Mildiou, alternariose, septoriose…Les maladies sont nombreuses à se manifester sur le feuillage ou les tiges de la tomate. D’autres touchent plus spécifiquement les fruits. C’est le cas de la nécrose apicale, plus populairement appelée cul noir de la tomate.
Voyons ensemble ce qu’est cette maladie, comment la soigner et surtout éviter qu’elle n’apparaisse.
Cul noir ! Le moins que l’on puisse dire c’est que l’image pour désigner cette maladie est assez claire. Les tomates sont marquées d’une tâche au niveau de la pointe, c’est-à-dire à l’opposé du pédoncule. Cette tache, bien ronde, verte au début, vire assez rapidement au noir. Au centre de la tache, les tissus de la tomate se creusent, sèchent et se nécrosent. D’où le nom de nécrose apicale.
Au fil du développement de la tomate, la tache grandit et est visible sur une bonne moitié du fruit. Elle a un impact seulement esthétique sur la tomate qui peut être consommée une fois la partie atteinte enlevée.
Les premiers signes apparaissent tant sur les tomates vertes que rouges. En revanche, le reste de la plante (feuillage, tige, fleurs…) ne semble porter aucune trace. C’est une façon d’exclure clairement d’autres maladies et d’établir un diagnostic précis de la nécrose apicale.
Dans les quelques lignes qui précèdent, j’ai utilisé à mauvais escient le terme « maladie ». En effet, le cul noir de la tomate n’ pas à proprement parler une maladie dans le sens où elle n’est pas provoquée par un agent pathogène.
Le cul noir de la tomate est plus un phénomène physiologique. En effet, cette nécrose apicale est due à une mauvaise assimilation du calcium présent dans le sol par la tomate (et non pas un manque de calcium !). Ce calcium est naturellement présent dans le sol au même titre que l’azote, le phosphore, le potassium…
C’est l’eau qui permet au calcium du sol de se transformer en minéraux essentiels à la maturation des jeunes fruits. Donc, la nécrose apicale est directement liée aux apports d’eau. C’est la cause principale même si d’autres « accidents » de culture peuvent être, plus rarement, à l’origine de ce phénomène : un excès d’azote (suite à l’apport d’un engrais trop azoté), des blessures sur des racines à cause du binage, ou un sol naturellement trop acide ou trop calcaire.
Pour résumé, la nécrose apicale découle essentiellement d’un arrosage mal géré.
On a vu que la nécrose apicale n’est pas une maladie. Donc inutile de sortir bouillie bordelaise, soufre, décoction de prêle et autres traitements naturels. De même, les apports de calcium via l’apport de coquilles d’œufs ou le lait sont totalement inutiles, voire farfelues.
Tout passe par un arrosage correct, ni trop abondant, ni trop léger, et surtout régulier. Là est le principal remède à cette « maladie ». Pour arroser les tomates, il faut donc de la constance et de la régularité. Arroser quand vous y pensez engendre une forme de stress hydrique chez la tomate, souvent déclencheur du cul noir de la tomate.
L’arrosage des tomates se fait idéalement tous les 3 à 5 jours (suivant la région où vous habitez !) en quantité assez importante. Ainsi, les tomates développent un système racinaire profond. Évidemment, s’il pleut ou si un orage éclate, on passe le tour d’arrosage !
En revanche, arroser en petite quantité tous les jours pousse la tomate à développer ses racines à la surface. Et, en cas de sécheresse ou d’absence passager d’arrosage, elle souffre. À moins que vous ayez mis en place un système de goutte-à-goutte automatique…
De même, les tomates s’arrosent plutôt le matin de bonne heure (pour limiter l’évaporation de l’eau), avec une eau à température ambiante, idéalement de pluie.
Enfin, l’installation d’un bon paillage, par exemple constitué de paille et de tontes de gazon séchées, permet de garder un minimum d’humidité et d’espacer un peu plus les arrosages.
merci pour ces conseils car moi aussi je suis touché par cette maladie cette année et j’en ignorais la raison.