver est idéale, période où les insectes et les spores fongiques reprennent vie. Privilégiez une journée sans gel, sans vent et sans pluie. En général, une application en février ou mars offre une protection optimale. Le traitement est à renouveler tous les 3 à 4 ans.
Le lait de chaux s’applique sur le tronc des arbres, du sol à la base des premières branches charpentières. Il est inutile d’en mettre sur les jeunes rameaux ou les feuilles. L’écorce doit être parfaitement propre et sèche pour garantir une bonne adhérence du produit.
Avant d’enduire le tronc, il faut gratter l’écorce avec une brosse à chiendent afin d’éliminer mousse, lichen et écorces mortes. Cette préparation favorise une meilleure pénétration de la chaux et supprime les abris naturels des parasites.
Enfilez des gants, des lunettes et un masque de protection.
Si le blanc arboricole présente de nombreux avantages, il comporte aussi quelques inconvénients à ne pas négliger :
Peut-on fabriquer soi-même le lait de chaux ?
Oui, en mélangeant environ 1 kg de chaux vive pour 8 l d’eau. Laissez reposer puis filtrez avant usage. Manipulez avec précaution, la chaux vive est corrosive.
Faut-il chauler tous les arbres du verger ?
Non, concentrez-vous sur les arbres à écorce épaisse et fissurée (pommiers, poiriers, cerisiers). Les jeunes sujets à écorce fine peuvent se contenter d’un badigeon léger.
Le chaulage remplace-t-il les autres traitements ?
Non, il complète les soins d’hiver comme la taille, la suppression du bois mort et l’application d’huiles végétales insecticides ou de bouillie bordelaise.
Quand faut-il renouveler le traitement ?
En moyenne tous les 3 à 4 ans, ou plus tôt si les pluies ont beaucoup lessivé le tronc.
Le lait de chaux tache-t-il les vêtements ?
Oui, ses éclaboussures laissent des traces blanches permanentes. Portez des vêtements de jardinage dédiés et protégez vos chaussures.
©Serhii Fedoruk, ©Radovan1, ©Anuta23