C’est l’ennemi n°1 des détenteurs de palmiers : le charançon rouge peut mettre entre deux et cinq ans pour tuer un arbre adulte. Cet insecte ravageur, difficile à repérer, cause des dégâts souvent irréversibles. Heureusement, des mesures efficaces de prévention et de lutte permettent aujourd’hui de limiter sa propagation et de sauver les sujets encore sains.
Rhynchophorus ferrugineus est un grand coléoptère orangé tacheté de noir, mesurant jusqu’à 3 cm. Son rostre allongé, typique des charançons, lui sert à perforer les tissus du palmier pour s’y nourrir et pondre. Ses élytres présentent des stries noires caractéristiques.

Insecte frileux, il ne déploie ses ailes qu’au-dessus de 25°C. Il peut alors voler jusqu’à 7 km, ce qui explique la rapidité de sa propagation. Les larves, dodues et crème, sont responsables des principaux dégâts : elles creusent des galeries profondes dans le stipe.
Le charançon rouge vit environ trois mois. Durant cette période, chaque femelle pond entre 100 et 300 œufs. Pour attirer les femelles, les mâles émettent une phéromone amplifiée par l’odeur naturelle du palmier : c’est pourquoi l’arbre constitue une cible idéale.
Les œufs sont pondus dans les fissures du stipe. Quelques jours après, les larves se nourrissent activement en creusant des galeries. Elles utilisent les fibres du palmier pour fabriquer un cocon dans lequel elles se métamorphosent.
La reproduction est possible au-dessus de 15°C, avec deux pics majeurs : le printemps et l’automne.
Les galeries creusées par les larves provoquent des pourritures internes. Les symptômes visibles apparaissent tardivement :

Les espèces les plus touchées sont le palmier dattier (Phoenix dactylifera) et le palmier des Canaries (Phoenix canariensis).
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Le sud de la France est particulièrement touché, pour deux raisons :
Les régions connaissant du gel hivernal restent peu concernées.

Le charançon rouge se cache dans les fibres du stipe lorsqu’il fait froid ou lorsqu’il est exposé au soleil, ce qui rend son repérage difficile. Un arrêté national, publié en 2010, encadre sa surveillance et son traitement. La lutte est obligatoire pour tous les propriétaires de palmier.
En cas de suspicion, la déclaration en mairie est obligatoire.

La collectivité confirme ensuite la présence du ravageur et définit un périmètre d’intervention d’environ 100 mètres. Tous les palmiers du secteur sont examinés ou traités pour empêcher la propagation.
Seuls des professionnels agréés sont autorisés à effectuer les traitements, généralement à base d’insecticides ou de fongicides. Si le bourgeon terminal est infesté, le palmier doit être abattu. Après intervention, des traitements réguliers sont imposés.
Les palmes centrales s’affaissent, les feuilles présentent des encoches et des fibres s’accumulent autour du stipe.
Oui, si l’attaque est détectée tôt. Mais lorsque le bourgeon terminal est touché, l’arbre ne peut plus survivre.
Non, il n’est pas dangereux pour la santé humaine, mais représente une menace sérieuse pour les palmiers.
Non. La lutte est strictement réglementée : seuls les professionnels agréés peuvent intervenir.