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Amandier : floraison précoce, fruits savoureux et gestes clés pour réussir
Quand l’hiver s’étire, l’amandier éclaire déjà le paysage : nuages de fleurs blanc rosé, parfum discret, promesse d’une récolte en fin d’été. Arbre méditerranéen par excellence, il se montre pourtant plus souple qu’on ne le pense, pour peu qu’on lui offre soleil, drainage et abri du vent froid. Si vous rêvez d’un fruitier élégant, mellifère, capable de nourrir la cuisine autant que le regard, suivez le guide : choisir la bonne variété, planter au bon endroit, tailler sans excès, protéger la floraison… et savourer.
En résumé, ce qu’il faut savoir :
Nom : Prunus amygdalus, dulcis Famille : Rosacées Type : Arbre fruitier Hauteur : 6 à 9 m Exposition : Ensoleillée Sol : Ordinaire Feuillage : Caduc Floraison : Printemps Récolte : Fin d’été Rusticité : arbre jusqu’à env. –15 °C, fleurs sensibles dès –2 °C
Le saviez-vous ?
L’« amande » est la graine d’un fruit à noyau : une drupe. On enlève d’abord l’enveloppe verte (hull), puis la coque dure (shell) pour atteindre le cotylédon que nous mangeons.
Les amandes sont l’un des meilleurs alliés de la pâtisserie méditerranéenne (frangipane, calissons, turrón) et constituent une source intéressante de lipides insaturés, fibres et minéraux.
Bien planter un amandier
Il est recommandé de planter votre amandier à l’automne pour favoriser l’enracinement avant l’hiver, car cet arbre entre très tôt en végétation.
Si vous devez planter en hiver, au printemps ou en été, évitez les périodes de gel ou de fortes chaleurs pour planter et arrosez régulièrement en été.
Prévoir un arrosage régulière dès la plantation et durant les 2 premières années suivantes.
Même autofertile, l’amandier sera bien productif s’il est en présence d’une autre variété pollinisatrice
Si l’amandier ne craint pas le froid, c’est la floraison qui risque d’être avortée en cas de gelées tardives.
Les fleurs étant très sensibles au froid, il est vraiment recommandé de lui trouver une situation très abritée des vents d’hiver
Bien choisir sa variété :
Autofertiles (pratiques en petit jardin) : variétés modernes tardives à floraison plus retardée, souvent notées « self-fertile ». Idéales si vous n’avez la place que pour un sujet.
À pollinisation croisée : planter deux variétés compatibles qui fleurissent en même temps (ex. duo “A” ↔ “B”).
Floraison tardive : précieuse en climat à gelées blanches ; elle sauve régulièrement la récolte.
Amande douce vs amère : choisissez amande douce pour la consommation. Les amandes amères (ornementales/anciennes) contiennent des hétérosides cyanogéniques : non comestibles telles quelles.
Astuce : si l’espace manque, greffez deux variétés sur le même tronc ou installez un voisin compatible chez vous/chez un voisin à moins de 30–40 m.
Taille et entretien
L’amandier fructifie sur bois de un à deux ans (brindilles, rameaux mixtes). L’objectif est une couronne aérée qui laisse entrer le soleil.
Formation (années 1–3) : 3–4 charpentières bien réparties en gobelet.
Entretien : en fin d’hiver (temps sec), éclaircissez le centre, supprimez le bois mort, les branches qui se croisent.
Taille de fructification : raccourcissez légèrement les prolongements pour stimuler de nouveaux rameaux porteurs ; pas de mutilations.
Après gel tardif : ne taillez pas dans la foulée ; attendez la reprise pour juger les parties vivantes.
Plus vous taillez fort, plus vous stimulez le bois au détriment des fruits. La mesure paie.
Gérer les gelées tardives :
Emplacement : pente douce, haut de terrain, loin des cuvettes froides.
Floraison tardive : priorité au choix variétal.
Voile d’hivernage sur petit sujet les nuits à risque ; arrosage du sol la veille (l’eau restitue la chaleur la nuit).
Abri mural : un palmette sur mur sud retarde légèrement l’ouverture des boutons.
Maladies et ravageurs :
Moniliose (fleurs/fruits brunis, momifiés) : supprimez et évacuez les fruits momifiés, aérez la ramure ; une pulvérisation cuprique d’hiver (raisonnée, selon réglementation locale) peut aider.
Criblure (taches perforées) : améliorez l’aération, évitez les arrosages sur feuillage.
Gommose (exsudats ambrés) : souvent stress hydrique/plaies ; soignez le drainage, taillez proprement.
Pucerons de printemps : douche au jet + auxiliaires ; savon noir si besoin.
Globalement, un amandier bien drainé, bien aéré tombe peu malade.
Récolte des amandes
La récolte a lieu à 2 moment distincts dans l’année, selon que vous les voulez fraiches ou sèches.
Les amandes de l’amandier se récoltent donc à la fin du printemps, vers mai-juin si vous les voulez fraiches (en vert) et souvent autour du mois de septembre, à la fin de l’été si vous les voulez sèches.
Pour récolter les amandes attendez que l’écale (partie qui entour la coque) soit ouverte et sèche.
Attention car l’amande amère (fruit de l’amandier sauvage) contient de l’acide cyanhydrique qui est toxique pour l’homme et peut même être mortelle à certaines doses.
Amande fraîche (mai–juin selon climat) : l’enveloppe verte est tendre ; à déguster aussitôt, en salade.
Amande sèche (août–septembre) : l’enveloppe s’ouvre et se détache ; cassez la coque, faites sécher les amandes émondées 1–2 semaines dans un lieu sec et ventilé, à l’ombre.
De culture facile et d’entretien limité, l’amandier a également l’avantage de proposer une très belle floraison à la fin de l’hiver et une fructification généreuse dès le mois de juillet.
Les fleurs de l’amandier apparaissent avant les feuilles
C’est le 1er arbre fruitier à fleurir en fin d’hiver
Souvent planté en isolé, sa petite taille permet aussi de l’installer par petits groupes de 3 ou 4.
Les fruits ont une taille d’environ 4-5 cm et se mangent soit vert dès l’été, ou sec à l’automne.
Symboles de l’amour et de la virginité, l’amandier se pare d’une robe blanche au printemps, avant même que les feuilles n’apparaissent. Cette robe blanche s’apparente à celle d’une mariée le jour de son mariage.
FAQ – questions fréquentes :
Un seul amandier suffit-il pour avoir des fruits ?
Oui si la variété est autofertile. Sinon, il faut un pollinisateur compatible à proximité et des abeilles en activité lors de la floraison.
Peut-on le cultiver en pot ?
Sur quelques années, dans un grand bac (≥ 50–70 L), substrat très drainant, taille douce et arrosage suivi. À long terme, il préfère la pleine terre.
Quelle différence entre amande fraîche et amande sèche ?
La fraîche se consomme jeune, encore tendre, goût lacté. La sèche arrive à maturité, s’épluche, se conserve après séchage.
Faut-il fertiliser beaucoup ?
Non. Un compost mûr au printemps suffit. Trop d’azote = bois, peu de fruits et plus de maladies.
Gel annoncé en mars, que faire ?
Posez un voile d’hivernage le soir, arrosez le sol la veille, et si possible, prévoyez dès la plantation une variété à floraison tardive.
Bienfaits des amandes :
L’amande est riche en huile, en protéines, en glucides et en vitamines.
Elle a également des propriétés cosmétiques, adoucissantes et hydratantes en cas d’inflammation cutanée (cicatrisante et anti-inflammatoire en cosmétologie).
L’amande adoucit et tonifie la peau ce qui lui confère une utilisation appreciée en dermatologie.
Les bourgeons de l’amandier sont utilisés en gemmothérapie, car ils auraient une propriété antiscléreuse chez les personnes âgées.
Auprès des animaux aussi l’amande fait son effet puisque les vétérinaires l’utilisent pour ses propriétés laxative pour le bétail.
Conseil malin
Planter un amandier, c’est inviter la lumière d’hiver au jardin et la gourmandise à la table.
Avec un endroit chaud et drainant, une taille mesurée, une variété bien choisie (autofertile et si possible à floraison tardive), vous récolterez des amandes régulières, du croquant de septembre à toute l’année.
Écrit par Jardiner Malin | La rédaction vous propose des conseils d'experts, une approche respectueuse de la nature, de beaux jardins et un potager fait de bons petits légumes cultivés au fil des saisons.