Posséder une maison en bord de mer représente une situation exceptionnelle qui a certes des avantages mais aussi des contraintes. L’endroit est soumis aux embruns, au vent tantôt desséchant, tantôt froid et humide. Le sol est pauvre, aride, parfois salé … Difficile d’édifier un jardin dans de telles conditions !
1- Les plantations préalables
Les atouts d’une telle situation est l’absence de gel et l’excellent drainage du sol qui permet d’accueillir des plantes sensibles au froid, à condition de les abriter du vent.
- La distance par rapport au front de mer est déterminante. La diversité de la végétation augmente avec la stabilité du sol. L’objectif est donc de fixer le sable pour limiter l’érosion et favoriser ainsi l’élaboration d’un sol moins ingrat.
- La création d’une haie brise-vent va réduire le vent et contribuer à l’enrichissement du sol par la formation d’humus.
Les plantes fixatrices du sol
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Stipa tenuifolia et Leymus arenarius Leymus arenarius peuple les dunes de sable du Nord et de l’Ouest de l’Europe et ne craint pas le froid. On peut même le tondre pour former une pelouse rustique ! Surnommé le blé d’azur, ses feuilles rigides soutiennent des épis jusqu’à 1,20 m de haut, rappelant ceux du blé, très jolis en bouquet sec.
- Les longs épillets du Stipa gigantea surgissent à près de 2 m de haut du centre d’une touffe de feuilles vert sombre persistantes. La floraison en avril est assez spectaculaire du fait de l’émission d’une multitude d’épillets jaunes terminés par une longue arête qui accroche la lumière. Les autres Stipa comme le cheveu d’ange (S. tenuifolia) acceptent également de pousser dans un sol sableux et sec.
Les arbres et arbustes brise-vent
La haie doit conserver une certaine perméabilité afin de réduire la vitesse du vent et éviter les turbulences. C’est pourquoi construire un mur ne résout pas le problème. Les arbustes résistants aux embruns et au vent ont un feuillage cireux, souvent grisâtre.
- Griselinia, Pittosporum tobira, crassifolium, Eléagnus x ebbingei.
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Atriplex halimus Le pourpier de mer (Atriplex halimus) originaire d’Afrique, s’est acclimaté sur toutes nos côtes. Son feuillage semi-persistant possède une teinte presque blanche.
Les arbres très exposés au vent ont un port rabougri, un air penché pas toujours esthétique. Vous les planterez ainsi à l’abri de la haie.
- Le classique tamaris, l’olivier de bohème (Elaeagnus angustifolia), épineux de 3 à 8 m de haut à feuillage caduc argenté.
- L’Argousier (Hippophae rhamnoides), arbre épineux caduc (H: 3 m) chargé de baies orange comestibles est très décoratif en hiver. Plantez un pied mâle (non fructifère) et femelle pour avoir des fruits !
- Dans les zones protégées de la côte, on trouve les pins maritimes (Pinus pinaster) dans le Sud-Ouest, de Monterey (Pinus radiata) en Bretagne, d’Alep (P. halepensis) en Méditerranée. On peut les associer à l’arbousier (Arbutus unedo), ce petit arbre persistant très décoratif avec ses « fraises » portées par des rameaux en pleine floraison.
2- L’implantation des massifs
Les rosiers des dunes
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Rosa pimpinellifolia Le rosier pimprenelle (Rosa pimpinellifolia) forme un buisson très épineux de 1 m de haut. Ses fleurs simples blanc nacré donnent des fruits ronds violacés. Son feuillage devient pourpre orangé à l’automne. ‘Altaïca’ (H : 1,80 m) a des fruits presque noirs, ‘Golden Wings’ est à fleurs jaunes.
- Le rosier rugueux ou rosa rugosa tolère également des sols médiocres. Avec sa tendance à drageonner, il constitue une haie épaisse avec un feuillage plissé d’un vert franc. Ses grandes fleurs simples ou doubles se muent en gros fruits rouge tomate à l’automne.
Les plantes basses
Les arbrisseaux et vivaces au feuillage gris persistant forment une grande famille qui s’intègrent parfaitement à cet environnement.
- Le cinéraire maritime (Senecio cineraria) présente un feuillage très découpé et une floraison jaune.
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Artemisia ludoviciana Les armoises (Artemisia) offrent une diversité de feuillages et de tailles incroyables qui pourrait constituer un jardin à elles seules. A. schmidtiana ‘Nana’ forme des coussins mousseux, tout doux, tandis que l’A. ludoviciana (H: 60-80 cm) présente des feuilles entières ou découpées. A. arborescens est idéal en fond de massif avec ses 1 m à 1,40 m de haut ou ‘Powis Castle’ (H: 70 cm), etc.
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Helichrysum italicum Les immortelles comme l’Helichrysum italicum rappelle le feuillage de la lavande mais avec des fleurs « séchées » jaune d’or et le parfum de curry qui se dégage du feuillage. L’Anaphallis margaritacea (immortelle de Virginie) dresse de larges inflorescences blanches de juillet à septembre. L’Antennaria dioica ou Pied de chat tisse de petits tapis ras idéal pour fleurir un muret ou une auge en mai-juin.
Les grandes marguerites roses, jaunes et blanches des Anthemis des Canaries illuminent le jardin pendant tout l’été. Découvrez aussi Anthemis marschalliana, cretica, cupaniana…
- Le panicaut (Eryngium) procure un panel d’inflorescences étoilées au coloris bleu acier très intéressant à mettre en scène.
Texte et photos : Eva Deuffic
©abyrvalg00
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