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Oïdium : reconnaître, prévenir et traiter cette maladie du blanc

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L’oïdium, aussi appelé maladie du blanc, est une maladie cryptogamique très courante au jardin. Il se manifeste par un dépôt poudreux blanc à la surface des feuilles, des tiges, voire des jeunes fruits. Ce champignon est susceptible de toucher un grand nombre de plantes, légumes, arbres, arbustes et rosiers. S’il est rarement mortel pour la plante, il freine sa croissance, altère la floraison et réduit les récoltes au potager.

Heureusement, il existe des moyens simples pour limiter sa propagation et traiter naturellement les végétaux atteints.

Comment reconnaître l’oïdium ?

  • Présence de taches blanchâtres farineuses sur les feuilles, parfois aussi sur les tiges ou les boutons floraux.
  • Feuilles qui se déforment, se recroquevillent ou finissent par jaunir puis sécher.
  • Développement plus lent, floraison affaiblie, plantes moins vigoureuses.
  • Fruits parfois tachés, marqués de zones liégeuses ou mal formés (courgettes, pommes, raisins…).

Sur les rosiers, l’oïdium apparaît souvent sur les jeunes feuilles et les boutons floraux. Au potager, il se repère très vite sur les feuilles de courgette, concombre ou potiron, qui se couvrent de blanc en cours de saison.

💡 Contrairement à d’autres maladies fongiques, l’oïdium se développe même par temps sec, mais il aime les alternances chaud / humide et les feuillages denses peu aérés.

Pourquoi l’oïdium se développe-t-il ?

L’oïdium prolifère plus facilement par temps chaud associé à une forte humidité ambiante.

Il apparaît généralement au mois d’avril-mai lorsque les températures remontent et que l’humidité des mois de mars/avril est encore très présente. On le retrouve également au début de l’automne, lorsque les nuits se rallongent et l’humidité stagne de nouveau.

  • Alternance de journées chaudes et nuits fraîches et humides.
  • Manque d’aération entre les plantes, feuillage trop dense.
  • Excès d’engrais azoté, favorisant un feuillage très tendre et sensible.
  • Plantation trop dense ou à l’ombre, où les feuilles restent humides plus longtemps.
  • Arrosages fréquents sur le feuillage en fin de journée.

Comment traiter l’oïdium ?

Il est recommandé de traiter l’oïdium à la fois de manière préventive et curative. Plus vous intervenez tôt, plus vous limitez les dégâts et évitez que la maladie ne s’installe durablement au jardin.

Comment éviter l’oïdium ?

Quelques gestes simples peuvent fortement limiter l’apparition de l’oïdium.

oidium

  • Espacez les plantations pour favoriser l’aération
  • L’oïdium se propage lorsque les plantes sont trop serrées entre elles : veillez à respecter les distances de plantation.
  • Aérez bien les plantations afin d’éviter que l’humidité ne stagne (taille légère, suppression des tiges entremêlées).
  • Supprimez immédiatement les parties touchées dès l’apparition des premiers symptômes pour limiter la source de spores.
  • Brûlez les feuilles et les parties infestées de la plante, surtout si l’attaque est importante.
  • Arrosez le sol, pas le feuillage. Évitez les arrosages excessifs et tardifs.
  • Apportez un engrais équilibré, pas trop azoté, afin de ne pas stimuler un feuillage trop tendre.
  • Choisissez des variétés résistantes si possible (rosiers tolérants, courgettes et concombres moins sensibles).
  • Évitez les lieux trop confinés : en serre, ouvrez largement pour renouveler l’air et réduire l’humidité.

🍃 Préparations naturelles en prévention :

Surtout s’il s’agit de légumes, privilégiez les moyens de lutte biologiques :

Chaque espèce a sa propre forme d’oïdium : celui qui touche la vigne ne touchera pas le rosier, et inversement. En revanche, les conditions favorables (chaleur + humidité + manque d’aération) restent les mêmes.

Que faire si vos plantes sont atteintes ?

🌿 Traitements naturels curatifs :

  • Bicarbonate de soude (en traitement doux, tous les 5 à 7 jours) : il modifie le pH à la surface des feuilles et gêne le développement du champignon.
  • Le lait : mélangez 1/2 litre de lait à 4,5 litres d’eau (total 5 L) et pulvérisez toutes les semaines jusqu’à disparition quasi totale des symptômes. Le lait agit comme un léger fongicide et stimule la flore microbienne protectrice.
  • Soufre en poudre (produit autorisé en jardinage bio) : très efficace, en poudrage ou pulvérisation, mais à manier avec précaution et hors périodes chaudes (au-dessus de 25–28 °C, le soufre peut brûler le feuillage).
  • Purins et décoctions (prêle, consoude, ail) utilisés en alternance renforcent la plante et limitent les nouvelles contaminations.
  • La bouillie bordelaise n’est pas efficace contre l’oïdium et ne doit pas être utilisée dans ce cas : l’oïdium est un champignon de surface qui se développe en atmosphère sèche, ce qui le différencie des maladies gérées par les fongicides de type cuivre (plutôt efficaces sur mildiou et tavelure).

✂️ Taille et hygiène :

  • Supprimez les feuilles ou tiges trop atteintes pour réduire la pression de maladie.
  • Ne jetez pas au compost si la plante est très contaminée : brûlez ou mettez aux déchets verts municipaux.
  • Nettoyez régulièrement le pied des plantes (feuilles tombées, débris) afin de limiter les sources d’inoculum.

Tableau récapitulatif des traitements

Traitement Type Rôle / mode d’action Moment d’utilisation Limites et précautions
Bicarbonate de soude Solution alcaline Modifie le pH à la surface des feuilles et freine le développement du champignon Préventif et curatif léger, tous les 5 à 7 jours en période à risque Ne pas surdoser, éviter les traitements en plein soleil ou par forte chaleur
Lait (vache ou écrémé) Préparation maison Effet antifongique léger + stimulation de la microflore protectrice En curatif dès les premiers symptômes, en pulvérisation hebdomadaire Ne pas utiliser un mélange trop concentré, risque d’odeurs si excès
Soufre Fongicide de contact (autorisé en bio) Inhibe la germination des spores d’oïdium à la surface des organes Préventif ou curatif au début de l’attaque, par temps sec et doux Ne pas traiter par forte chaleur, peut brûler le feuillage ; respecter les délais avant récolte
Purin / décoction de prêle, consoude, ail Préparations végétales Fortifient les plantes, épaississent les tissus, effet antifongique modéré Surtout en prévention, toutes les 2 à 3 semaines ou en alternance avec d’autres produits Davantage préventifs que curatifs, besoin de régularité pour être efficaces
Aération, taille, hygiène Mesures culturales Réduisent l’humidité, éliminent les foyers de contamination Toute la saison de végétation Indispensables, mais à combiner avec des traitements en cas de forte pression d’oïdium

Plantes sensibles à l’oïdium

L’oïdium touche de très nombreuses espèces, au jardin d’ornement comme au potager :

Plantes ornementales :

Légumes et fruitiers :

Conseils du jardinier – FAQ

L’oïdium peut-il tuer une plante ?
Rarement. Mais en cas d’attaques répétées ou très précoces dans la saison, il affaiblit durablement la plante et compromet les floraisons ou récoltes. Les jeunes plants ou les plantes déjà stressées (sécheresse, carences) sont les plus vulnérables.

Peut-on manger des légumes ayant eu de l’oïdium ?
Oui, si les fruits ne sont pas directement atteints ou seulement légèrement marqués. Lavez-les soigneusement et retirez les parties tachées. En cas de doute (fruits très déformés, ramollis), mieux vaut ne pas consommer.

Le compost détruit-il l’oïdium ?
Seulement si le compost atteint une température suffisante (55–60 °C) et reste chaud plusieurs jours. Dans un compost de jardin classique, il est plus prudent d’éviter d’y mettre de grandes quantités de feuilles très contaminées.

Comment distinguer oïdium et mildiou ?
L’oïdium se présente comme une poudre blanche en surface, souvent par temps chaud et sec avec rosées nocturnes. Le mildiou provoque des taches brunâtres avec un duvet blanc surtout au revers des feuilles, en période très humide. Les traitements et les conditions favorables ne sont pas les mêmes.

Peut-on traiter préventivement chaque année ?
Oui, surtout sur les plantes sensibles (rosiers, cucurbitacées, vignes). Alternez prêle, consoude, bicarbonate de soude et lait, en complément d’une bonne aération et d’une fertilisation raisonnable.


©AJCespedes, ©coulanges


Écrit par Jardiner Malin | La rédaction vous propose des conseils d'experts, une approche respectueuse de la nature, de beaux jardins et un potager fait de bons petits légumes cultivés au fil des saisons.