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Hormones de bouturage : quand et comment les utiliser ?

hormone de bouturage utilisation

Si vous pratiquez régulièrement le bouturage, vous avez probablement entendu parler ou utilisé des hormones de bouturage, également appelées activateurs racinaires. Ces produits, désormais fabriqués à base de composants naturels, ont pour objectif de stimuler l’enracinement des boutures et d’augmenter significativement les chances de reprise. Mais comment fonctionnent ces hormones ? Dans quels cas sont-elles réellement utiles ? Et peut-on les remplacer par des solutions naturelles, faciles à préparer à la maison ? Voici un dossier complet pour comprendre, choisir et utiliser efficacement ces stimulants d’enracinement.

Une hormone de bouturage, c’est quoi ?

Également appelées hormones d’enracinement ou activateurs racinaires, les hormones de bouturage sont des produits destinés à favoriser l’apparition de racines et de radicelles sur une bouture. Leur but est simple : reproduire et renforcer les mécanismes naturels de la plante afin d’accélérer l’enracinement.

Ces stimulants reposent sur une molécule clé : l’auxine. Produite naturellement par les plantes, elle intervient dans :

  • le développement des racines,
  • la formation des fleurs,
  • la croissance du feuillage,
  • la fructification.

Lorsqu’on prélève une bouture — c’est-à-dire un fragment de tige ou de feuille séparé de la plante mère —, la quantité d’auxine présente naturellement est souvent insuffisante. En trempant la base de la bouture dans une hormone, on compense ce manque et on stimule fortement l’émission de racines.

Avant 2019, on trouvait dans le commerce des hormones de synthèse, efficaces mais chimiques. Elles sont désormais remplacées par des formulations naturelles intégrant :

  • des extraits végétaux,
  • des oligo-éléments,
  • des minéraux,
  • des acides organiques.

Ces produits sont généralement compatibles avec l’agriculture biologique et s’avèrent aussi efficaces pour la plupart des boutures.

Quand et comment l’utiliser ?

Les hormones de bouturage se présentent sous plusieurs formes, selon la praticité, la précision de dosage ou la durée de conservation souhaitée.

  • Gel : très pratique, adhérence optimale, aucune dilution nécessaire.
  • Poudre : facile à trouver, longue conservation, mais dosage moins précis.
  • Pastille ou comprimé : à dissoudre dans l’eau pour adapter la concentration.
  • Forme liquide : utilisée en dilution dans l’eau, idéale pour les grandes quantités.

Comment les utiliser ?

hormone de bouturage période d'utilisation

Utilisation d’une hormone de bouturage sur une tige fraîchement prélevée
  • Utiliser l’hormone immédiatement après la coupe de la bouture.
  • Prélever une petite quantité d’hormone dans un récipient séparé pour éviter la contamination du flacon.
  • Tremper la base de la bouture dans l’hormone (gel, poudre ou liquide).
  • Secouer doucement pour faire tomber l’excédent.
  • Planter dans un substrat adapté : terreau spécial bouturage, vermiculite, sable humide…
  • Arroser en fine pluie et, si nécessaire, cultiver à l’étouffée pour maximiser l’humidité.

Certaines formulations demandent un nouvel apport une semaine après la plantation. Vérifiez toujours les indications du fabricant.

Attention au dosage : un surdosage peut bloquer l’enracinement. Un sous-dosage rend le produit inefficace.

Pour quelles boutures utiliser une hormone ?

Toutes les boutures ne nécessitent pas une hormone d’enracinement. Certaines plantes s’enracinent naturellement très vite, d’autres ont besoin d’un coup de pouce.

Plantes pour lesquelles l’hormone est vraiment utile

  • Conifères et persistants difficiles à bouturer (laurier-rose, camélia, chèvrefeuille grimpant…)
  • Plantes ligneuses : olivier, figuier, vigne, rosiers difficiles.
  • Arbustes à floraison d’été (fushia, hibiscus syriacus…)
  • Plantes produisant peu d’auxines naturellement.

Plantes qui s’enracinent très bien sans hormone

  • Géranium, menthe, basilic.
  • Hortensia jeune.
  • Saule, ronce, framboisier.
  • Laurier-tin, forsythia.

Pour ces plantes, l’hormone améliore le taux de réussite, mais elle n’est pas indispensable.

Fabriquer des hormones de bouturage naturelles

Si vous préférez éviter les produits du commerce, il est tout à fait possible de fabriquer vos propres activateurs racinaires à partir de plantes ou de produits du quotidien. Ces alternatives, économiques et faciles à mettre en œuvre, offrent des résultats souvent comparables aux produits commerciaux.

 

hormone de bouturage eau de saule

L’eau de saule, la plus célèbre des hormones naturelles
  • L’eau de saule : préparer des morceaux de jeunes pousses de saule (sauf Salix caprea), les écraser légèrement et les faire tremper 48 h dans de l’eau de pluie. Filtrer et utiliser comme bain racinaire. Pour une version plus concentrée : macération 3 semaines.
  • Eau de ronce : même principe que pour le saule, avec racines et jeunes tiges de ronce.
  • Purin d’ortie : tremper les godets de boutures 1 minute dans une solution diluée au 1/20.
  • Urine : naturellement riche en auxine ; tremper brièvement la bouture.
  • Salive : contient elle aussi des traces d’auxine, utilisée depuis longtemps en bouturage de fortune.
  • Aspirine : diluer un comprimé dans de l’eau et y faire tremper la base des boutures quelques heures.

Erreurs courantes à éviter

  • Surdoser l’hormone : effet inverse assuré.
  • Ne pas stériliser les outils : risque de contamination.
  • Plonger directement dans le flacon d’origine.
  • Utiliser une hormone périmée : perte d’efficacité.
  • Employer un substrat trop compact : bloque l’enracinement.
  • Oublier l’humidité les premières semaines.

Conseils malins

  • Prélever les boutures tôt le matin, moment où les tiges sont les plus turgescentes.
  • Couper en biseau pour augmenter la surface d’absorption.
  • Utiliser un substrat chaud (20–22 °C) pour accélérer l’enracinement.
  • Maintenir une humidité élevée sans excès d’eau.
  • Éviter le soleil direct les premières semaines.

FAQ – Vos questions

Les hormones de bouturage sont-elles indispensables ?

Non. Elles améliorent le taux de réussite, surtout pour les plantes difficiles, mais ne sont pas toujours nécessaires.

Peut-on mélanger plusieurs hormones ?

Non. Les mélanges augmentent le risque de surdosage.

Une hormone peut-elle brûler une bouture ?

Oui, en cas de surdosage ou de poudre trop concentrée.

Quelle forme est la plus efficace ?

Le gel, car il adhère parfaitement à la tige.

Combien de temps une hormone maison se conserve-t-elle ?

Entre 24 h et 7 jours selon la recette. L’eau de saule concentrée se garde jusqu’à 3 semaines au frais.


©JulieAlexK ©Aybars Karakas ©Chrystal Bolin Photography


Écrit par Pascale Bigay | L'écriture a ponctué la vie de Pascale. Tout comme la nature, la botanique, le jardinage... C'est pourquoi à travers ses mots, elle vous fait partager ses expériences et ses découvertes de jardinage, ses plantations de vivaces ou d'arbustes, ses recettes du potager, la vie de ses poules...