Plantes d’intérieur en hiver : les gestes essentiels pour les garder en pleine forme

Les plantes d’intérieur, souvent d’origine tropicale ou subtropicale, ont besoin de bénéficier d’un maximum de luminosité durant l’hiver pour ne pas s’étioler. Même si la maison permet de maintenir la chaleur, vos gestes doivent s’adapter à cette saison plus sombre : gestion de la lumière, de l’arrosage, de l’humidité… mais aussi surveillance accrue des parasites et maladies de serre.

1 – Offrez le maximum de lumière

Rapprochez-les des fenêtres ! La meilleure façon d’octroyer plus de lumière aux plantes est de les placer près des fenêtres exposées au sud ou sud-ouest, sans voilage trop épais. L’intensité lumineuse se réduit déjà de 20 % à 1 m de la fenêtre, et encore davantage plus loin dans la pièce.

 

En hiver, rapprochez vos plantes d’intérieur des sources de lumière

 

• Évitez toutefois de coller les pots contre la vitre si celle-ci est très froide : un léger retrait de quelques centimètres suffit.
• Faites tourner régulièrement les pots (un quart de tour tous les 8 à 10 jours) pour que la plante ne se déforme pas en cherchant la lumière.

Une ampoule « lumière du jour » (type horticole ou LED 6 500 K) peut être placée à 50 ou 60 cm des plantes les plus exigeantes et allumée au moins 6 h par jour en complément de la lumière naturelle, surtout dans les pièces peu lumineuses.

Un petit coup de dépoussiérage

Passez régulièrement une éponge humide sur les grandes feuilles des caoutchoucs, alocasias, philodendrons ou monsteras pour faciliter l’absorption de lumière. La poussière forme en effet un film qui réduit la photosynthèse.

• Par temps doux, vous pouvez aussi profiter d’une pluie fine ou asperger le feuillage avec le pommeau de la douche réglé sur un jet très doux (en protégeant bien le terreau).
• Évitez les produits lustrants qui bouchent les stomates : de l’eau tiède suffit amplement.

À lire : Comment nettoyer les feuilles des plantes vertes ?

2 – Veillez à l’humidité

Sachez doser l’arrosage

L’arrosage dépend à la fois de la quantité de feuillage, de la chaleur ambiante et de la luminosité. En hiver, la règle d’or est simple : moins souvent, mais mieux ciblé. De manière générale, laissez sécher la terre en surface avant de renouveler l’arrosage.

 

Un arrosage adapté évite la chute ou le jaunissement des feuilles

• Le brunissement ou jaunissement des feuilles est le plus souvent dû à un excès d’arrosage. Supprimez alors rapidement les parties malades et sortez la plante de son cache-pot si l’eau y stagne. Attendez que le substrat soit sec sur 2 à 3 cm de profondeur pour reprendre l’arrosage, à petite dose.
• Le jaunissement suivi d’une chute importante des feuilles peut, au contraire, être lié à un manque d’eau, surtout chez les plantes installées près des radiateurs.

Un bon repère consiste à tester le poids du pot : s’il est très léger et que la surface est sèche, un arrosage s’impose. S’il reste lourd, patientez.

Une atmosphère propice

La chaleur et la sécheresse ambiantes associées à un éclairement faible rendent les plantes plus sensibles aux courants d’air et aux changements brusques de température. Une plante qui passe sans transition d’une pièce chauffée à une fenêtre ouverte peut perdre beaucoup de feuilles.

• Posez les pots sur un lit de billes d’argile humides dans les soucoupes : l’évaporation crée un microclimat plus humide autour des plantes.
• Équipez les radiateurs de saturateurs ou placez à proximité un bol d’eau pour lutter contre l’air trop sec.
• Vous pouvez aussi pulvériser de l’eau tiède non calcaire (eau de pluie de préférence) sur le feuillage des plantes sensibles aux acariens et cochenilles. Évitez toutefois de mouiller les feuilles velues (saintpaulias, certaines fougères).

En parallèle, évitez les écarts brutaux : pas de plante collée contre une baie glacée le jour, puis ramenée contre le radiateur le soir.

3 – Surveillez les parasites de serre

Les pourritures

En hiver, la pourriture grise (Botrytis) est la plus fréquente. Elle se développe lors d’un excès d’humidité associé à un faible éclairement. Cette moisissure grise apparaît sur les parties tendres des plantes et sur les boutures de plantes molles (géranium, fuchsia…). Le Phytophthora profite lui d’un sol froid et humide pour s’attaquer aux racines (collet noirci), notamment des bégonias, géraniums, cyclamens, primevères, azalées, gloxinias, saintpaulias.

Pourriture grise sur feuillage en atmosphère trop humide

• Ôtez rapidement toutes les parties de plantes tachées ou molles et jetez-les à la poubelle (pas au compost).
• Ventilez la pièce par beau temps ou asséchez légèrement l’air avec un chauffage, sans diriger le flux directement sur les plantes.
• Évitez une nutrition trop riche en azote qui rend les tiges plus réceptives aux champignons : la fertilisation est généralement arrêtée en hiver.
• Arrosez à l’eau tiède pour limiter le Phytophthora et, en cas de forte attaque, appliquez un fongicide naturel type purin de prêle ou solution à base de savon noir (10 ml/L) et d’huile essentielle de cannelle de Ceylan (0,25 ml). Vous pouvez aussi simplement saupoudrer les parties affectées de poudre de cannelle.

Les acariens

Les acariens colonisent fréquemment les plantes lorsque l’air est sec, près d’un chauffage ou dans une pièce très ensoleillée derrière une vitre. Ces parasites sont de minuscules araignées rouges ou jaunes de 0,5 mm qui colonisent le revers des feuilles. Ils forment parfois de fines toiles et donnent aux limbes un aspect grisâtre ou piqueté dont il est assez difficile de se débarrasser. Beaucoup de plantes y sont sensibles : Brugmansia (datura), Colocasia, Hibiscus, etc.

 

Araignée rouge sur le revers d’une feuille

• Douchez ou vaporisez le dessous des feuilles très régulièrement, ou bien enveloppez la plante dans une poche plastique transparente quelques jours pour faire monter l’humidité (sans laisser la chaleur monter trop haut).
• Abaissez la température si possible et éloignez les plantes des sources de chaleur directe.
• Éliminez les feuilles très atteintes et vaporisez du pyrèthre ou une solution savonneuse à base d’huile essentielle de neem, de cannelle ou d’orange douce. Il existe aussi des acariens prédateurs, disponibles par commande, si vous avez un grand nombre de plantes à traiter.

Les cochenilles

Les cochenilles farineuses affectionnent les atmosphères chaudes et sèches. Elles secrètent une cire blanchâtre poisseuse et favorisent l’installation d’un champignon, la fumagine, qui noircit les feuilles. L’adulte immobile protège les œufs sous cette cire. La cochenille sévit notamment sur les plantes grasses, les euphorbes, clivias et amaryllis mais aussi sur certaines fougères.

 

Nettoyage manuel des cochenilles sur feuillage

• Les cochenilles comme la fumagine s’éliminent en frottant les feuilles avec une eau savonneuse (savon noir) ou avec un coton imbibé d’alcool à 70°, de vinaigre dilué ou de bière.
• Une surveillance régulière est nécessaire pour contrôler l’attaque : inspectez particulièrement les aisselles de feuilles et les nervures.

Les cochenilles à bouclier présentent une carapace brune de 1 à 2 mm. On les trouve sur les parties lignifiées de la plante, mais les jeunes, quasi transparents, se situent plutôt près des nervures sous les feuilles. Les plantes sensibles sont notamment les agrumes, le laurier-rose, l’abutilon, le cycas, les orchidées, etc.

• Le bouclier les protège des insecticides de contact : seules les huiles blanches (type colza formulé pour les plantes) ou les produits systémiques (qui circulent dans la sève) sont réellement efficaces. Un traitement précoce est toujours plus simple.

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