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Prunus avium (cerisier sauvage) : plantation, culture et entretien

Prunus avium

Plus connu sous les noms de merisier ou de cerisier sauvage, le Prunus avium est l’arbre à l’origine de nombreuses variétés de cerisiers cultivés pour leurs fruits. Majestueux, très rustique et intéressant pour la biodiversité, il offre une belle floraison printanière, un feuillage coloré à l’automne et des fruits appréciés des oiseaux. Il est aussi recherché pour la qualité de son bois en menuiserie et ébénisterie.

En résumé

  • Nom latin : Prunus avium
  • Famille : Rosacées
  • Type : Arbre
  • Port : Colonnaire, naturellement élancé
  • Hauteur : Jusqu’à 20 m
  • Exposition : Soleil
  • Sol : Tout type, bien drainé, de préférence profond et fertile
  • Rusticité : Très rustique (au moins –15 °C)
  • Floraison : Printemps
  • Feuillage : Caduc
  • Récolte : Début d’été (merises)

Présentation du Prunus avium

Noms communs : merisier, cerisier sauvage, merisier des oiseaux.

Le merisier est un arbre caduc originaire d’Europe et d’Asie orientale. Autrement appelé cerisier sauvage, il produit des fruits brillants, rouges à noirs, légèrement acides : les merises. Celles-ci succèdent, à la fin du printemps, à de nombreuses petites fleurs blanches regroupées en ombelles, très mellifères.

Les feuilles du Prunus avium sont assez grandes (jusqu’à 15 cm de long pour 6 cm de large). Finement dentées, plutôt ovales, elles se terminent par une pointe. Le pétiole, la tige qui relie la feuille à la branche, présente deux petites glandes caractéristiques à la base du limbe.

Côté couleurs, le feuillage est d’abord bronze au stade juvénile, puis devient vert foncé en été. À l’automne, il se pare de superbes teintes orange et rouge avant de tomber, ce qui en fait aussi un excellent arbre d’ornement.

Plantation du merisier

Le Prunus avium n’est pas particulièrement exigeant sur la nature du sol. Il accepte la plupart des terres de jardin, à condition qu’elles soient bien drainées et suffisamment profondes pour accueillir son système racinaire puissant. Un sol trop compact et gorgé d’eau sera en revanche défavorable.

Pour l’exposition, comme beaucoup d’arbres fruitiers à feuillage caduc, le merisier préfère une situation en plein soleil, gage d’une bonne floraison et d’une fructification correcte.

Quand le planter ?

Pour lui laisser le temps de développer son système racinaire, il est préférable de le planter en milieu d’automne, entre octobre et novembre, lorsque la terre est encore douce mais que la végétation ralentit. La plantation reste possible en hiver hors gel et au début du printemps, avec un arrosage plus attentif.

Comment planter un Prunus avium ?

Tout commence par la création d’une fosse de plantation d’au moins 40 cm de large et 50 cm de profondeur, voire plus dans les sols pauvres ou peu profonds.

 

Prunus avium plantation
Plantation d’un cerisier sauvage au jardin

Déposer une couche de drainage (billes d’argile, gravier) si votre terre a tendance à retenir l’eau.

  • Effectuer un apport de terreau ou de compost bien décomposé et le mélanger à la terre extraite afin d’améliorer la fertilité du sol.
  • Si votre arbre est en racines nues :
    • Vérifier la bonne santé des racines et couper celles qui sont abîmées.
    • Tremper le système racinaire dans du pralin pour favoriser la reprise.
  • Pour un sujet en motte ou en pot :
    • Ôter délicatement le conteneur.
    • Libérer quelques racines en griffant légèrement la motte pour faciliter leur développement.
  • Installer le Prunus avium dans le trou et disposer un tuteur solide à proximité, sans abîmer les racines.
  • Reboucher la fosse de plantation en tassant bien la terre autour des racines pour chasser les poches d’air.
  • Relier le tronc à son support à l’aide d’une ceinture de tuteurage disposée en « 8 ».
  • Effectuer un premier arrosage abondant pour mettre la motte en contact avec la terre.

Entretien du cerisier sauvage

Une fois bien installé, le merisier demande peu de soins, mais quelques gestes augmentent sa longévité et sa vigueur.

Arrosage et soin du sol

 

Prunus avium entretien
Jeune Prunus avium : arrosage et entretien

L’arrosage est très important lors des premières années suivant la plantation. Dès les premiers signes de sécheresse, surtout en été, veillez à effectuer des apports d’eau réguliers.

  • Arroser copieusement mais moins souvent, pour encourager les racines à s’enfoncer.
  • Un binage léger au pied permet à l’eau de mieux pénétrer et limite la concurrence des mauvaises herbes.
  • Un paillage (broyat, feuilles mortes, compost) aide à conserver l’humidité et à enrichir le sol.

Taille du Prunus avium

La taille n’est pas indispensable sur un merisier laissé en arbre de haute tige. Elle peut toutefois être pratiquée pour structurer le Prunus avium dans ses premières années ou pour limiter son développement dans les jardins de taille modeste.

  • Les premières années, formez une charpente de 3 à 5 branches bien réparties autour du tronc.
  • Par la suite, procédez surtout à un éclaircissage du centre de l’arbre en supprimant les branches qui se croisent ou se frottent.
  • Évitez de couper les grosses branches : elles cicatrisent mal et favorisent l’entrée de maladies comme le chancre.
  • Intervenir de préférence en fin d’hiver, par temps sec, en utilisant un outil bien affûté et désinfecté.

Multiplication du Prunus avium

Le merisier peut être propagé de plusieurs façons :

  • Semis des noyaux : permet d’obtenir de jeunes sujets vigoureux, mais variables. Idéal pour des porte-greffes ou pour la régénération naturelle.
  • Greffage ou bouturage sur bois tendre en été : méthode utilisée pour multiplier des variétés sélectionnées.
  • Marcottage : possible mais plus compliqué, plutôt réservé aux amateurs expérimentés.

Maladies et ravageurs

Nombreux sont les parasites à vouloir se délecter du Prunus avium. Parmi les plus fréquents, on retrouve les pucerons, certaines chenilles défoliatrices et les mouches mineuses. Surveillez régulièrement le feuillage au printemps et en été.

Les oiseaux, en particulier le bouvreuil ou les merles, se régalent des merises. Ils ne sont pas nuisibles à l’arbre, mais peuvent réduire votre récolte si vous comptez utiliser les fruits.

Côté pathologies, le Prunus avium présente une sensibilité à la bactérie Xylella fastidiosa. Il peut également être atteint par la maladie du plomb (Chondrostereum purpureum) ou le chancre bactérien. Une plantation dans de bonnes conditions (sol drainé, pas de taille traumatisante) et une hygiène de taille correcte limitent fortement ces risques.

Usages et intérêt au jardin

Au-delà de ses qualités de porte-greffe, le merisier est un excellent arbre d’ornement pour les grands jardins, parcs ou haies bocagères.

  • Au printemps, sa floraison blanche attire de nombreux pollinisateurs.
  • En été, son feuillage dense crée une ombre légère et agréable.
  • À l’automne, ses couleurs chaudes participent au spectacle saisonnier.
  • En hiver, sa silhouette élancée structure le paysage.

Planté en isolé, en lisière de bois ou intégré à une haie champêtre, il contribue à la biodiversité en offrant refuge et nourriture à de nombreux oiseaux et insectes.

FAQ – vos questions

Peut-on consommer les fruits du merisier ?

  • Oui, les merises sont comestibles mais très acides et astringentes crues. Elles sont plutôt utilisées en confiture, sirops ou eaux-de-vie.

Quelle distance respecter pour planter un merisier ?

  • Compte tenu de sa taille adulte (jusqu’à 20 m), prévoyez au moins 8 à 10 m de distance par rapport aux autres grands arbres ou aux bâtiments.

Le merisier convient-il aux petits jardins ?

  • Pas vraiment. Sa taille et sa vigueur en font un arbre mieux adapté aux grands jardins, vergers ou haies bocagères.

Faut-il le protéger du froid ?

  • Non, c’est un arbre très rustique qui supporte facilement des températures négatives, au moins jusqu’à –15 °C voire davantage.

Le merisier attire-t-il beaucoup d’oiseaux ?

  • Oui, ses fruits constituent une précieuse source de nourriture. C’est un atout pour la biodiversité, même si cela réduit un peu la récolte pour l’humain.

Peut-on utiliser le merisier comme porte-greffe pour d’autres cerisiers ?

  • Oui, c’est l’un de ses principaux usages en arboriculture, car il confère vigueur et bonne adaptation au sol.

©Bubushonok, ©stevanovicigor


Écrit par Christophe Dutertre | Diplômé en aménagement paysager et amoureux des jardins, Christophe vous accompagne dans cette passion qui nous réunit. Découvertes, conseils pratiques et écologie sont au programme.