Chèvrefeuille (Lonicera) : planter, tailler et réussir une grimpante parfumée

Quand les journées s’allongent et que l’air se réchauffe, certaines plantes transforment le jardin en havre de senteurs. Parmi elles, le chèvrefeuille tient une place à part. Grimpant, élégant, généreux en fleurs, il séduit depuis des siècles les jardiniers comme les promeneurs. Sa floraison parfumée évoque un sentier bordé de lianes odorantes, un vieux mur habillé de fleurs ou une pergola devenue alcôve romantique. Au-delà de son charme, le chèvrefeuille est facile à vivre : bien choisi et bien installé, il pousse vite, couvre un support en quelques saisons et attire une foule de pollinisateurs.

En résumé, ce qu’il faut savoir :

Nom : Lonicera sp.
Famille : Caprifoliacées
Type : Plante grimpante (quelques espèces arbustives)

Hauteur : 2 à 5 m (plus selon variétés et supports)
Exposition : Ensoleillée à mi-ombre (tête au soleil, pied au frais)
Sol : Ordinaire, léger, frais mais drainé

Feuillage : Caduc ou persistant selon espèces
Floraison : Printemps à été, parfois jusqu’en fin d’été

Plantation du chèvrefeuille

Le chèvrefeuille se distingue par la richesse de ses formes et couleurs : lianes volubiles à palisser, variétés semi-ligneuses plus compactes, floraisons crème, jaunes, roses ou rouges. Ses fleurs tubulaires parfumées attirent abeilles et papillons, et ses baies décoratives nourrissent les oiseaux. Côté installation, la règle d’or est simple : tête au soleil pour la floraison, pied à l’ombre pour garder la fraîcheur au collet.

• Plantez de préférence à l’automne pour un enracinement rapide, ou au printemps hors périodes de gel.
• Choisissez un support solide (treillage, grillage, câbles, pergola) et guidez les jeunes tiges la première année.
• Sol idéal : ordinaire mais drainé ; enrichissez à la plantation avec un peu de compost mûr.
• Après la mise en terre, arrosez copieusement et paillez (écorces, feuilles, BRF) pour maintenir l’humidité.

Bien planter le chèvrefeuille

• Creusez un trou au moins 2 fois plus large que la motte.
• Griffez légèrement les racines si elles tournent, placez la motte au niveau du sol.
• Rebouchez avec terre du jardin + terreau, tassez, arrosez.
• Inclinez le plant vers le support et palissez souplement (lien souple, sans étrangler).

Chèvrefeuille en pot

• Placez au soleil non brûlant ou à la mi-ombre lumineuse.
• Pot percé, couche de billes d’argile au fond, terreau « plantes fleuries ».
• Arrosages suivis en période chaude ; rempotage tous les 3–4 ans.

Bouturage et multiplication

Le chèvrefeuille se multiplie facilement. Le marcottage par couchage d’une tige au sol offre un taux de réussite élevé, tandis que le bouturage permet de reproduire fidèlement une variété appréciée.

Bouture de chèvrefeuille

• En été, prélevez des extrémités de tiges non fleuries (≈ 15 cm).
• Ôtez les feuilles du bas, conservez 2 étages supérieurs.
• Piquez en godets de terreau spécial boutures, à la lumière sans soleil direct.
• Maintenez une humidité légère et régulière jusqu’à l’enracinement.

Entretien du chèvrefeuille

Rustique et tolérant, le chèvrefeuille demande surtout une conduite les premières années. Guidez les tiges le long du support, supprimez celles qui s’entremêlent trop, paillez le pied et apportez un peu de compost au printemps. Une alimentation trop riche en azote favorise le feuillage au détriment des fleurs : restez mesuré.

Taille du chèvrefeuille

• Après floraison, taillez pour contenir, éclaircir et renouveler le bois porteur de fleurs.
• Si la base se dégarnit, un rabattage sévère en fin d’hiver relance la végétation.
• En pot, des tailles légères et régulières maintiennent un port équilibré.

Arrosage et paillage

• Besoin d’un sol frais en été : arrosez en cas de sécheresse, surtout en pot.
• Paillage conseillé pour limiter l’évaporation et les herbes concurrentes.

Maladies et ravageurs

Une fois installé, le chèvrefeuille demeure robuste, mais peut être gêné ponctuellement.

Oïdium – Poudre blanche/grise sur feuilles : aérez, évitez d’arroser le feuillage, et suivez nos conseils pour prévenir et traiter.

Pucerons – Jeunes pousses collantes, feuilles recroquevillées : douches d’eau, auxiliaires, ou solutions décrites ici : lutter contre les pucerons.

Idées d’associations et d’usages

Le chèvrefeuille couvre rapidement un grillage, adoucit un mur et forme un écran parfumé près d’une zone de repos. Mariez-le avec des floraisons complémentaires : rosiers lianes pour la profusion, clématites pour la légèreté, ou vivaces de pied (hostas, heuchères) pour garder le sol frais. Sur pergola, associez une variété très parfumée à une grimpante aux fleurs contrastées pour rythmer la saison.

À savoir sur le chèvrefeuille

Selon les espèces, le feuillage est caduc ou persistant, la floraison plus ou moins tardive et le parfum plus ou moins puissant. Les baies rouges, orange ou noires sont décoratives mais toxiques pour l’humain (ne pas consommer). Seule exception : le camérisier, chèvrefeuille bleu comestible, cultivé pour ses fruits de mai.

Des variétés qui font rêver

• Lonicera periclymenum ‘Serotina’ – Rouge et jaune en été, parfum envoûtant.
• Lonicera japonica ‘Halliana’ – Très vigoureuse, fleurs blanches virant au jaune, très odorantes.
• Lonicera nitida – Arbustif, parfait en haie basse ou topiaire.
• Lonicera fragrantissima – Arbustif à floraison hivernale, petites fleurs blanches parfumées dès janvier.

FAQ – Questions fréquentes

Le chèvrefeuille est-il toxique ?

• Oui, les baies de nombreuses espèces le sont pour l’humain. Elles nourrissent en revanche les oiseaux.

Peut-on le cultiver en pot ?

• Oui, surtout les variétés compactes. Prévoyez un grand pot, un tuteur et des arrosages suivis.

Quelle durée de vie ?

• Plusieurs décennies si on renouvelle le bois par des tailles régulières et que l’on garde le pied au frais.

Attire-t-il les pollinisateurs ?

• Absolument : c’est une ressource nectarifère précieuse pour abeilles et papillons.

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©Mikhail Kolomiets

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