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Le kiwano : cultiver ce concombre qui a du piquant

kiwano-culture

Ne vous y trompez pas ! Sous ses airs agressifs avec ses piquants, le kiwano cache en réalité une chair délicieuse, parfumée et au goût très étonnant, souvent décrit comme un mélange de banane, concombre et citron vert. Également appelé métulon ou concombre du Kenya, ce légume-fruit originaire d’Afrique australe forme des fruits ovales couverts d’épines souples, verts marbrés lorsqu’ils sont jeunes puis jaune orangé à maturité. Très ornemental au potager comme en cuisine, il se cultive à la manière d’une courge ou d’un concombre, en situation chaude et bien nourrie.

Le kiwano en résumé :

  • Nom latin : Cucumis metuliferus
  • Noms communs : Kiwano, métulon, concombre du Kenya
  • Famille : Cucurbitacées
  • Type : Légume-fruit grimpant annuel
  • Hauteur : Jusqu’à 1,50 m (voire plus palissé)
  • Distance de plantation : 80 cm à 1 m entre les plants
  • Exposition : Ensoleillée, chaude et abritée
  • Sol : Ameubli, riche en humus, frais mais bien drainé
  • Plantation : Printemps (après les dernières gelées)
  • Récolte : Fin d’été / automne

Plantation du kiwano

Pour bien se développer, le kiwano a besoin de chaleur, de soleil et d’un sol riche. Une préparation soignée de la parcelle en amont conditionne la réussite de la culture.

Préparation du sol

Le kiwano apprécie un sol profond, meuble, riche en matières organiques et restant frais sans excès d’humidité. Idéalement, les amendements seront réalisés à l’automne précédant la culture.

  • Incorporez une bonne quantité de fumier bien décomposé ou de compost.
  • Pour alléger un sol lourd, ajoutez un peu de cendre de bois (riche en potasse) et, si besoin, du sable grossier.
  • Bêchez à la fourche-bêche plutôt qu’à la bêche pour préserver les vers de terre et la structure du sol.

Au printemps, un griffage superficiel et un nouvel apport de compost en surface complèteront cette préparation.

Semis et plantation du kiwano

Le kiwano aime la chaleur : le sol doit être bien réchauffé (au moins 18–20 °C) pour une bonne levée.

Semis sous abri (recommandé) :

  • En mars-avril, semez 2 à 3 graines par petit pot ou godet rempli de terreau spécial semis.
  • Placez les pots à la lumière et au chaud (20–22 °C) pour favoriser la germination.
  • Conservez le substrat légèrement humide mais jamais détrempé.

Repiquage en pleine terre :

  • Fin mai, une fois tout risque de gel écarté et lorsque les plantules ont au moins 3 vraies feuilles, repiquez en pleine terre.
  • Respectez une distance de 80 cm à 1 m entre les plants.
  • La culture sous serre ou tunnel plastique est particulièrement adaptée dans les régions fraîches.

Conseil malin : installez dès la plantation un tuteur, treillis ou grillage pour permettre aux tiges de grimper et d’optimiser l’ensoleillement. Vous gagnerez de la place au sol et faciliterez la récolte.

kiwano planteCulture et entretien du kiwano

Une fois bien installé, le concombre du Kenya reste une plante peu exigeante, à condition de lui assurer eau et chaleur.

  • Maintenez le sol régulièrement humide, surtout en période de floraison et de formation des fruits.
  • Évitez de mouiller excessivement le feuillage pour limiter l’apparition de maladies cryptogamiques.
  • Un paillage (paille, tontes sèches, BRF) limite l’évaporation et la pousse des adventices.
  • Un apport d’engrais organique riche en potasse au moment de la floraison peut améliorer la fructification.

Maladies et ravageurs

Globalement résistant, le kiwano est peu sujet aux attaques de ravageurs. On lui connaît surtout une sensibilité à l’oïdium en conditions humides et chaudes.

  • L’oïdium se manifeste par un feutrage blanc sur les feuilles. Il est rarement grave pour les fruits déjà formés.
  • Une bonne aération des plants, un paillage et des arrosages au pied limitent fortement son développement.
  • En début de culture, surveillez limaces et escargots qui peuvent grignoter les jeunes plantules.

Récolte et conservation du kiwano

En fin d’été, lorsque les fruits se parent d’une jolie teinte jaune-orange, ils sont arrivés à maturité et peuvent être récoltés. Les épines, bien que pointues, restent souples ; si vous êtes sensible, munissez-vous de gants.

 

Kiwano cuisine

  • La récolte peut se prolonger jusqu’en automne, tant que les températures restent clémentes.
  • En fin de saison, cueillez également les fruits encore verts : ils continueront à mûrir en intérieur.

Une fois récolté, le kiwano se distingue par sa longue capacité de conservation : dans un local frais (12–18 °C), sain et aéré, il peut se garder plus de 6 mois sans perdre ses qualités gustatives.

FAQ – vos questions

Le kiwano peut-il pousser en pleine terre partout en France ?

  • Il a besoin de chaleur et d’une longue saison de culture. En climat frais, privilégiez une culture sous serre ou au moins sous abri.

Faut-il tailler le kiwano comme une courge ?

  • Ce n’est pas indispensable. Vous pouvez toutefois pincer les tiges trop vigoureuses pour ramifier la plante et favoriser la fructification.

Peut-on manger les graines ?

  • Oui, elles sont comestibles et se consomment en même temps que la pulpe, comme pour le fruit de la passion.

Le kiwano est-il très calorique ?

  • Non, sa chair est surtout riche en eau, en vitamine C et en minéraux : c’est un fruit très désaltérant.

Peut-on récolter ses graines pour ressemer l’année suivante ?

  • Oui, à condition de laisser mûrir un fruit très longtemps sur la plante, puis de bien faire sécher les graines. Attention cependant aux hybrides, qui ne reproduisent pas toujours fidèlement la variété d’origine.

Le kiwano en cuisine

Que vous soyez plutôt sucré ou salé, le kiwano s’adapte à une grande variété de recettes. Sa chair vert émeraude, gélatineuse et parsemée de petites graines croquantes, apporte une touche exotique à de nombreux plats.

 

Kiwano

  • En version sucrée : en smoothies, sorbets, salades de fruits, coulis, toppings de desserts.
  • En version salée : en salsas fraîches, sauces pour poissons, gaspachos, verrines ou tartares de légumes.
  • En décoration : coupé en deux, il apporte une note spectaculaire aux buffets et assiettes composées.

Pour le consommer, il suffit généralement de :

  • couper le fruit en deux ;
  • prélever la pulpe à la cuillère ;
  • ou l’évider pour en faire un « bol » comestible original.

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©Ekton/AdobeStock


Écrit par Christophe Dutertre | Diplômé en aménagement paysager et amoureux des jardins, Christophe vous accompagne dans cette passion qui nous réunit. Découvertes, conseils pratiques et écologie sont au programme.