Il est difficile de classer ces herbes immenses du fait de leur caractère à la fois vivace et arbustif. Pourtant il s’agit bien de graminées parfois géantes, parfois « naines », aux chaumes dressés, rampants ou bien retombants.
Très faciles à faire pousser, parfois trop. Malgré cela, leur succès ne tarit pas du fait d’une variété de formes qui n’en finit pas de nous surprendre.
Le terme « bambou » d’origine malaise (Malaisie), caractérise des graminées aux tiges ligneuses et pérennes. Celles-ci persistent ainsi durant plusieurs années jusqu’à 10 ans pour certaines espèces.
Les chaumes creux dont la croissance est souvent fulgurante sont incrustés de silice qui leur confère une résistance extrême. L’usage des bambous s’étend de la construction de maisons ou d’échafaudage à la cuisine en passant par le jardin.
Leur floraison constitue une énigme, elle semblerait répondre à l’horloge interne de l’espèce. Elle intervient pour une espèce donnée, dans le monde entier, de manière imprévisible, à la même période quelle que soit la saison ! Le bambou s’épuise alors à produire ses graines et meurt le plus souvent. On parvient parfois à le sauver en apportant de l’engrais azoté ou en coupant les fleurs
Le pied émet des rhizomes, soit des tiges souterraines munies de racines, de bourgeons et d’écailles (feuilles modifiées) qui s’étendent plus ou moins loin avant de se redresser. L’extension de la touffe dépend de l’essence mais surtout du sol et du climat.
Il existe des moyens assez simples de se prémunir de cela :
en posant des barrières anti-rhizomes tout autour de la touffe. Utilisez des rouleaux de propylène de 70 cm de large, de la tôle inoxydable ou plantez dans une buse profonde en ciment (60 cm).
Les bambous constituent un décor de rêve pour un balcon ou une terrasse. Les espèces moyennes (1,50 à 2 m) suffisent à créer un écran visuel et sonore qui vous plonge dans un jardin secret d’ambiance tropicale.
Bon nombre d’espèces dites naines ou moyennes se plaisent en pot, notamment les Fargesia bien connus pour leur croissance cespiteuse, mais d’autres conviennent aussi ! Vérifiez le degré de rusticité signalé sur le chromo, vous indiquant les bambous réservés à la décoration d’intérieur ou aux climats doux. Sachez ensuite apprécier la finesse du feuillage avec ses nuances de vert, de gris et de doré, le port général de la touffe ainsi que la forme et la couleur des chaumes. Elles sont remarquables chez nombre de cultivars.
Chimonobambusa tumidissinoda :
Il est très ornemental avec ses nœuds élargis qui lui ont valu le surnom de « Bambou trompette ».
Son feuillage fin, son port élégant le destine aussi bien à l’aménagement d’une terrasse, d’un jardin (assez bonne rusticité) qu’à la décoration d’intérieur.
Ses pousses sont du reste appréciées en cuisine. Mais gare à son caractère très traçant si vous le plantez au jardin !
Phyllostachys nigra :
Shibatae kumasasa :
Les bambous nains comme Shibatae kumasasa forment un bon couvre-sol de 50 cm à 1 m modérément traçant dont l’extrémité de ses larges feuilles deviennent argentées en hiver.
On peut le tailler à volonté pour former des topiaires ou rabattre les tiges tous les 3-4 ans.
A lire :
Semiarundinaria fastuosa :
Il est aussi intéressant en bac pour son port colonnaire (5 à 8 m) et ses rhizomes peu traçants.
Ses chaumes verts prennent en outre une jolie teinte brun pourpré au soleil et son feuillage dense s’entourent de grandes gaines lumineuses.
Il se plaît à l’ombre comme au soleil et ses pousses sont comestibles !
Phyllostachys aurea ‘Flavescens Inversa’ :
Ses chaumes verts striés de jaune ou ‘Holochrysa’ aux tons cuivrés craignent le vent dès -10°C.
Malgré leur grande rusticité (-20°C), il est conseillé de les cultiver en bac, sur une terrasse abritée ou en décoration d’intérieur car leurs rhizomes se montrent assez envahissants.
Les bambous sont gourmands en eau, surtout lorsque le volume racinaire est limité, mais ils n’aiment généralement pas l’humidité permanente. Ils se plaisent au soleil comme à mi-ombre, dans tout sol pas trop compact.
En bac, ajoutez un engrais de fond à la plantation, puis de l’engrais gazon riche en azote.
En pleine terre les exigences sont bien moindres. Une fois que la souche s’est bien implantée, la couverture des feuilles en décomposition suffit à réalimenter le sol notamment en silice.
Texte et photo Eva Deuffic
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