Oyas : un étonnant système d’arrosage, économique et efficace

oya arrosage

Les oyas, aussi appelées ollas, sont des jarres en terre cuite poreuse utilisées pour apporter de l’eau aux cultures. Les premières traces d’irrigation avec cette technique auraient été retrouvées en Chine, ainsi qu’au Moyen-Orient et en Amérique latine. Aujourd’hui, cette technique est redécouverte par les jardiniers soucieux d’économiser l’eau. Quels sont ses avantages et comment l’employer dans son potager ?

Comment fonctionne une oya ?

Fonctionnement d'une oya

Le principe est simple : ces pots d’argile, en forme d’amphore, sont enterrés à proximité des plantes à irriguer. Leur col reste à l’air libre afin de pouvoir les remplir d’eau. Les végétaux développent naturellement leurs racines tout autour de l’objet et viennent ainsi puiser l’eau dont elles ont besoin par phénomène de succion. Les oyas diffusent aussi l’humidité petit à petit dans le sol en fonction du type de celui-ci, de son taux d’humidité et du climat. De cette manière, l’apport en eau se fait de manière ciblée et les plantes ne sont pas aspergées inutilement. Cela permet d’éviter le gaspillage !

Irrigation avec les oyas : quels avantages ?

Les oyas offrent de nombreux atouts pour les cultures tels que :

  • Une irrigation précise et efficace, économisant jusqu’à 70 % d’eau par rapport à un arrosage classique.
  • Une croissance saine et vigoureuse des plantes grâce à un apport régulier et équilibré.
  • oyas eauL’absence de stress hydrique : les plantes puisent directement l’eau dont elles ont besoin. Elles peuvent ainsi se développer pleinement. Les racines descendent plus en profondeur, ce qui offre une meilleure autonomie en cas de sécheresse.
  • Une évaporation limitée grâce au couvercle. Celui-ci empêche aussi l’entrée des insectes et le dépôt de feuilles mortes.
  • Une amélioration de la qualité du sol : les micro-organismes bénéfiques se développent mieux dans une terre fraîche et humide. C’est autant de macronutriments dont pourront profiter vos cultures.
  • Le développement moindre d’adventices. Les graines à la surface ne peuvent germer, l’apport d’eau se faisant en profondeur.
  • La diminution de risques de maladies comme le mildiou et l’oïdium. En effet, le contact du feuillage avec l’eau est fortement réduit.
  • Un arrosage moins dépendant de la présence du jardinier. Son seul rôle est d’alimenter l’oya régulièrement. Et l’irrigation continue même pendant son absence !
  • Un impact environnemental réduit : le produit est fabriqué à 100% d’argile, un matériau naturel et facilement recyclable.

Il est possible d’aller encore plus loin en matière d’économie d’eau : vous pouvez remplir les oyas d’eau de pluie et pailler le sol pour limiter les pertes par évaporation.

Quelles sont les clés pour bien utiliser les oyas ?

irrigation oyas

Il existe une grande variété d’oyas disponibles dans le commerce, notamment :

  • sous forme de jarre à enterrer dans le sol avec généralement un volume compris entre 0,5 et 10 litres ;
  • sous forme de vase pointu à planter dans les pots. Leur contenance est plus faible : entre 0,3 à 2 litres.

Les oyas peuvent donc être utilisées dans toutes les cultures. Il est aussi possible de les fabriquer soi-même.

Pour quelles plantes ?

Dans le potager, elles seront à positionner préférentiellement près des plantes racinaires et gourmandes en eau. Ce système est idéal pour les fruits et légumes d’été, comme les melons et les pastèques, les poivrons, les courgettes et aubergines ainsi que les tomates. À contrario, les légumes racines n’en tireront que peu d’avantage.

En intérieur, l’oya est idéale pour apporter de l’eau en continu aux plantes tropicales comme les monstera, les fargesia, les philodendrons, les syngonium, les alocasia ou les calathea. En revanche, son utilisation est à éviter avec les plantes sensibles à la pourriture comme les bégonias.

Comment la mettre en place ?

Pour l’installation, il suffit de creuser un trou un peu plus large que l’oya près de la plante et de la disposer à même le sol (en s’assurant de l’absence de cailloux tranchants). Il faut laisser le col dépasser pour pouvoir facilement le réalimenter. Il est aussi possible de semer directement autour de l’oya.

Irrigation oya

L’argile poreuse de la jarre est aussi sensible au gel. En hiver, il est donc préférable de la vider et de la protéger par un paillis. Une autre solution est de la retirer (et d’en profiter pour la nettoyer).

En conclusion, l’oya est une méthode ancestrale d’irrigation écologique, simple, efficace et durable. Elle gagne rapidement en popularité auprès des amoureux de l’environnement. En redécouvrant cette méthode, les jardiniers peuvent ainsi cultiver leurs plantes de manière responsable, en économisant l’eau et en favorisant une croissance saine.

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©David Vina ©Pauline Samain ©Igor Paskiewicz


Écrit par Marie Darul | Engagée dans la protection de l’environnement, Marie s’intéresse particulièrement à la permaculture ainsi qu’aux nouvelles manières de jardiner et de cultiver.