Noisetier commun : de la plantation à la récolte des noisettes
Le Corylus avellana, plus connu sous le nom de noisetier commun, est un arbuste incontournable pour les amateurs de nature et de gourmandise. Facile à cultiver, résistant et décoratif, il trouve sa place dans tous les types de jardins, tout en offrant de délicieuses noisettes à l’automne. Voici un guide complet pour découvrir et cultiver cet arbuste rustique.
En résumé, ce qu’il faut savoir :
Nom : Corylus avellana Famille : Betulacées Type : Arbuste Hauteur : 4 à 6 m Exposition : Ensoleillée Sol : Ordinaire, plutôt léger Feuillage : Caduc Floraison : Hiver Récolte : Automne
Le saviez-vous ?
Les chatons mâles du noisetier libèrent du pollen dès la fin de l’hiver, parfois en janvier : c’est l’une des premières ressources pour les abeilles sorties aux redoux.
Autre curiosité : le bois long, droit et flexible servait autrefois aux fascines, à l’osier de fortune et aux baguettes de plessage. Une plante vraiment utile, bien au-delà des noisettes.
Le bois de noisetier sert aussi bien aux sourciers qu’aux chercheurs d’or. Les druides l’utilisaient pour leurs incantations. On dit même que les sorcières l’emploient pour fabriquer leurs balais !
Plantation du noisetier
Il faut planter le noisetier de préférence à l’automne afin de favoriser l’enracinement avant l’hiver.
Mais vous pourrez également planter le reste de l’année en évitant les fortes chaleurs l’été et les gelées hivernales.
Le noisetier est une plante autostérile, ce qui signifie qu’il a besoin d’une autre variété de noisetier à proximité pour une bonne pollinisation. Plantez au moins deux variétés différentes dans un rayon de 10 à 15 mètres pour garantir une récolte abondante.
La floraison ayant lieu en janvier, il est important de planter avant mi-décembre.
Apporter un amendement ou du compost à la plantation.
Mélanger cet amendement avec du terreau et la terre de votre jardin.
Tremper la motte quelques minutes dans un seau d’eau.
Grâce à leur tendance à drageonner, les noisetiers forment pour la plupart de grosses touffes épaisses atteignant 4 m de hauteur, dotée d’une croissance rapide. Ils conviennent tout à fait pour occulterla vue, occuper le fond du jardin, en haie, ou pour protéger vos plantations du vent.
Entretien du noisetier
Le noisetier, lorsqu’il est bien installé, est un arbuste facile d’entretien. Une taille régulière permet d’améliorer la récolte.
Taille du noisetier :
La première taille a lieu à la plantation, c’est une taille de formation qui lui permet le guider pour les années suivantes.
Couper les rameaux d’environ 1/3 de leur longueur.Ensuite, aucune taille pendant quelques années afin de laisser le temps au noisetier de bien se développer.
La taille suivante a lieu au bout de 5 ans environ, une taille en hiver afin de contenir la taille du noisetier permet d’améliorer les récoltes.
Tailler en fin d’hiver, de mi-février à mars.
Le noisetier redoute les tailles trop franches et préfère une taille douce.
Supprimez de moitié les jeunes pousses afin de limiter la taille du noisetier à 1,8-2 m de hauteur
Supprimez le bois mort et les branches âgées de plus de 10 ans.
Balanin, le ver du noisetier :
Le ver du noisetier, ou balanin, est l’un des principaux parasites qui touchent le noisetier. .
La surprise est donc mauvaise lorsqu’on s’aperçoit que l’intérieur est vide !
Le balanin se loge sous la terre pour passer l’hiver
Comme il n’aime pas le froid il suffit de griffer la terre en hiver pour le déloger
Le moindre gel aura alors raison de sa survie et vous en serez débarrassé…
Fortement conseillé. Le noisetier est allogame : avec deux variétés compatibles, la nouaison explose et les noisettes se remplissent mieux.
Soleil ou mi-ombre ?
Les deux fonctionnent, mais le plein soleil donne des noisettes plus pleines et une récolte plus hâtive.
Pourquoi mes noisettes sont-elles vides ?
Soit pollinisation insuffisante (manque de variété partenaire), soit stress hydrique au printemps, soit attaque du balanin. Ajoutez une variété, arrosez profondément en période sèche, ramassez et détruisez les fruits chus l’été.
Quand tailler ?
Fin d’hiver (févr.–mars) hors gel : on enlève 1–3 vieilles cannes et on garde la relève. Évitez les grosses coupes en sève montante.
Peut-on cultiver en grand bac ?
Oui, sur porte-greffe C. colurna (forme en tige), ou un sujet naturellement peu drageonnant, bac ≥ 60–80 L, substrat riche drainant, arrosage régulier l’été.
Récolte des noisettes
Les noisettes se récoltent dès que le fruit se détache de l’arbuste et tombent sur le sol.
Mais on peut aussi consommer les noisettes encore vertes à condition de les manger tout de suite car elles ne se conservent pas.
Conservation des noisettes :
Le préalable nécessaire à la conservation des noisettes est de les laisser murir jusqu’à leur terme.
On sait qu’elles sont mures lorsqu’elles ont une belle teinte brun/marron
Elles doivent se détacher aisément de leur enveloppe
Faire sécher les noisettes à l’air libre mais sans soleil direct
Conserver ensuite les noisettes dans un lieu sec et, idéalement, plutôt frais.
A savoir sur le noisetier
Le noisetier serait une des rares espèces végétales de l’ère secondaire à nous être parvenues. Cette essence peuplerait donc les forêts tempérées de l’hémisphère nord depuis plus de 70 millions d’années.
Aujourd’hui, le noisetier existe sous de multiples formes d’arbres ou d’arbustes.
Noisetier : l’allié traditionnel des haies
Très facile à cultiver, le noisetier pousse jusqu’à 1 500 m d’altitude.
On l’utilise le plus souvent pour constituer une haie ou un bosquet.
Les deux principales espèces Corylus avellana et maxima sont originaires d’Europe, d’Asie Mineure et d’Algérie. Malgré cela, elles se révèlent toutes parfaitement rustiques capables de résister à – 30°C, même lors de leur période de floraison précoce.
L’espoir de trouver de précieux champignons
Sa richesse en oméga 3, en vitamine E ou en fibres fait de la noisette un savoureux cadeau de la nature. Mais l’oléagineux n’est pas le seul. A l’état naturel, le noisetier vit en symbiose avec la truffe. Douillettement caché entre ses racines, le champignon s’épanouit dans certaines conditions.
On trouve dans le commerce des plants dits mycorhizés. Ce qui signifie que du mycélium du champignon a été inoculé aux racines. Il ne reste plus qu’à vous lancer dans la trufficulture.
Pimpants du printemps à l’hiver
Des chatons décoratifs
Les chatons qui ornent ses rameaux nus vers la fin del’hiver nous rappellent combien cet arbre est attachant. Il est un des premiers à entamer son cycle de reproduction à condition de posséder un partenaire de proximité pour mener à bien son projet !
Les inflorescences mâles de couleur jaune pur, sont appelées chatons. Elles mesurent 4 à 6 cm et se balancent au gré du vent afin de libérer le pollen, en février-mars. Cette poussière soufrée ira se déposer, si le sort en décide, sur les fleurs femelles d’un autre arbre.
A peine visibles, ces dernières de la taille d’un bourgeon, offrent leurs stigmates rouge vif aux grains de pollen qui lui sont compatibles.
En effet leur période de floraison se situe en mars-avril. Généralement, les variétés compatibles sont mentionnées sur l’étiquette.
Quelquefois la présence de noisetiers dans le voisinage suffit à assurer la fécondation de votre arbre.
Des fruits délicieux
Les noisettes engoncées dans une enveloppe frangée, vert vif virant au brun à maturité, ont donné le nom scientifique à cet arbre.
Corylus vient du grec Korys qui signifie «capuchon». Chez Corylus maxima, l’enveloppe est plus longue et duveteuse.
Les noisettes sont solitaires ou groupées par 2 ou 3.
Les qualités gustatives de ce fruit sec (nommé akène par les botanistes) en ont fait un aliment de premier ordre en confiserie notamment.
Il nous faudra attendre patiemment la fin de l’été pour déguster ses fruits au combien énergétiques et riches en oligoéléments.
Ils présentent l’avantage de bien se conserver à l’état sec.
Des formes ornementales
Les noisetiers n’en sont pas restés au rang de fruitiers.
On utilise ses branches nues en bouquetterie pour donner du caractère à une composition florale ou dans l’art ikebana.
Le cultivar à feuilles pourpres, Corylus maxima ‘Purpurea’, relève la beauté des contours dentelés en forme de cœur de son feuillage.
Le Noisetier de Byzance Corylus colurna forme un sujet apprécié comme arbre d’alignement ou d’ombrage avec son tronc rectiligne et sa couronne conique.
Ses noisettes sont comestibles malgré leur coque dure.
M.B.
Conseil malin
Donnez-lui un sol profond et frais, du soleil, deux variétés pour la pollinisation, et pratiquez une taille de renouvellement simple chaque fin d’hiver. Ajoutez un paillage et un peu de compost au printemps : vous gagnerez des noisettes pleines, une haie vivante, et ce plaisir enfantin de croquer le jardin… littéralement.
Écrit par Jardiner Malin | La rédaction vous propose des conseils d'experts, une approche respectueuse de la nature, de beaux jardins et un potager fait de bons petits légumes cultivés au fil des saisons.