Le bigaradier, aussi appelé oranger amer (Citrus aurantium), est un agrume ancien au charme discret mais à l’utilité remarquable. Cultivé depuis des siècles autour du bassin méditerranéen, il se distingue par sa rusticité relative, son parfum exceptionnel et ses multiples usages, aussi bien ornementaux que culinaires, médicinaux et cosmétiques. Plus résistant que l’oranger doux, il trouve sa place dans un jardin abrité, une orangerie ou même en bac sur une terrasse bien exposée.
| Variété / forme | Rusticité (≈) | Caractéristiques & usages (hiver) |
|---|---|---|
| Bigaradier commun Citrus aurantium |
−9 °C | Référence du genre. Bonne tolérance au froid sec. Fruits amers pour marmelade, liqueurs et parfumerie. Excellent porte-greffe. |
| ‘Sevillan’ (orange de Séville) | −9 °C | Variété historique très utilisée pour la marmelade. Bonne résistance hivernale en climat méditerranéen. |
| Bigaradier à fleurs doubles | −8 à −9 °C | Très recherché pour la parfumerie (néroli). Un peu plus sensible à l’humidité froide. |
| Bigaradier corniculé Citrus aurantium var. corniculata |
−8 °C | Fruits à extrémité pointue. Rusticité proche du type, port ornemental. |
| Chinotto Citrus aurantium var. myrtifolia |
−7 à −8 °C | Port compact, feuillage petit. Fruits amers utilisés en boisson (chinotto). Moins rustique que le type. |
| Bigaradier panaché | −6 à −7 °C | Feuillage décoratif mais sensibilité accrue au froid et au gel humide. Culture en pot conseillée. |
| Bigaradier bouquetier | −8 à −9 °C | Sélection orientée floraison abondante pour distillation de fleurs (eau de fleur d’oranger). |
Le bigaradier appartient à la famille des Rutacées. Il forme un petit arbre ou un grand arbuste au port naturellement arrondi, atteignant 4 à 6 mètres de hauteur en pleine terre, un peu moins en bac. Son feuillage persistant, vert foncé et luisant, est composé de feuilles ovales légèrement ailées au niveau du pétiole.
Au printemps, il se couvre de fleurs blanches étoilées, intensément parfumées et très mellifères. Cette floraison est parfois suivie d’une remontée plus légère en été. Les fruits, appelés bigarades, ressemblent à de petites oranges à peau épaisse et rugueuse, virant à l’orange soutenu à maturité.
Moins exigeant que l’oranger doux, le bigaradier reste toutefois un agrume qui apprécie les situations favorables.
La plantation s’effectue de préférence au printemps, lorsque tout risque de gel est écarté.
En pot, choisissez un contenant percé, légèrement plus grand que la motte, et placez une couche drainante au fond. Un mélange de terreau agrumes, compost mûr et une fraction minérale drainante (pouzzolane, sable grossier) améliore la tenue du substrat dans le temps.
Le bigaradier apprécie un sol frais mais jamais détrempé.
En bac, l’arrosage demande plus de vigilance : en été, le substrat chauffe et sèche vite. Arrosez au pied, laissez l’eau s’écouler par les trous de drainage, puis videz la soucoupe si nécessaire pour éviter l’asphyxie des racines.
La taille du bigaradier est légère et vise surtout à maintenir une silhouette équilibrée.
Sur les sujets en pot, une taille modérée permet aussi de contenir le volume et de favoriser l’aération du centre, ce qui limite les attaques de parasites comme les cochenilles.
Le bigaradier est relativement robuste, mais peut être touché par :
Une bonne aération, des arrosages adaptés et une fertilisation équilibrée limitent fortement ces problèmes. En cas de chlorose, l’apport de chélate de fer et l’usage d’une eau moins calcaire peuvent améliorer rapidement l’aspect du feuillage.
La floraison intervient généralement entre avril et mai. Elle est suivie par la formation des fruits, qui mettent près de 9 à 12 mois pour arriver à maturité. Il n’est donc pas rare de voir fleurs et fruits en même temps sur l’arbre.
En bac, la fructification dépend beaucoup de l’ensoleillement et de la régularité des arrosages. Un manque d’eau au moment de la nouaison peut entraîner la chute des jeunes fruits.
Très décoratif, il est apprécié pour son feuillage persistant, sa floraison parfumée et ses fruits décoratifs qui persistent longtemps sur l’arbre. Il fait aussi un excellent sujet de terrasse en grand bac, notamment en situation abritée.
Les fleurs donnent l’huile essentielle de néroli, réputée pour ses propriétés apaisantes. Les feuilles et les zestes sont également utilisés en phytothérapie, avec prudence et dans le respect des dosages, surtout en présence de traitements médicamenteux.
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