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Cochenille farineuse : reconnaître, traiter et prévenir sur plantes d’intérieur et sous serre

cochenille farineuse

Parasites fréquents des plantes d’intérieur, des cultures sous serre ou des sujets hivernés en véranda, les cochenilles farineuses se repèrent à leurs amas blancs, cotonneux et poudreux. Munies d’un rostre piqueur, elles aspirent la sève, affaiblissent les végétaux, entraînent déformations et chutes de feuilles, et favorisent la fumagine. Apprenons à les identifier précisément, à agir vite et à mettre en place des gestes préventifs durables.

Le saviez-vous ?

  • Les amas blancs sont des ovisacs : c’est là que la femelle protège et pond ses œufs et où s’accrochent poussières et miellat.
  • Les jeunes larves mobiles (stade « marcheur ») sont les plus sensibles aux traitements doux : ciblez-les en priorité.
  • Température > 13 °C, atmosphère sèche et surfertilisation azotée boostent les pullulations.
  • Le miellat sucré attire les fourmis qui protègent les cochenilles : cassez cette alliance en nettoyant régulièrement.
  • Un simple passage en pluie fine extérieure au printemps réduit fortement les populations en potées non gélives.

Comment identifier les cochenilles farineuses ?

Ce sont des hémiptères (super-famille Coccoidea, sous-ordre Pseudococcidea) appartenant à divers genres (Pseudococcus, Phenacoccus, Planococcus, Rhizoecus…). Elles se distinguent par un amas blanc et cotonneux imperméable composé de filaments cireux (ovisac) qui leur sert de protection et d’abri pour la ponte. Les femelles, ovales et bombées, portent 3 paires de pattes et des antennes peu visibles, souvent ornées de filaments périphériques. Armées d’un rostre, elles ponctionnent la sève pour capter protéines et acides aminés. Taille : jusqu’à 5 mm. Les mâles ailés, éphémères, ne se nourrissent pas : seuls femelles et larves causent des dégâts.


Cochenilles farineuses : amas blancs cotonneux
Amas blancs imperméables, filaments cireux et miellat collant.

Cycle de vie

Durée d’un cycle : 40 à 60 jours, avec enchaînements continus si la nourriture est disponible et si la température reste entre 13 °C et ~25–30 °C, avec une humidité relative suffisante. La surfertilisation azotée et le stress hydrique accentuent les infestations.


Cycle de vie de la cochenille farineuse

Stades larvaires mobiles puis production de filaments cireux.

  • La femelle pond des centaines d’œufs sur ou sous les feuilles puis meurt.
  • Les larves émergent, très mobiles, capables de passer d’une plante à l’autre.
  • Elles muent, deviennent moins mobiles et produisent des filaments blancs protecteurs.
  • À la troisième phase larvaire, apparition des adultes ; reproduction sexuée ou parfois parthénogenèse selon l’espèce.
  • En hiver, les nymphes hivernent dans le substrat ou les anfractuosités.

Plantes les plus sensibles

Le plus souvent, l’intrusion se fait via une nouvelle plante déjà infestée, ou par transfert sur mains, outils et vêtements. Sont fréquemment touchés :

Symptômes : ralentissement de croissance, tiges et feuilles déformées, jaunissement puis chute, floraison et fructification compromises. Le miellat entraîne dépôts collants et fumagine noire qui bloque la photosynthèse.

Traitements conseillés

Biocontrôle en serre : introduction de prédateurs spécialisés comme la coccinelle Cryptolaemus montrouzieri (dévoreuse d’œufs/larves) ou les chrysopes. Éviter tout insecticide non sélectif pour ne pas nuire aux auxiliaires.


Traitement cochenille farineuse sur plante
Intervenir tôt, répéter et combiner les méthodes.
  • Alcool + coton-tige : tamponner les foyers à l’alcool à 70–90 ° (éviter les coulures), puis rincer en extérieur.
  • Spray « doux » : par litre d’eau tiède, 1 c. à s. de savon noir + 1 c. à s. d’alcool + 1 c. à s. d’huile végétale (colza/olive). Pulvériser dessus/dessous les feuilles et les pétioles. Répéter 2–3 fois à 7 jours d’intervalle.
  • Jet puissant en serre ou dehors sur sujets résistants : décroche les colonies et limite le miellat.
  • Hygiène : essuyer miellat et fumagine à l’éponge humide + savon noir, rincer pour restaurer la photosynthèse.
  • Taille des parties très atteintes : éliminer en sac fermé pour éviter la dissémination.

Important : les traitements doivent être renouvelés régulièrement. En cas d’échec sur plante très infestée, mieux vaut supprimer le sujet pour protéger la collection.

Prévenir l’apparition


Prévention cochenille farineuse
Inspection, aération et entretien : la meilleure défense.
  • Quarantaine des plantes nouvellement achetées (2–3 semaines) et inspection méticuleuse des dessous de feuilles et entre-nœuds.
  • Aérer régulièrement serre et véranda pour limiter la chaleur sèche propice au ravageur.
  • Soins culturaux : arrosages réguliers sans excès, éviter la surdose d’azote, rempoter si substrat épuisé.
  • Sortir les plantes dès que possible hors gel, à l’ombre claire puis en lumière douce : la pluie et les auxiliaires « nettoient » naturellement.
  • Grand nettoyage de la serre et des rebords en fin d’hiver (vitres, étagères, pots, tuteurs).

FAQ – Vos questions

Savon noir seul ou mélange complet ?
Le savon noir améliore l’adhérence et décroche le miellat, mais l’ajout d’alcool et d’huile augmente l’efficacité sur les jeunes stades. Toujours tester sur 1–2 feuilles.
Traitement sur orchidées : des précautions ?
Éviter le cœur des rosettes, traiter le soir, doser léger, ne pas mouiller le substrat, bien aérer après 24 h. Préférer coton-tige + alcool sur les foyers.
Comment éliminer la fumagine noire ?
Après contrôle des cochenilles, essuyer feuilles avec eau tiède + savon noir, rincer. Sur feuillages coriaces, une éponge microfibre suffit.
Puis-je utiliser un insecticide « huile blanche » en intérieur ?
À éviter en espace clos et sur plantes sensibles. Privilégier méthodes mécaniques et sprays doux. Si usage, traiter dehors, à l’ombre, et rentrer après séchage complet.
Quand arrêter les traitements ?
Quand plus aucun amas ni larve mobile n’est visible durant 2–3 semaines. Poursuivre la surveillance hebdomadaire et nettoyer le miellat résiduel.

Photos : ©Kckate16 · ©Radila Radilova · ©ViniSouza128 · ©Asiandelight · ©Tomasz Klejdysz


Écrit par Pascale Bigay | L'écriture a ponctué la vie de Pascale. Tout comme la nature, la botanique, le jardinage... C'est pourquoi à travers ses mots, elle vous fait partager ses expériences et ses découvertes de jardinage, ses plantations de vivaces ou d'arbustes, ses recettes du potager, la vie de ses poules...