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Argousier : arbuste épineux, généreux en fruits

argousier

L’argousier est un arbuste épineux qui vaut le détour pour ses nombreux fruits à la couleur éclatante, qui viendront égayer votre jardin en hiver. Voici comment le cultiver.

L’argousier en résumé :

  • Nom latin : Hippophae rhamnoides
  • Famille : Éléagnacées
  • Type : Arbre
  • Feuillage : Caduc
  • Hauteur : 3 à 5 m
  • Exposition : Ensoleillée
  • Sol : Léger, bien drainé, pH neutre à alcalin
  • Rusticité : Rustique
  • Floraison : Printemps
  • Fructification : Automne, hiver

Présentation de l’argousier

Hippophae rhamnoides est une espèce dioïque, c’est-à-dire qu’il existe des pieds mâles et des pieds femelles. Pour obtenir des fruits, il est donc conseillé de planter un sujet mâle pour 5 ou 6 sujets femelles.

 

Fruits d’argousier prêts à être utilisés en cuisine
Les fruits de l’argousier, très riches en vitamine C, se prêtent à de nombreuses recettes maison.

 

  • Le feuillage de l’argousier est très étroit et doté d’un coloris vert-gris. Ses longues feuilles lancéesolées rappellent un peu celles des oliviers, ce qui lui donne un aspect très décoratif même en dehors de la fructification.
  • Les fruits font leur apparition en début d’automne et leur couleur rouge-orange ressort encore plus lorsque les feuilles tombent. Regroupées en grappes serrées le long des rameaux, ces baies illuminent littéralement le jardin en fin de saison et au cœur de l’hiver.

Souvent confondu avec l’arbousier dont la phonétique est proche, ce sont bien des arbustes différents. Au jardin, l’argousier trouve facilement sa place dans une haie libre, en isolé ou sur un grand talus à stabiliser. Sa grande rusticité (jusqu’à –30 °C environ selon les conditions) et sa tolérance aux sols pauvres en font un excellent choix pour les jardins peu arrosés et les zones difficiles.

Plantation de l’argousier

L’argousier se plaît dans tous les types de sol, tant que ce dernier est assez léger et drainant. Il supporte même les terres caillouteuses, sableuses ou calcaires, à condition qu’elles ne restent pas gorgées d’eau en hiver. L’emplacement doit, si possible, être au soleil tout au long de l’année, même si la mi-ombre peut être tolérée. Plus l’exposition est lumineuse, meilleure sera la fructification.

Pour obtenir des fruits, il est conseillé de planter un sujet mâle pour 5 ou 6 sujets femelles.

Prévoyez suffisamment de place : un argousier adulte peut atteindre 3 à 5 m de haut et autant en largeur, surtout si on le laisse drageonner. Évitez donc de le coller contre une allée étroite ou un passage fréquenté, ses épines pouvant gêner.

Quand le planter ?

La vigueur de l’argousier et sa résistance à la sécheresse permettent de le planter soit au printemps, soit en automne. L’automne (octobre-novembre hors gel) reste idéal : l’arbuste s’enracine tranquillement pendant l’hiver et démarre plus vite au printemps. En climat très froid, une plantation de printemps est préférable.

Comment le planter ?

  • Creusez une fosse de plantation assez large et profonde.
  • Si votre arbre est vendu en conteneur, il suffit d’ôter ce dernier, de dégager quelques racines et d’installer le pied dans son nouvel environnement.
  • En cas de sujet à racines nues, effectuez un pralinage avant de placer l’argousier dans la fosse.
  • Disposez un tuteur à proximité du tronc, tout en faisant attention aux racines.
  • Rebouchez le trou, en tassant bien la terre.
  • Reliez le tronc à son support, à l’aide d’une ceinture de tuteurage placée en « 8 » ; le nœud du « 8 » se trouvant entre le tuteur et l’arbre, afin de limiter les frottements.

Après la plantation, arrosez copieusement, même si l’argousier est réputé peu exigeant en eau. Durant les deux premières années, des arrosages réguliers en cas de sécheresse favoriseront un enracinement profond et une meilleure résistance ultérieure. Dans un petit jardin, n’hésitez pas à installer l’argousier en fond de massif ou de haie, en compagnie d’arbustes aux floraisons ou feuillages contrastés (cornouillers, spirées, rosiers rugosa, etc.).

Entretien de l’argousier

Aucun soin n’est à prévoir pour entretenir l’argousier. Seule une taille peut être effectuée à quelques occasions :

  • Taille de formation, pendant les premières années de croissance.
  • Élimination des branches mortes ou dangereuses.
  • Remontée de couronne, c’est-à-dire la suppression des branches trop basses et qui peuvent gêner.

 

Taille et entretien d’un argousier au jardin
Une taille légère suffit : l’argousier est un arbuste naturellement vigoureux et peu exigeant.

L’argousier est capable de coloniser le sol grâce à ses racines drageonnantes. Sur un grand terrain, on peut le laisser s’étendre librement. Dans un jardin plus petit, il est préférable de maîtriser les rejets en les sectionnant à la bêche au fur et à mesure de leur apparition. Côté fertilisation, aucun apport n’est nécessaire dans un sol ordinaire : l’argousier s’accommode très bien de terres pauvres. Un léger apport de compost en surface tous les 2-3 ans peut cependant stimuler la pousse et la fructification sans être obligatoire.

Multiplication :

Vous pouvez créer de nouveaux pieds d’argousier par marcottage, bouturage (sur bois tendre en août ou bois dur en hiver) ou semis. Pour le marcottage, rabattez une jeune tige souple vers le sol, incisez légèrement l’écorce sur la partie qui sera enterrée, maintenez-la avec un crochet métallique et recouvrez de terre. La reprise est généralement rapide. Le bouturage de bois dur se pratique en hiver : prélevez des segments de rameaux de 15–20 cm, plantez-les en jauge dans un mélange sableux et maintenez légèrement humide jusqu’à l’enracinement.

Maladies et ravageurs :

Particulièrement vigoureux, l’Hippophae rhamnoides n’est pas la cible des parasites et ne semble pas sensible aux maladies. Son feuillage peut parfois présenter quelques taches ou déformations sans gravité, souvent liées au stress (sécheresse, excès d’eau, vent salé), mais les attaques sérieuses restent rares.

Emploi des argousiers

Grâce à son système racinaire drageonnant, l’argousier est très utile pour fixer les sols ou les talus instables.

  • Il est souvent utilisé en génie végétal pour consolider les berges, talus routiers ou zones sujettes à l’érosion.
  • Résistant au sel et aux embruns, il est également parfait pour agrémenter un jardin en bord de mer. Il supporte bien les vents forts et les atmosphères maritimes, là où d’autres arbustes dépérissent.
  • Pour profiter pleinement des fruits rouge-orange en hiver, associez à votre argousier des arbres ou arbustes au bois décoratif clair, comme un cornouiller à écorce colorée (exemple : Cornus sericea), ou encore le saule blanc à bois jaune (Salix alba).
  • Dans une haie champêtre, il se marie bien avec églantiers, aubépines, prunelliers, noisetiers ou sureaux, offrant un refuge apprécié pour les oiseaux qui viennent s’y nourrir et nicher.

 

Baies d’argousier orange sur les branches
Les baies orange vif de l’argousier constituent un décor précieux en automne et en hiver.

 

Récolte des fruits et préparation

Les baies d’argousier se récoltent en général à partir du mois d’octobre, de préférence après les premières gelées. Le froid adoucit légèrement leur saveur très acidulée.

  • La cueillette n’est pas simple, notamment à cause des épines de l’arbre. Néanmoins, en secouant les branches après avoir disposé une bâche au sol, il est plus facile de ramasser les fruits de l’argousier.
  • Certains jardiniers coupent carrément de petits rameaux chargés de baies pour les égrapper plus confortablement à la maison.
  • Après la récolte, les baies se dégustent natures, ou bien en accompagnement d’un yaourt ou de céréales.
  • Elles peuvent également se conserver en jus, en sirop, en confiture, ou encore congelées. Leur goût très tonique en fait un excellent fruit pour les petits déjeuners d’hiver ou les cures de saison.

Bienfaits et usages des baies

Les fruits de l’argousier sont particulièrement réputés pour :

  • leur richesse exceptionnelle en vitamine C, idéale en période de fatigue ou en hiver ;
  • leur teneur en antioxydants (caroténoïdes notamment), intéressants pour lutter contre le stress oxydatif ;
  • leurs acides gras présents dans l’huile extraite des graines ou de la pulpe, utilisés en cosmétique et compléments alimentaires.

Au jardin, on se contentera de les utiliser en cuisine familiale (jus, coulis, gelées, sirops, sauces aigres-douces, etc.). Pour un usage médicinal ou en complément alimentaire, demandez toujours conseil à un professionnel de santé.

FAQ – vos questions

Faut-il absolument un pied mâle pour avoir des fruits ?

  • Oui, pour les variétés classiques d’argousier, il est nécessaire d’avoir au moins un pied mâle à proximité (dans un rayon d’une dizaine de mètres) pour polliniser 5 à 6 pieds femelles. Sans lui, la floraison a lieu mais la fructification est très limitée, voire inexistante.

L’argousier pique-t-il beaucoup ?

  • Les rameaux portent de nombreuses épines, surtout sur les sujets jeunes. Évitez de le placer trop près des passages ou des zones de jeux pour enfants et munissez-vous de gants épais pour la taille et la récolte.

Puis-je cultiver l’argousier en pot ?

  • C’est possible dans un très grand bac profond et bien drainé, mais l’argousier exprime vraiment son potentiel en pleine terre. En pot, la croissance et la fructification sont plus limitées et les arrosages doivent être très suivis.

L’argousier appauvrit-il le sol ?

  • Au contraire, comme de nombreux Éléagnacées, il vit en symbiose avec des bactéries fixatrices d’azote au niveau de ses racines. Il contribue ainsi à enrichir progressivement le sol, ce qui profite aux plantes voisines.

Les baies d’argousier se mangent-elles crues ?

  • Oui, elles sont comestibles crues mais très acidulées. La plupart du temps, on les mélange à d’autres fruits ou on les sucre légèrement (jus, smoothies, confitures). Elles restent néanmoins excellentes pour faire le plein de vitamine C.

L’argousier est-il adapté aux petits jardins ?

  • Il peut convenir dans un petit jardin si vous lui réservez un emplacement bien délimité au fond du terrain et si vous contrôlez régulièrement les drageons. Optez alors pour un port un peu plus « arbre » en remontant la couronne et en éliminant les branches basses.

©Hans Braxmeier, ©nanka Photo, ©BernerAV


Écrit par Christophe Dutertre | Diplômé en aménagement paysager et amoureux des jardins, Christophe vous accompagne dans cette passion qui nous réunit. Découvertes, conseils pratiques et écologie sont au programme.