Un peu plus grande que la mouche domestique, la mouche de l’oignon est un véritable fléau pour certaines alliacées. Se reproduisant à vitesse grand V, les larves engendrent le pourrissement des bulbes et dévorent l’intérieur des oignons, échalotes ou ails.
Découvrir les bons gestes de prévention, comprendre le cycle de vie de ce ravageur et intervenir au bon moment permet d’éviter bien des déceptions. Vos plants sont déjà attaqués ? Il existe des solutions naturelles pour limiter les dégâts.
Comment reconnaître la mouche de l’oignon ?
De la famille des Anthomyiidae, la mouche de l’oignon (Delia antiqua) appartient à l’ordre des diptères, sous-ordre des brachycères. Elle ressemble à la mouche domestique, mais avec une silhouette plus fine.
Adultes de mouche de l’oignon et premiers symptômes sur les plants
On la reconnaît grâce aux cinq bandes foncées visibles sur son thorax. Son corps poilu est gris-jaune, accompagné de grandes pattes noires, et elle dispose d’ailes transparentes. Ses petits œufs font environ 1,5 mm, ils sont blancs et striés. Les larves de la mouche de l’oignon sont blanches, allongées, et mesurent à peine un centimètre.
Cycle de vie de cet insecte nuisible
Les mouches de l’oignon sortent de leur hibernation en avril-mai, selon la région. Ces insectes adultes se reproduisent, à raison d’environ 200 œufs tous les quinze jours. Leur durée de vie est d’un à deux mois.
Les femelles pondent à l’aisselle des feuilles, sur le collet ou directement sur les bulbes. Quelques jours plus tard, chaque œuf libère une larve qui met plus ou moins trois semaines pour se développer au sein de la plante hôte.
La larve pénètre au niveau des racines ou de la base du bulbe.
Elle se nourrit des tissus en creusant des galeries qui pourrissent peu à peu.
Au bout de ce laps de temps, l’asticot s’enfonce sous terre pour se nymphoser et se transformer en mouche.
S’il fait moins de 15 °C, l’insecte entre en diapause (hibernation), pour ne ressortir qu’au printemps suivant. On compte 2 à 4 générations de mouches de l’oignon par an en France, selon la région et la météo.
Symptômes et dégâts
Comme son nom l’indique, la mouche de l’oignon touche le bulbe éponyme, mais pas seulement ! Les poireaux, la ciboulette, l’ail et les échalotes peuvent aussi être affectés par ce nuisible.
Bulbes d’oignon attaqués : pourriture interne et larves bien visibles
Ce sont les larves qui sont néfastes. Durant leur croissance, elles viennent se nicher dans les tissus ou à la base des racines de l’oignon. Elles creusent des galeries et se nourrissent des tissus alors en décomposition. Ces plaies sont également des portes d’entrée pour les maladies.
Les jeunes plantules y passent, alors que les bulbes plus développés deviennent très sensibles aux champignons et aux autres insectes ravageurs. De l’extérieur, vous verrez le feuillage jaunir, puis s’affaisser. Si vous sortez de terre un oignon, vous observerez alors le bulbe pourri, ramolli et probablement infesté de larves.
Techniques de prévention
Plantez des carottes à proximité de l’oignon. Cette association de culture bien connue atteste que l’oignon fait fuir la mouche de la carotte et vice versa.
Trempez vos bulbes dans de la poudre de roche avant plantation, cela les rend plus résistants aux maladies et moins attractifs pour les ravageurs.
Placez un voile anti-insectes dès la plantation, à condition que vous n’ayez pas été fortement infestés par cette mouche par le passé (au risque d’enfermer des adultes sous le voile).
Évitez le purin ou le fumier frais qui peuvent l’attirer, l’oignon ne demande pas un sol très riche.
Réalisez des semis ou plantations un peu plus tardifs pour éviter de mettre à disposition des bulbes aux toutes premières générations de larves.
Pensez à effectuer une rotation des cultures chaque année, afin que la mouche ne trouve plus de plante hôte au même endroit au printemps suivant.
Association carotte/oignon : une alliance efficace contre les mouches spécifiques
Traitements contre la mouche de l’oignon
Dès que vous observez des plants atteints, arrachez-les et brûlez-les (ne les mettez pas au compost), afin de limiter la propagation.
Utilisez des bandes jaunes de glu pour piéger les mouches en vol et suivre le début des attaques.
L’infusion de tanaisie repousserait les mouches de l’oignon : utilisez-la en eau d’arrosage et en pulvérisation, à raison de deux fois par semaine pendant la période de reproduction.
En dernier recours, utilisez un insecticide à base de pyrèthre. Naturel, il n’altère pas durablement l’environnement, mais il ne fait pas la différence entre les insectes nuisibles et les auxiliaires du jardin. À employer avec parcimonie.
Bandes de glu et traitements naturels pour limiter les attaques
FAQ – Vos questions
La mouche de l’oignon attaque-t-elle aussi les poireaux ?
Oui, elle peut s’en prendre aux poireaux, à l’ail, à la ciboulette et aux échalotes. Sur les poireaux, les dégâts se manifestent par un jaunissement et un pourrissement du fût.
Peut-on consommer un oignon attaqué par la mouche ?
Vous pouvez, en théorie, consommer les parties saines d’un bulbe légèrement atteint en retirant les zones décomposées. Mais la conservation est mauvaise et le goût altéré : mieux vaut réserver ces bulbes à une consommation très rapide ou les éliminer.
Faut-il mettre un voile anti-insectes toute la saison ?
Idéalement, oui pour les parcelles à risque, au moins de la levée jusqu’au grossissement des bulbes. Veillez à bien plaquer le voile au sol pour empêcher les mouches de passer sur les côtés.
Comment réduire le risque d’attaque d’une année sur l’autre ?
Pratiquez une rotation stricte (3 à 4 ans sans alliacées au même endroit), arrachez et brûlez les plants attaqués, évitez les apports de fumier frais et diversifiez les cultures dans le potager.
Le purin d’ortie ou de fougère est-il efficace contre la mouche de l’oignon ?
Pas directement, mais ces préparations renforcent la vitalité des plantes et améliorent leur résistance globale. Elles sont à considérer comme des compléments, et non comme un traitement spécifique.
