Le melon d’hiver, aussi appelé melon de Noël ou melon inodore, est une variété de melon à chair pâle, douce et très sucrée, réputée pour sa longue conservation jusqu’en plein hiver. Adapté aux régions aux étés longs et chauds ou à la culture sous abri, il permet de prolonger le plaisir des melons bien au-delà de la saison estivale. Découvrez comment le semer, le cultiver, le tailler et le conserver pour en profiter jusque pendant les fêtes de fin d’année.
Le melon d’hiver en bref
Nom :Cucumis melo var. inodorus
Famille : Cucurbitacées
Type : plante potagère coureuse
Hauteur : 1 m environ (tiges rampantes ou palissées)
Exposition : plein soleil
Sol : drainé, profond, fertile, bien réchauffé
Floraison : d’avril à juillet
Récolte : de juillet à octobre
Ce qu’il faut savoir
Doté d’un poids moyen compris entre 1,5 et 2,5 kg, le melon d’hiver se reconnaît à sa forme ovoïde à oblongue, parfois un peu plus ronde selon les variétés. Sa peau peut être lisse, craquelée, ridée ou réticulée, tandis que la chair, toujours juteuse et sucrée, se décline en blanc, vert, jaune ou orange pâle. Elle est moins parfumée que celle de certains melons d’été, mais très agréable en bouche.
Melon d’hiver ‘Canari jaune’
On le trouve sous différents noms commerciaux : melon de Noël, melon inodore, ou Vert de Noël pour les variétés à peau verte. Sa particularité majeure reste sa capacité à se conserver plusieurs mois après la récolte, à condition d’être récolté au bon stade et entreposé dans de bonnes conditions.
Semis et plantation
Les graines de melon d’hiver ont besoin de chaleur et de lumière pour germer. Il leur faut une température de 25 à 35 °C le jour et au moins 15 °C la nuit. Dans le sud de la France, le semis peut se faire en pleine terre ou en godets. Dans les régions plus fraîches, il se réalise à l’intérieur, sous châssis ou sous serre chauffée, de mars à mai.
Semis de melon d’hiver en godets
Semis en godets
Remplir des godets ou une caissette de terreau spécial semis, léger et bien drainant.
Humidifier le substrat avant le semis.
Déposer 2 ou 3 graines par godet, la pointe vers le bas, à 1 cm de profondeur.
Recouvrir légèrement, tasser délicatement, puis arroser en pluie fine pour garder le substrat frais mais non détrempé.
Placer les godets près d’une fenêtre lumineuse, dans une véranda ou sous serre chaude.
Après la levée, ne conserver que la plantule la plus vigoureuse par godet en éclaircissant.
Semis en pleine terre
Dans les régions méridionales, où le sol se réchauffe vite, le semis peut se faire directement en place.
Travailler le sol en surface pour le rendre meuble et retirer cailloux et adventices.
Enrichir avec du compost bien mûr, tamisé, pour améliorer la fertilité.
Semer en poquets de 2 à 3 graines, espacés de 80 cm à 1 m, à 1,5 cm de profondeur.
Maintenir le sol légèrement humide jusqu’à la levée.
Utiliser si besoin une cloche, un tunnel ou un voile de forçage pour garder chaleur et humidité la nuit.
Plantation en pleine terre
Dès que les jeunes plants atteignent environ 15 cm de hauteur et sont dotés de 2 à 3 vraies feuilles, la plantation en pleine terre peut commencer. Suivant les régions, elle intervient entre avril et mi-juin, une fois que tout risque de gel est écarté. Dans les zones plus froides, il est recommandé d’attendre la mi-mai, après le passage des Saints de glace. L’usage d’une serre au potager est un vrai plus dans les régions aux étés courts.
La plantation des melons d’hiver se fait en plein soleil, dans un sol fertile, profond et bien ameubli.
Apporter un bon compost bien décomposé au fond du trou de plantation.
Laisser au moins 1 m entre chaque plant (voire 1,20 m pour les variétés vigoureuses).
Plus les melons bénéficient de chaleur et de lumière, plus la récolte sera abondante et sucrée.
Entretien des melons d’hiver
Quelques gestes simples permettent d’obtenir des fruits bien sucrés et savoureux.
Melon d’hiver prêts à déguster
Arrosage : arroser régulièrement mais en petite quantité, au pied uniquement. Éviter absolument de mouiller le feuillage, au risque de favoriser l’oïdium et d’autres maladies cryptogamiques.
Diminuer l’arrosage avant maturité : une à deux semaines avant la récolte, réduire nettement les apports d’eau pour concentrer les sucres dans la chair.
Paillage :pailler les pieds de melon (paille, tontes sèches…) pour conserver l’humidité, limiter les désherbages et garder le sol frais.
Taille : pincer les tiges dès qu’elles ont formé 4 à 6 feuilles afin de favoriser la ramification et la mise à fruits. Supprimer également quelques feuilles qui font trop d’ombre aux jeunes melons pour qu’ils profitent d’un maximum de soleil.
Protection des fruits : placer des tuiles, planches ou briques sous les melons en formation pour les isoler de l’humidité du sol. Ils profiteront aussi de la chaleur restituée la nuit.
Récolte et conservation
La récolte intervient de juillet à fin octobre selon la date de semis et la région. Les signes de maturité varient un peu selon les variétés, mais on observe généralement :
Récolte des melons d’hiver « Vert de Noël »
un changement de couleur de l’épiderme ;
une peau qui se craquelle autour du pédoncule ou devient légèrement plus tendre ;
un fruit qui commence à se détacher plus facilement.
On coupe les fruits avec un sécateur propre, en gardant une petite portion de pédoncule.
Les melons d’hiver se conservent ensuite plusieurs semaines voire plusieurs mois dans un local adapté : pièce fraîche, aérée, sombre, à l’abri de l’humidité. Idéalement, on les dépose sur des étagères en grillage ou des cagettes, sans qu’ils se touchent, et on élimine rapidement tout fruit abîmé pour éviter la propagation.
Quelles variétés choisir ?
Quelques variétés de melons d’hiver
Melon d’hiver ‘Vert Olive’ : variété ancienne, ovale, à peau vert foncé plissée. Sa chair blanc vert à orange pâle est très sucrée et parfumée.
‘Jaune canari’ (ou ‘Canari jaune’) : fruits ovales de 1,5 kg environ, à peau lisse jaune vif et chair blanche. Excellente conservation et très bonne tenue au transport.
Melon d’hiver ‘Boule d’or’ : melon rond, à peau jaune vif et chair vert pâle. Il se conserve un peu moins longtemps que les précédents, mais est très apprécié en consommation fraîche.
Maladies et ravageurs
Comme tous les melons, le melon d’hiver peut être sensible à certaines maladies et aux attaques de ravageurs :
Oïdium : feutrage blanc sur les feuilles, favorisé par l’humidité et les arrosages sur le feuillage. Prévenir en arrosant au pied, en espaçant les plants et en évitant les excès d’azote.
Mildiou : tâches jaunâtres puis brunes sur le feuillage par temps chaud et humide. La rotation des cultures et une bonne aération du feuillage sont essentielles.
Pucerons : sur jeunes pousses, à limiter avec des pulvérisations de savon noir et en favorisant les auxiliaires.
Limaces et escargots : au stade jeune plant, à surveiller surtout au printemps.
Une bonne rotation des cultures (éviter de replanter des cucurbitacées au même endroit avant 3 à 4 ans), un sol riche en matière organique bien décomposée et un arrosage maîtrisé permettent de limiter fortement ces problèmes.
FAQ – Vos questions
Le melon d’hiver est-il plus difficile à cultiver qu’un melon classique ?
Non, les exigences sont similaires : chaleur, soleil, sol riche et bien drainé. La principale différence vient de la durée de culture un peu plus longue et de la récolte plus tardive.
Peut-on cultiver le melon d’hiver dans le nord de la France ?
Oui, mais il est préférable de le cultiver sous serre ou tunnel pour garantir suffisamment de chaleur et un cycle complet jusqu’à la maturation.
Faut-il forcément tailler les tiges ?
La taille de formation est conseillée pour équilibrer la plante et favoriser la formation de fruits. Elle reste simple à pratiquer et améliore la qualité de la récolte.
Le melon d’hiver est-il aussi parfumé que le melon Charentais ?
Sa chair est très sucrée mais souvent moins parfumée au nez. En revanche, il est très agréable en bouche et se prête bien aux salades de fruits et desserts.
Combien de temps peut-on conserver un melon d’hiver ?
Dans un endroit frais, sain et bien ventilé, certains melons d’hiver se conservent 2 à 3 mois, parfois jusqu’à Noël ou au-delà selon la variété.
Écrit par Pascale Bigay | L'écriture a ponctué la vie de Pascale. Tout comme la nature, la botanique, le jardinage... C'est pourquoi à travers ses mots, elle vous fait partager ses expériences et ses découvertes de jardinage, ses plantations de vivaces ou d'arbustes, ses recettes du potager, la vie de ses poules...