Cul noir de la tomate : voici les causes et les solutions

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Vous pensiez tout faire pour vos tomates, et pourtant certaines présentent une tache noire et dure à leur base, comme si elles pourrissaient par le bas ? Ne vous découragez pas : vous êtes simplement confronté à un trouble bien connu des jardiniers, le cul noir de la tomate, aussi appelé nécrose apicale.

Il ne s’agit ni d’une maladie, ni d’un parasite, mais d’un déséquilibre physiologique. Bonne nouvelle : on peut le prévenir et le corriger, souvent sans traitements chimiques. Voici comment identifier le problème, en comprendre les causes et agir efficacement pour retrouver de belles tomates saines.

Voyons ensemble comment la soigner et surtout éviter qu’elle n’apparaisse.

Comment reconnaître le cul noir de la tomate ?

Le symptôme est typique :

• Une tache sombre, brun-noir, située à l’extrémité opposée au pédoncule
• Elle apparaît sur les jeunes fruits, qui arrêtent ensuite de grossir
• La zone devient creuse, dure, voire nécrosée
• La chair autour reste souvent comestible, mais le fruit n’est plus commercialisable

Les tomates sont marquées d’une tâche au niveau de la pointe, c’est-à-dire à l’opposé du pédoncule. Cette tache, bien ronde, verte au début, vire assez rapidement au noir. Au centre de la tache, les tissus de la tomate se creusent, sèchent et se nécrosent. D’où le nom de nécrose apicale.

Au fil du développement de la tomate, la tache grandit et est visible sur une bonne moitié du fruit. Elle a un impact seulement esthétique sur la tomate qui peut être consommée une fois la partie atteinte enlevée.

Les premiers signes apparaissent tant sur les tomates vertes que rouges. En revanche, le reste de la plante (feuillage, tige, fleurs…) ne semble porter aucune trace. C’est une façon d’exclure clairement d’autres maladies et d’établir un diagnostic précis de la nécrose apicale.

À quoi est due cette nécrose apicale ?

Le cul noir de la tomate est plus un phénomène physiologique. En effet, cette nécrose apicale est due à une mauvaise assimilation du calcium présent dans le sol par la tomate (et non pas un manque de calcium !). Ce calcium est naturellement présent dans le sol au même titre que l’azote, le phosphore, le potassium…

C’est l’eau qui permet au calcium du sol de se transformer en minéraux essentiels à la maturation des jeunes fruits. Donc, la nécrose apicale est directement liée aux apports d’eau. C’est la cause principale même si d’autres « accidents » de culture peuvent être, plus rarement, à l’origine de ce phénomène : un excès d’azote (suite à l’apport d’un engrais trop azoté), des blessures sur des racines à cause du binage, ou un sol naturellement trop acide ou trop calcaire.

En résumé :

Un sol pauvre ou bloqué en calcium

• Même si votre sol contient du calcium, un pH trop acide, trop de potassium ou de magnésium peut empêcher son absorption.

Des arrosages irréguliers

• Le calcium se transporte par la sève. Une irrigation mal gérée, trop sèche puis trop abondante, perturbe ce transport vers les fruits.

Une croissance trop rapide

• Une fertilisation excessive en azote, ou une pousse boostée par la chaleur, accélère le développement du fruit, sans que le calcium suive.

Une attaque racinaire ou un stress

• Tout ce qui réduit l’efficacité du système racinaire (sol compacté, nématodes, blessures) limite l’absorption des minéraux.

Solution et traitement

On a vu que la nécrose apicale n’est pas une maladie. Donc inutile de sortir bouillie bordelaise, soufre, décoction de prêle et autres traitements naturels. De même, les apports de calcium via l’apport de coquilles d’œufs ou le lait sont totalement inutiles, voire farfelues.

1. Arroser régulièrement

• Tout passe par un arrosage correct, ni trop abondant, ni trop léger, et surtout régulier. Là est le principal remède à cette « maladie ». Pour arroser les tomates, il faut donc de la constance et de la régularité.
• L’arrosage des tomates se fait idéalement tous les 3 à 5 jours (suivant la région où vous habitez !) en quantité assez importante.
• En revanche, arroser en petite quantité tous les jours pousse la tomate à développer ses racines à la surface. Et, en cas de sécheresse ou d’absence passager d’arrosage, elle souffre.
• De même, les tomates s’arrosent plutôt le matin de bonne heure (pour limiter l’évaporation de l’eau), avec une eau à température ambiante, idéalement de pluie.
• Évitez les à-coups : ni trop sec, ni trempé
• Enfin, l’installation d’un bon paillage, par exemple constitué de paille et de tontes de gazon séchées, permet de garder un minimum d’humidité et d’espacer un peu plus les arrosages.

2. Équilibrer les apports nutritifs

• N’enrichissez pas trop en azote (fumier frais, engrais trop riches)
• Apportez du compost mûr, riche mais équilibré
• Ajoutez de la cendre de bois ou des coquilles d’œufs broyées au sol pour le calcium (avec modération)

3. Corriger si besoin

• En cas de cul noir persistant, pulvérisez un engrais foliaire à base de calcium (spécial tomates) sur les feuilles

4. Aérer le sol et favoriser les racines

• Binez légèrement autour du pied
• Évitez les tassements, et évitez de blesser les racines en désherbant

Le saviez-vous ?

• Le cul noir n’est pas contagieux : une tomate atteinte ne transmettra rien aux autres. Ce n’est pas une maladie, mais une réaction du fruit à un déséquilibre interne.
• Les variétés allongées sont plus sensibles (Roma, Andine cornue…), car leur développement est rapide et demande plus de régulation.
• Dans certains cas, une mauvaise gestion en pot (terre trop sèche, volume trop petit) accentue le phénomène.

FAQ – Vos questions fréquentes

Peut-on manger une tomate atteinte de cul noir ?

• Oui, en retirant la zone nécrosée. Le reste du fruit est souvent intact, surtout s’il a été cueilli rapidement.

Faut-il traiter avec un fongicide ?

• Non, cela ne sert à rien : ce n’est pas une maladie fongique. Privilégiez des apports équilibrés et une bonne gestion de l’arrosage.

Peut-on sauver un plant qui produit des fruits atteints ?

• Oui, en corrigeant l’irrigation et en apportant un engrais foliaire au calcium, les fruits suivants peuvent être parfaitement sains.

Quelles variétés résistent le mieux au cul noir ?

• Les variétés à fruits ronds sont moins touchées. Par exemple : ‘St Pierre’, ‘Marmande’, ‘Coeur de Pigeon’.

Les coquilles d’œufs sont-elles efficaces contre le cul noir ?

• Elles apportent du calcium, mais très lentement. C’est utile en prévention, mais pas suffisant en cas de carence forte ou immédiate.