Tomates en cage : une méthode simple, productive et (presque) sans taille
L’heure de planter vos tomates arrive. Vous savez déjà qu’il faudrait, en principe, vous astreindre à tailler les gourmands pour obtenir de belles récoltes. Et si vous changiez de paradigme ? Et si vous cultiviez vos plants de tomates autrement ? De nombreux jardiniers, souvent proches de la permaculture, testent depuis quelques années la culture des tomates en cage. Cette approche limite la taille, simplifie le tuteurage et améliore la vigueur des plants. Explications, pas à pas, pour essayer chez vous.
La méthode des tomates en cage
Développée et popularisée par James Bryan, un jardinier américain, la technique de la culture des tomates en cage consiste à entourer chaque pied d’une cage en grillage. Cette structure, de forme ronde ou carrée, sert à maintenir la végétation de la tomate qui va pousser librement, sans taille sévère.
Tomates en cage : la végétation se développe librement à l’intérieur du grillage
Le principe clé est simple : les tomates ne sont pas taillées, les gourmands ne sont pas supprimés. Le plant se ramifie naturellement et s’appuie sur le grillage pour rester droit.
Pourtant, dans la plupart des potagers, ces fameux gourmands sont considérés comme des tiges secondaires « inutiles » et éliminés avec constance. En réalité, ces tiges participent à la photosynthèse, renforcent la plante et portent, elles aussi, des fleurs puis des fruits. La cage permet de profiter de cette croissance sans transformer le plant en « fouillis » incontrôlable.
Certains jardiniers vont plus loin en enterrant au pied des plants de tomates un récipient percé (seau, pot, tuyau) pour optimiser l’arrosage en profondeur. Ce n’est pas indispensable, à condition de pailler généreusement et d’arroser régulièrement (sans mouiller le feuillage, pour limiter le mildiou).
Cette méthode est particulièrement recommandée pour les tomates à port indéterminé et les variétés anciennes, à végétation haute et fournie. Les variétés à port déterminé (‘Green Sausage‘, ‘Roma’, ‘Voyage’, ‘Banana Legs’…) ont une végétation plus compacte, mais peuvent elles aussi être cultivées en cage, surtout en pot.
5 avantages de la culture en cage
Comme toute technique de jardinage un peu novatrice, la culture des tomates en cage recèle de nombreux avantages, aussi bien pour la plante que pour le jardinier.
Les cages à tomates maintiennent la végétation sans tuteurage complexe
Des plants plus vigoureux et moins fragilisés : en l’absence de taille, les tiges ne subissent pas de plaies, qui sont autant de portes d’entrée pour les maladies (mildiou, verticilliose, fusariose…). La plante reste plus « complète » et résistante.
Plus de tuteurage compliqué : la cage remplace piquets et liens. La conduite des branches est simplifiée, car les tiges se contentent de s’appuyer naturellement sur le grillage.
Une récolte souvent plus importante : comme l’ensemble des tiges, principales et secondaires, portent des bouquets de fleurs, le nombre de fruits augmente, surtout sur les variétés vigoureuses.
Moins de coups de soleil sur les tomates : abrités par un feuillage dense, les fruits ne brûlent pas sous les rayons du soleil, un problème fréquent sur les plants fortement taillés.
Une méthode idéale en pot ou en bac : la cage structure le plant dans un volume réduit, ce qui la rend très adaptée à la culture des tomates sur balcon, terrasse ou petit jardin.
Au-delà du rendement, beaucoup de jardiniers apprécient surtout le gain de temps : plus besoin de passer tous les deux ou trois jours pour traquer les gourmands.
Quelques précautions à connaître
La culture des tomates en cage présente de nombreux atouts, mais quelques précautions s’imposent pour profiter pleinement de cette méthode.
Besoins en eau plus importants : une végétation plus abondante consomme davantage d’eau. Les arrosages doivent être plus soutenus, surtout en sol léger et en pot. D’où l’intérêt d’enterrer un contenant percé au pied des plants ou de pailler généreusement pour limiter l’évaporation.
Surveillance des maladies toujours nécessaire : même si les plaies de taille sont évitées, le mildiou et d’autres maladies peuvent toujours apparaître par temps humide. Il reste utile de prévoir des traitements préventifs à base de bouillie bordelaise (en usage raisonné) ou de décoction de prêle.
Attention aux climats très pluvieux : dans les régions où il pleut souvent en été, le feuillage dense peut sécher moins vite, ce qui favorise certaines maladies. Un espacement suffisant entre les cages améliore l’aération.
Précautions contre le vent : en zone ventée, la cage peut se comporter comme une voile. Elle doit être solidement fixée au sol, éventuellement renforcée par un piquet robuste.
Récolte moins facile : c’est le principal inconvénient. Il faut passer les mains à travers le grillage pour cueillir les fruits. D’où l’importance de choisir un grillage à larges mailles (15 à 20 cm). Les grillages à moutons hauts d’au moins 1,20 m sont parfaits.
Comment construire une cage à tomates simple ?
La fabrication d’une cage à tomates est très accessible, même sans compétences particulières en bricolage. Pour une cage d’environ 50 cm de diamètre, prévoyez :
un morceau de grillage d’environ 1,50 m de long (mailles de 15 à 20 cm) ;
deux ou trois tasseaux ou piquets solides de 1,50 m de haut ;
du fil de fer ou des liens solides.
Plantation du pied et installation de la cage autour de la tomate
Étapes de base :
Planter le pied de tomate en l’enterrant jusqu’aux premières vraies feuilles pour favoriser l’émission de racines sur la tige.
Arroser abondamment puis ajouter une bonne couche de paillage (paille, tonte sèche, BRF…).
Former un cylindre de grillage en rapprochant les bords et en les attachant avec du fil de fer.
Installer la cage autour du pied de tomate en l’enfonçant légèrement dans le sol.
Planter les tasseaux à l’extérieur, à la hauteur du grillage, puis fixer le grillage aux piquets pour rigidifier l’ensemble.
Les tiges de tomates vont ensuite se développer librement, en s’appuyant sur les mailles du grillage.
Variante : le contenant enterré pour l’arrosage
L’autre méthode consiste à enterrer un contenant (seau, cuvette, pot en plastique…) percé de trous à intervalles réguliers au fond et sur les côtés.
Creusez un trou et installez le contenant, de façon à ce que les trous supérieurs affleurent à la surface du sol.
Plantez les tomates autour du récipient percé, à distance régulière.
Placez ensuite le grillage autour de l’ensemble, en formant une grande cage qui englobe tous les pieds.
En arrosant directement dans le contenant, l’eau est diffusée en profondeur au niveau des racines, ce qui permet d’espacer les apports d’eau tout en limitant les évaporations. Pour dimensionner la cage, rappelez-vous que pour calculer le périmètre du cylindre, il faut multiplier le diamètre par π (3,1416).
Si vous ne souhaitez pas bricoler, sachez qu’il existe aussi des cages à tomates prêtes à l’emploi dans le commerce, parfois réglables en hauteur.
FAQ – vos questions
Faut-il vraiment ne plus tailler du tout les tomates en cage ?
Le principe d’origine est de ne pas tailler, mais rien ne vous empêche de supprimer quelques tiges si la végétation devient trop dense ou si certaines pousses encombrent les allées. La cage offre surtout la liberté de réduire fortement la taille, voire de s’en passer.
Quelle hauteur doit avoir une cage à tomates ?
Pour les variétés à port indéterminé, prévoyez au moins 1,20 m à 1,50 m de hauteur. Pour les variétés déterminées ou en pot, 80 cm à 1 m peuvent suffire.
À quelle distance planter les tomates en cage ?
Gardez en général 60 à 80 cm entre chaque pied (et donc chaque cage), afin de bien laisser circuler l’air et faciliter le passage du jardinier.
La culture en cage augmente-t-elle vraiment la récolte ?
Sur les variétés vigoureuses, la récolte peut être plus importante, car toutes les tiges (y compris les gourmands) produisent des fleurs. En revanche, la maturité des fruits peut être un peu plus étalée dans le temps.
Cette méthode convient-elle en climat frais ou humide ?
Elle est possible, mais demande plus de vigilance vis-à-vis du mildiou. Privilégiez alors une bonne aération (espacement, taille très légère) et des variétés réputées plus résistantes.
Peut-on utiliser cette méthode en serre ou tunnel ?
Oui, la culture en cage fonctionne très bien en serre, où les plants peuvent atteindre une belle hauteur. Veillez simplement à ne pas surdensifier les plantations.
Écrit par Pascale Bigay | L'écriture a ponctué la vie de Pascale. Tout comme la nature, la botanique, le jardinage... C'est pourquoi à travers ses mots, elle vous fait partager ses expériences et ses découvertes de jardinage, ses plantations de vivaces ou d'arbustes, ses recettes du potager, la vie de ses poules...