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Chanterelle jaune : un bon champignon tardif

chanterelle-jaune

Aussi appelée girolle jaunissante, la chanterelle jaune est un délicieux champignon tardif, à la chair fine et parfumée, qui accompagne à merveille les recettes hivernales (poêlées, sauces, veloutés, farces). Sa silhouette gracile, son pied jaune-orangé et ses plis peu marqués facilitent l’identification, à condition d’observer les bons critères.

Remarque importante : Un doute sur l’identification d’un champignon ? N’hésitez pas à demander conseil auprès de votre pharmacien.

Chanterelle jaune : portrait et caractéristiques

Nom latin : Craterellus lutescens
Synonyme : Cantharellus lutescens
Noms communs : Chanterelle jaune, Girolle jaunissante, Chanterelle jaunissante, Chanterelle modeste
Famille : Craterellacées
Comestibilité : Bon comestible
Cueillette : Automne – début d’hiver

À quoi ressemble la chanterelle jaune ?

Chapeau :

Lisse à légèrement mécheux, creux au centre, bord ondulé. Brun-châtain à brun-jaune (5–6 cm). Sa forme en entonnoir est plus douce que celle de la chanterelle en tube.

 

Chanterelle jaune : description et identification
Chapeau creux au centre, bord ondulé, surface lisse à légèrement mécheuse

 

Pied :

Fin et allongé, 3–8 cm pour ~1 cm d’épaisseur, creux, jaune-orangé à orangé vif, lisse.

Plis (et non lames) :

Face inférieure à plis peu marqués, fourchus et plus clairs que le pied. Ce caractère la distingue des champignons à vraies lames.

Chair :

Mince, un peu élastique, exhale une odeur fruitée agréable ; saveur douce.

Craterellus lutescens : confusions possibles

  • Chanterelle en tube (Craterellus tubaeformis) – excellent comestible. Chapeau à plis nettement veinés, teintes plus grises/brunes ; pousse souvent en troupes sous conifères.
  • Trompette de la mort (Craterellus cornucopioides) – excellent comestible. Plus sombre, silhouette en « cornet », pousse surtout sous feuillus.

Astuce : vérifiez la couleur du pied (jaune-orangé vif chez C. lutescens) et l’aspect peu marqué des plis sous le chapeau.

Où et quand trouver la girolle jaunissante ?

La chanterelle jaune pousse en forêts de conifères (surtout pins, parfois épicéas), dans la litière d’aiguilles, près de mousses et de petites dépressions humides mais bien drainées. Automne → début hiver : elle résiste aux premières gelées et se trouve assez tard (selon régions). Cherchez en troupes après épisodes pluvieux suivis d’un redoux.

Comment cuisiner la chanterelle jaune ?

Chanterelle jaune en cuisine
Poêlée simple au beurre : la meilleure façon d’exhaler son parfum
  • Nettoyage : pinceau ou brosse souple pour ôter humus et sable. Rincage bref possible si très sales, mais sans excès pour préserver la saveur.
  • Préparation : éliminez parties abîmées et base terreuse ; laissez entières les petites, coupez les plus grandes.
  • Cuisson : poêle ou cocotte, avec beurre (exhausteur de goût) et/ou un filet d’huile. Laissez rendre l’eau puis évaporer (≈10–15 min) en remuant délicatement. Salez/poivrez en fin de cuisson.
  • Accords : échalote, ail doux, persil plat, crème légère, œufs (omelette/brouillade), volailles, vol-au-vent, pasta, risotto, tartes salées.
  • Astuce chef : déglacez au vin blanc sec (ou cidre brut) et finissez au beurre noisette + zeste de citron.

Comment conserver la chanterelle jaune ?

Chair fine : privilégiez le séchage (dessiccation), qui concentre les arômes et garantit une longue conservation.

  • Préparation : nettoyez soigneusement ; fendez dans la hauteur pour augmenter la surface de séchage et vérifier l’absence d’hôtes.
  • Au four : 50 °C, porte entrouverte, sur grille + papier cuisson, jusqu’à texture craquante.
  • En guirlandes : enfilez au fil, suspendez dans un local sec et bien aéré.
  • Stockage : bocal hermétique à l’abri de la lumière. Conservation plusieurs mois à années.
  • Réhydratation : 10–15 min dans eau tiède/lait ; filtrez et réutilisez le liquide (risotto, sauces).

Congélation possible après sueur à sec 2–3 min et refroidissement, mais le séchage reste supérieur pour la texture et le goût.

Conseils de cueillette responsable

  • Coupez proprement au couteau, rebouchez le trou pour protéger le mycélium.
  • Évitez bords de routes et zones polluées ; privilégiez après-pluie + redoux.
  • Transportez en panier aéré (pas de sac plastique).
  • Ne récoltez que des sujets sains et gardez-en en place pour la reproduction.

Erreurs fréquentes

  • Confondre plis et lames : chez les chanterelles, plis peu marqués ; chez les espèces à lames, vraies lames bien séparées.
  • Laver longuement : la chair s’imbibe et perd en saveur ; préférez brossage à sec.
  • Cuire trop fort : privilégiez une cuisson progressive pour évaporer sans dessécher.

FAQ – vos questions

Chanterelle jaune ou chanterelle en tube : laquelle choisir ?
Les deux sont d’excellents comestibles. C. lutescens offre un pied plus jaune-orangé et des plis plus discrets, idéale pour sauces fines ; C. tubaeformis est légèrement plus robuste et polyvalente.

Faut-il retirer les plis avant cuisson ?
Non. Éliminez seulement les zones spongieuses ou terreuses chez les sujets très mûrs.

Peut-on la manger crue ?
Déconseillé : la cuisson améliore digestibilité et saveur. Une poêlée courte suffit.

Pourquoi la trouver si tard en saison ?
Elle apprécie l’humidité froide des sous-bois de conifères et supporte de légères gelées, d’où des fructifications hivernales selon climat.

Comment éviter le sable en bouche ?
Brossez méticuleusement les plis et la base des pieds ; en cuisine, laissez rendre l’eau puis égouttez si nécessaire avant d’assaisonner.


©danilsleg, ©Dr.Pas, ©YSign


Écrit par Christophe Dutertre | Diplômé en aménagement paysager et amoureux des jardins, Christophe vous accompagne dans cette passion qui nous réunit. Découvertes, conseils pratiques et écologie sont au programme.