Kentia (Howea) : cultiver cette jolie plante d’intérieur
Avec ses longues feuilles arquées, sa silhouette légère et sa robustesse, le Kentia compte parmi les palmiers les plus appréciés en intérieur. Originaire d’une île australienne reculée, Howea forsteriana séduit par son allure exotique et sa capacité à vivre longtemps, même en appartement.
Contrairement à d’autres plantes tropicales plus délicates, le Kentia s’adapte à des conditions de vie modérées : lumière imparfaite, atmosphère un peu sèche, arrosages parfois espacés… Il pardonne beaucoup, ce qui en fait un excellent palmier d’ambiance pour les jardiniers débutants comme pour ceux qui veulent une plante graphique, sans contraintes excessives.
En résumé, ce qu’il faut savoir
Type : Palmier d’intérieur
Hauteur : 1 à 2 m en intérieur (et davantage avec les années)
Exposition : Lumière sans soleil direct en intérieur, tolère la mi-ombre
Rusticité : Non rustique (min. 10 °C)
Feuillage : Persistant
Entretien : Facile
Maladies : sensible surtout à l’araignée rouge en atmosphère sèche
Howea : une origine lointaine
Derrière ce palmier discret se cache une histoire géographique singulière. Le Kentia ne vient pas d’une vaste région tropicale, mais d’un territoire minuscule, isolé dans l’océan, qui a façonné son étonnante capacité d’adaptation.
L’Howea provient de Lord Howe Island, une petite île située à environ 500 km à l’est de l’Australie. C’est son unique habitat naturel.
Comme beaucoup d’îles de la région, Lord Howe Island est menacée par la montée des eaux. Le Kentia y pousse depuis des millions d’années sous la forme d’un palmier de haute taille, pouvant atteindre 10 à 15 m.
Chaque Kentia cultivé en intérieur descend ainsi de ces arbres sauvages. En pot, on réunit souvent plusieurs jeunes sujets pour donner l’illusion d’un palmier plus fourni.
Plutôt élancé que large, il prend peu de place au sol : dans de bonnes conditions, il peut dépasser aisément 2 m de haut en appartement tout en restant étroit.
Entretien de l’Howea – Kentia
L’entretien du Kentia repose sur quelques principes simples : une lumière douce, un substrat bien drainé, des arrosages réguliers mais sans excès, et un peu d’humidité ambiante. Bien installé, il demande peu d’interventions au fil de l’année.
Installez-le dans un endroit lumineux sans soleil direct. Il supporte une ombre légère, ce qui en fait un bon choix pour les pièces relativement sombres.
En période de croissance, un arrosage profond par immersion du pot une fois par semaine fonctionne bien : laissez le pot tremper quelques minutes dans de l’eau tiède, puis égouttez soigneusement.
En période de repos ou si les températures sont plus fraîches, espacez les arrosages (tous les 10 jours environ) en laissant la surface du substrat sécher entre deux apports.
Si les pointes des feuilles sèchent et jaunissent, le Kentia manque souvent d’eau ou l’air est trop sec. Si elles brunissent sur une grande longueur, il peut être trop à l’étroit, exposé à des frottements répétés ou situé trop près d’un passage.
Dépoussiérez les palmes avec un chiffon doux et humide ou, dès que possible, sortez-le sous une pluie fine au printemps ou en été.
Rempotez tous les deux ans, de préférence au printemps. Si le pot est déjà large, un surfaçage (ajout de terreau en surface) peut suffire.
Pour créer une ambiance de jungle urbaine, n’hésitez pas à disposer plusieurs Kentias côte à côte, près d’un canapé ou dans une entrée lumineuse.
Culture du Kentia : les clés du succès
La culture du Kentia n’a rien de compliqué, mais quelques paramètres méritent d’être bien ajustés dès le départ : emplacement, température, arrosage et qualité du substrat. C’est la garantie d’un palmier qui reste beau de longues années.
1 – Emplacement
Le choix de l’emplacement conditionne directement l’allure du palmier. Trop de soleil brûle les palmes, alors qu’un manque chronique de lumière ralentit la croissance et ternit le feuillage.
Luminosité : le Kentia préfère la lumière indirecte brillante, mais tolère aussi une relative faible luminosité.
Évitez le plein soleil derrière une vitre, surtout aux heures chaudes et en exposition sud.
Tournez régulièrement le pot pour que le palmier ne penche pas vers la fenêtre.
2 – Température
Issu d’un climat océanique doux, le Kentia apprécie les températures stables, proches de celles de nos intérieurs. Les écarts brutaux ou les courants d’air froid sont en revanche à éviter.
Température ambiante : idéale entre 18 et 24 °C, comme dans la plupart des pièces de vie.
Il peut tolérer ponctuellement 10 à 12 °C, mais pas moins longtemps.
Évitez de le placer près d’une porte d’entrée souvent ouverte ou d’une fenêtre mal isolée.
3 – Arrosage
Le Kentia supporte mieux un léger manque d’eau qu’un excès. L’objectif est de laisser sécher la surface du terreau entre deux arrosages, sans jamais laisser le pot tremper dans l’eau sur la durée.
Fréquence : arrosez lorsque le substrat est sec en surface. En été, cela peut être une fois par semaine ; en hiver, tous les 10 à 15 jours.
Drainage : assurez-vous que le pot est percé et que l’eau s’écoule rapidement.
Videz la soucoupe quelques minutes après l’arrosage pour éviter la stagnation.
4 – Humidité ambiante
Comme beaucoup de palmiers, le Kentia apprécie une atmosphère un peu humide, surtout en hiver lorsque le chauffage assèche l’air. Une humidité minimale améliore l’aspect des palmes.
Tolérance : il supporte l’air relativement sec de nos intérieurs, mais se porte mieux avec quelques brumisations.
Vaporisez de temps en temps ses feuilles avec une eau non calcaire, surtout si la pièce est très chauffée.
Vous pouvez aussi placer le pot sur un lit de billes d’argile humides dans la soucoupe (sans que le fond du pot ne baigne dans l’eau).
5 – Engrais
Un apport d’engrais modéré soutient la croissance et garde le feuillage bien vert. Inutile toutefois de surdoser : le Kentia pousse lentement par nature.
Fréquence : appliquez un engrais pour plantes vertes d’intérieur environ une fois par mois pendant la saison de croissance (printemps et été).
Diluez toujours l’engrais dans l’eau d’arrosage, en respectant scrupuleusement les doses.
Stoppez les apports en automne et en hiver.
6 – Sol et substrat
Un bon substrat pour Kentia doit être à la fois riche et drainant. Il doit retenir un peu d’humidité sans devenir compact ou asphyxiant pour les racines.
Mélange : utilisez un terreau de qualité pour plantes d’intérieur, en y ajoutant si besoin un peu de sable ou de perlite pour améliorer le drainage.
Un lit de billes d’argile au fond du pot renforce encore la qualité du drainage.
7 – Taille et nettoyage
Le Kentia ne se taille pas à proprement parler : on se contente de retirer les palmes les plus anciennes ou abîmées. C’est un entretien léger mais régulier, qui garde la plante esthétique.
Taille : retirez les feuilles jaunes ou très abîmées en les coupant à leur base avec un outil propre.
Ne coupez pas les palmes encore partiellement vertes : elles continuent à nourrir la plante.
La croissance lente du Kentia limite la fréquence des rempotages. Un changement de pot tous les 2 à 3 ans suffit en général, ou un simple renouvellement de la couche superficielle de terreau pour les sujets déjà volumineux.
Fréquence : rempotez tous les deux à trois ans, au printemps, quand les racines ont bien colonisé le pot.
Taille du pot : choisissez un pot juste un peu plus grand que le précédent, toujours avec un fond percé et une couche drainante.
Sur les grands sujets, un surfaçage (remplacement des quelques premiers centimètres de terreau) peut remplacer un rempotage complet.
9 – Parasites et problèmes courants
Le Kentia attire peu de maladies, mais il peut être la cible de quelques ravageurs classiques des plantes d’intérieur, notamment lorsque l’air est trop sec ou que la plante est affaiblie.
Cochenilles : petites masses blanches et cotonneuses sur les pétioles et nervures. À éliminer avec un chiffon imbibé de savon noir ou d’alcool à 70 °.
Araignées rouges : fines toiles et ponctuations jaunes sur les feuilles, favorisées par la chaleur et la sécheresse. Augmentez l’humidité et traitez si besoin.
Pucerons : plus rares, mais possibles sur les jeunes palmes : un simple rinçage à l’eau tiède suffit souvent.
FAQ – Vos questions
Le Kentia fait partie des palmiers qui suscitent beaucoup de questions, notamment sur sa résistance, son emplacement idéal et son comportement en été. Voici les réponses aux interrogations les plus courantes.
Le Kentia peut-il aller dehors l’été ?
Oui, à condition de le placer à l’abri du soleil direct et des vents secs. Une terrasse ombragée ou un balcon orienté est ou nord conviennent bien. Rentrez-le dès que les températures descendent sous 12 °C.
Quelle différence entre un Kentia et un Areca ?
Le Kentia a des feuilles plus épaisses, arquées et espacées, il est plus tolérant à l’ombre et à la sécheresse. L’Areca a un feuillage plus fin et plumeux, mais demande davantage de lumière et d’humidité.
Mon Kentia jaunit, que faire ?
Le jaunissement est souvent lié à un surarrosage ou à un pot mal drainé. Vérifiez l’écoulement de l’eau, laissez le substrat sécher plus longtemps et contrôlez aussi la lumière (ni trop faible, ni soleil brûlant).
Faut-il tailler un Kentia ?
Non, il ne se taille pas à la manière d’un arbuste. Contentez-vous de supprimer les feuilles sèches ou très abîmées au ras de leur base, avec un sécateur propre.
Est-il toxique pour les animaux ?
Non, le Kentia est considéré comme non toxique pour les chats et les chiens, ce qui est un atout par rapport à de nombreuses autres plantes d’intérieur.
Conseil malin
En hiver, réduisez nettement les arrosages et laissez bien sécher la terre entre deux apports : c’est le meilleur moyen d’éviter la pourriture des racines. Associez-le à d’autres plantes vertes pour créer un coin végétal dense : l’humidité locale y sera naturellement plus élevée, au bénéfice de toutes vos plantes.
Écrit par Jardiner Malin | La rédaction vous propose des conseils d'experts, une approche respectueuse de la nature, de beaux jardins et un potager fait de bons petits légumes cultivés au fil des saisons.