La misère pourpre est une vivace à feuilles persistantes cultivée comme plante d’intérieur ou en extérieur l’été, pour son étonnant feuillage violet. Voici comment en prendre soin.
La misère pourpre Tradescantia pallida est une herbacée vivace à croissance basse. Elle est à peine rustique, ne supportant guère les faibles gelées que quelques jours.
Des feuilles pourpres foncées en forme de lance jusqu’à 15-20 cm de long sont produites alternativement sur des tiges charnues. Les feuilles charnues sont couvertes de poils pâles et forment une gaine autour de la tige. Les tiges sont assez fragiles et se cassent facilement si elles sont touchées trop fort.
Du milieu de l’été à l’automne, et sporadiquement à d’autres moments, des fleurs roses ou violet pâle relativement discrètes avec des étamines jaune vif égayent les extrémités des tiges. Ces fleurs de 1,5-2 cm de large ont trois pétales, typiques des misères.
En pot, sa croissance est rapide : en quelques mois seulement, elle peut garnir tout le bord d’une jardinière ou d’un panier suspendu. C’est une excellente plante pour créer du volume et de la couleur sans entretien compliqué.
La misère pourpre est à considérer comme une plante d’intérieur dans les climats plus froids. En revanche, Tradescantia pallida se cultive facilement comme plante annuelle dans les régions chaudes.
Dans les régions plus froides, elle mourra au sol en hiver, mais repousse des racines au printemps. Les plantes atteignent environ 30 cm de haut mais peuvent s’étendre beaucoup plus en surface. Ainsi, elle peut jouer un rôle de couvre-sol.
La misère pourpre peut être utilisée comme couvre-sol, en cascade dans des paniers, dans des conteneurs mixtes ou comme plante d’intérieur. Dehors, elle est mieux utilisée en masse pour les plantations en terre et se répandra relativement rapidement.
En intérieur, on l’installe de préférence en pot ou en suspension près d’une fenêtre lumineuse (sans soleil brûlant derrière une vitre). En extérieur, elle est superbe dans des jardinières mélangées avec d’autres plantes de balcon, où son feuillage pourpre met en valeur les floraisons claires.
Un rempotage tous les 2 ans environ dans un pot légèrement plus grand, avec un terreau léger et bien drainé, suffit à la garder vigoureuse. N’hésitez pas à raccourcir fortement les tiges les plus longues au printemps : la plante repart très bien et devient plus dense.
Côté arrosage, mieux vaut laisser sécher la surface du substrat entre deux apports d’eau. Un excès d’humidité prolongé peut faire pourrir les tiges à la base, surtout si la plante est dans un endroit frais et peu lumineux.
La misère pourpre a peu de parasites, mais les cochenilles farineuses peuvent être un problème.
Une atmosphère trop sèche en intérieur peut aussi favoriser l’apparition d’araignées rouges (acariens), visibles par de fines toiles et des feuilles décolorées. Dans ce cas, brumisez le feuillage (si la plante n’est pas en plein soleil) et douchez-la sous un jet tiède pour éliminer les parasites.
Les misères pourpres se propagent facilement en prélevant des boutures de n’importe quelle partie de la plante. Il suffit d’enfoncer un nœud dans le sol ou le terreau et elle s’enracine généralement. Ou encore, placez la bouture dans l’eau jusqu’à ce que les racines se développent.
Malheureusement, les graines de cette plante sont rarement disponibles pour un semis.
Pour obtenir une plante bien fournie, n’hésitez pas à bouturer plusieurs tiges dans le même pot. Vous pouvez aussi recouper régulièrement les tiges vieillissantes et les bouturer pour rajeunir votre potée sans frais.
Les feuilles violettes contrastent agréablement avec le feuillage doré ou panaché. Elles constituent un excellent complément aux fleurs roses, violet clair ou bordeaux d’autres plantes.
Associez la misère pourpre à des couleurs complémentaires pour des combinaisons audacieuses. Par exemple, pensez aux soucis orange ou aux bégonias rouges.
En extérieur, essayez de l’utiliser dans un récipient avec des ipomées, de l’herbe aux écus (Lysimachia nummularia ‘Aurea’ ou d’autres variétés) ou de l’Asparagus vert clair. Ou combinez-la avec de la verveine rose ou lavande, de la sauge écarlate couleur corail (Salvia coccinea ‘Coral’), des asters ou des pétunias roses ou le pétunia mexicain (Ruellia brittonia).
En intérieur, on peut aussi l’associer visuellement à des plantes au feuillage très graphique (philodendrons, monsteras, fougères légères) pour créer un coin de verdure contrasté et moderne.
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Le jus des feuilles ou des tiges peut provoquer des rougeurs et des irritations cutanées chez certaines personnes et certains chiens, mais ce n’est pas un problème courant.
Tradescantia pallida est assez proche de Tradescantia fluminensis et de Tradescantia zebrina. C’est une espèce présente sur le territoire portugais, notamment dans l’archipel de Madère.
Initialement nommée Setcreasea pallida par Joseph Nelson Rose en 1911, Tradescantia pallida a été reclassée dans le genre Tradescantia en 1975. Toutefois, les anciens noms S. pallida ou S. purpurea sont encore souvent utilisés.
En intérieur, cette plante est souvent recommandée aux débutants, car elle supporte assez bien les oublis d’arrosage et se remet vite d’une erreur de culture, à condition de bénéficier d’une bonne lumière.
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