Le Néflier du Japon est un petit arbre aux grandes feuilles luisantes persistantes qui possède une incroyable adaptabilité. Il pousse en effet aussi bien sous climat tropical que sous nos climats tempérés même si la fructification n’est pas toujours au rendez-vous. Nous allons voir pourquoi !
Originaire d’Extrême-Orient dans la province du Henan, l‘Eriobotrya japonica fait l’objet d’une culture fruitière au Japon depuis fort longtemps. Chez nous, il est surtout présent dans les jardins du sud de la France bien qu’il puisse pousser sans encombre au nord de la Loire. Son nom scientifique Eriobotrya signifiant « grappe de laine » fait référence au fin duvet qui recouvre les fleurs, la face inférieure des feuilles ainsi que les jeunes pousses. Il appartient à la famille des Rosacées à l’instar de nombreux fruitiers comme les pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers…
Sa large cime arrondie, constituée de grandes feuilles épaisses et brillantes, fortement nervurées, lui donne une belle allure exotique. Il est cependant capable de tolérer des gels à -15°C sans avoir de dégâts sur les feuilles. Il atteint rapidement 6 m puis sa cime se densifie jusqu‘à former un élégant parasol, parfait pour l’ombrage. Attention, son feuillage dense et sombre persiste réellement tout l’hiver. Sa plantation devant une fenêtre peut ainsi occulter la lumière de la pièce.
Il existe une autre espèce Eriobothrya deflexa appréciée pour son feuillage couleur bronze.
Les extrémités des rameaux présentent des bouquets de fleurs crème, au parfum suave et enivrant d’amande amère. La floraison se situe à l’automne, mais aussi par intermittence de novembre à avril après un été particulièrement chaud. Survenant à une période critique, cette floraison peut être anéantie en l’espace de quelques heures par des gels de -3 à -5°C. Si l’arbre ne bénéficie pas de la protection d’un mur, la fructification demeure alors assez aléatoire.
Les fruits de la taille d’une prune, appelés bibaces, sont vendus au printemps presque exclusivement dans leur zone de production à savoir le pourtour méditerranéen. Leur peau fine orangée supporte en effet difficilement les manipulations. C’est bien dommage car leur chair rafraîchissante est délicieuse et très peu calorique.
Vous aurez plaisir à faire germer un pépin de nèfle du fait de sa croissance rapide et de la grande longévité de l’arbre.
Les graines, toxiques, groupées par 2 ou 3 dans le fruit, ont la taille d’une noisette et présentent une surface couleur bronze. Elles germent très facilement à condition d’être fraîchement extraites du fruit au printemps.
Différentes variétés de néfliers existent mais sont rarement proposées en jardinerie.
Ne confondez pas le néflier du Japon avec le néflier commun (Mespilus germanica). Ce dernier originaire du nord de l’Europe est caduc et sa fructification ne craint pas le froid. Au contraire, ses petits fruits bruns se mangent blets soit après le passage d’une gelée ou d’un stockage au frais.
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