Véritable fléau, l’alternariose de la tomate couvre la plante de taches sombres et rend les fruits impropres à la consommation. Favorisée par l’humidité et la chaleur, cette maladie cryptogamique progresse vite et peut ruiner une récolte entière si rien n’est fait. Heureusement, des mesures préventives simples et des traitements naturels permettent de renforcer la résistance des tomates et de limiter fortement la maladie.
L’alternariose est une maladie cryptogamique provoquée par deux champignons : Alternaria solani (le plus courant sur la tomate) et Alternaria alternata. Leur développement dépend directement d’un climat chaud et humide, avec des températures comprises entre 20 et 30°C. Cette maladie touche principalement les tomates, mais peut également infecter les pommes de terre, betteraves, aubergines, carottes, choux ou encore certains fruitiers.
Ces champignons survivent très bien dans la terre, les débris végétaux, les tuteurs, les serres ou les outils et supportent les hivers rigoureux. Transportées par le vent, la pluie, la rosée ou des graines contaminées, leurs spores germent dès que les conditions sont réunies. Un printemps chaud et humide ou des alternances de rosée matinale suivie de forte chaleur constituent un terrain idéal pour une contamination rapide.
Les premiers signes apparaissent généralement sur les feuilles les plus basses : des taches brunes arrondies, souvent cerclées de lignes concentriques formant une sorte de cible. En s’étendant, ces taches provoquent le dessèchement des feuilles, réduisant la photosynthèse et donc la vigueur du plant.
Sur les tiges, les zones atteintes noircissent et peuvent se creuser. Mais les dégâts les plus graves concernent les fruits : l’alternariose provoque des taches brunes dures qui s’étendent en pourriture. Les fruits deviennent impropres à la consommation.
Attention à ne pas confondre avec le mildiou : celui-ci débute par des taches jaunes qui brunissent ensuite, tandis que l’alternariose montre d’abord des nécroses sombres bien délimitées.
Les préparations végétales jouent un rôle important pour renforcer les tissus des plantes, stimuler leurs défenses et créer un environnement défavorable aux champignons.
Le purin de prêle est un antifongique naturel intéressant grâce à sa richesse en silice, qui renforce les parois des cellules de la plante.
Diluez-le à 10% (1L de purin pour 9L d’eau) et pulvérisez toutes les deux semaines au printemps, puis après chaque pluie.
Antiseptique et antifongique, l’ail est idéal en prévention. Pour préparer une infusion efficace :
Cette bactérie bénéfique colonise les feuilles et empêche les champignons d’y adhérer. En occupant l’espace et en sécrétant des substances antifongiques naturelles, elle limite la germination des spores d’Alternaria.
Il n’existe aucun traitement curatif efficace contre Alternaria solani sur la tomate. Une fois que le champignon a colonisé les tissus, il progresse rapidement. La seule solution est :
Pour Alternaria alternata (sur betterave, agrumes…), un autre champignon bénéfique est parfois utilisé : Aureobasidium pullulans, mis en compétition avec l’agent pathogène. Cette solution n’est cependant pas adaptée aux tomates.
Comment reconnaître l’alternariose au premier coup d’œil ?
Par ses taches brunes concentriques, semblables à des cibles, sur les feuilles basses.
L’alternariose est-elle contagieuse d’un plant à l’autre ?
Oui. Les spores se déplacent facilement par l’eau et l’air.
Peut-on manger un fruit atteint ?
Non, les zones touchées sont impropres à la consommation.
Les variétés anciennes sont-elles plus sensibles ?
Certaines oui, mais d’autres montrent une bonne résistance. Cela dépend des lignées.
Les purins remplacent-ils les bonnes pratiques ?
Non. Ils les complètent, mais l’aération, la rotation et l’arrosage au pied restent essentiels.