La fusariose : une maladie aux nombreux visages

Fusariose - Fusarium

Comme souvent dans les maladies causées par les champignons, lorsque l’on parle de fusariose, il s’agit en fait d’un plus grand nombre d’infections.

En résumé :

Noms latins : Microdochium sp., Fusarium sp.
Type : Maladie cryptogamique (champignons telluriques)
Organes touchés : feuilles, tiges

Symptômes : flétrissement des feuilles, les tiges se noircissent

Qu’est-ce que la fusariose ?

Il s’agit d’une maladie cryptogamique, c’est-à-dire causée par plusieurs champignons qui touche tous types de culture. Ces derniers appartiennent soit au genre Microdochium, soit au genre Fusarium. Dans tous les cas, ils vivent dans le sol et peuvent y rester plusieurs années en dormance ; on parle alors de champignons telluriques.

Les variétés de fusarioses les plus répandues sont :

  • La fusariose du blé a un impact sur rendement et la qualité du blé

    la fusariose froide ou hivernale, aussi appelée moisissure rose des neiges (Microdochium nivale, syn. Fusarium nivale, Gerlachia nivalis ;

  • la fusariose estivale (Fusarium roseum) ;
  • la fusariose vasculaire (Fusarium oxysporum).

Le mode d’action est toujours le même : dès qu’une plante hôte se présente, les champignons pénètrent dans celle-ci par les racines et remontent progressivement vers les tiges. Ils envahissent alors peu à peu les vaisseaux, bloquant ainsi l’activité de la plante. Elle finit alors par dépérir.

La fusariose au jardin

fusariose - tache jaune au milieu de la pelouse
La fusariose estivale crée des tâches jaunes puis marrons au milieu de la pelouse ou du gazon

La fusariose peut toucher de nombreux végétaux au jardin. Parmi les plus courants, on retrouve : les asters, les œillets, la reine-marguerite, et même les graminées qui composent nos pelouses.

Les plantes vivaces ou annuelles sont plutôt sensibles à la fusariose vasculaire. En revanche, le gazon est plus souvent touché par la fusariose froide ou estivale.

La fusariose au potager

Les cultures potagères sont principalement touchées par la fusariose vasculaire.

De nombreux végétaux sont concernés :

  • tomate (F. oxysporum radicis-lycopersici) ;
  • melon (F. oxysporum melonis et radicis-lycopersici, radicis-cucumerinum) ;
  • laitue (F. oxysporum lactucae) ;
  • aubergine, poivron, pois, haricot, cucurbitacées, etc. ( solani sp.).

Quels sont les symptômes de la maladie ?

Si les sources d’infection sont différentes, le mode d’action et de développement de la maladie provoquent néanmoins les mêmes symptômes :

  • fusariose symptomes
    fusariose de l’ail

    les feuilles et les tiges flétrissent, avant de jaunir puis sécher ;

  • la base des tiges se noircit ;
  • les tissus touchés se couvrent de taches pourpre rougeâtre ou d’un feutrage rosé ;
  • enfin, les plantes flétrissent la journée, mais ont tendance à se redresser la nuit.

Les symptômes de la fusariose sur le gazon diffèrent un peu. En effet, la maladie se détecte par l’apparition de taches rondes plus ou moins régulières et dont la taille peut varier de 2 à 90 cm selon la variété de la maladie et son importance.

La couleur des taches peut être grise, rose puis rouge-brun (fusariose hivernale), ou jaune à rousse (fusariose estivale). Dans les deux cas, le centre peut rester vert ou reverdir.

Comment traiter la fusariose ?

Malheureusement, à l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement contre la maladie. Lorsque celle-ci est déclarée, le seul moyen d’action efficace est d’arracher et de brûler les plantes infectées.

Prévenir l’apparition de la maladie

fusariose Fusarium tomate
Fusarium oxysporum sur plants de tomates

Comme souvent lorsqu’il s’agit de maladies au jardin ou au potager, la meilleure alliée reste la prévention.

Dans le cas de la fusariose, celle-ci passe surtout par un respect strict d’une rotation des cultures, en espaçant chaque période d’au moins 5 ans sans planter d’espèces sensibles au même endroit.

À l’instar des autres champignons, Fusarium et Microdochium aiment l’humidité. Si nécessaire, afin de limiter cette dernière dans le sol, améliorez le drainage par des apports de sable ou de cendres de bois.

Enfin, l’un des vecteurs de propagation auquel on ne pense pas sont les outils. Pensez à désinfecter régulièrement vos fourches, bêches, grelinettes et autres matériels ayant été en contact avec la terre, a fortiori si votre jardin ou votre potager a déjà été touché par la fusariose.


©SingHa Wk, ©Tomasz Klejdysz, ©lana137, ©Manuel Fil OrdieresGarcia


Écrit par Christophe Dutertre | Diplômé en aménagement paysager et amoureux des jardins, Christophe vous accompagne dans cette passion qui nous réunit. Découvertes, conseils pratiques et écologie sont au programme.