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Variétés de poires : choisir son poirier selon ses goûts, usage, récolte, résistance, etc…

poire variétés poirier

Choisir la bonne variété de poirier est tout aussi important que réussir la plantation elle-même. Entre les poires d’été à croquer juteuses, les poires d’automne très parfumées et les poires d’hiver de longue conservation, l’offre en pépinière est vaste. Bien connaître les principales variétés de poiriers vous permet d’étaler les récoltes, d’adapter le verger à votre climat et de répondre aux goûts de toute la famille.

Arbre fruitier emblématique des vergers, le poirier (Pyrus communis) apprécie les sols profonds, fertiles et bien drainés, ainsi qu’une exposition ensoleillée et abritée. En choisissant soigneusement vos variétés de poirier, vous profitez de récoltes généreuses de la fin de l’été jusqu’au cœur de l’hiver, voire au printemps pour les meilleures poires de garde.

Comment choisir ses variétés de poirier ?

Avant d’acheter un poirier, posez-vous quelques questions simples :

  • À quel moment voulez-vous récolter ? Poires d’été (à manger rapidement), poires d’automne parfumées, poires d’hiver de longue conservation.
  • Comment allez-vous les utiliser ? À croquer, en tartes, en compotes, en poires au sirop ou pour les conserver longtemps.
  • Quel est votre climat ? En régions froides, privilégiez les variétés bien rustiques et pas trop sensibles aux gelées tardives. En climat doux, la gamme est plus large.
  • Avez-vous de la place ? En petit jardin, on préfère des sujets sur porte-greffe peu vigoureux (formes basse-tige, palissées) ou des variétés naturellement moins vigoureuses.
  • Pollinisation : la plupart des poiriers nécessitent un ou plusieurs pollinisateurs compatibles (floraison en même temps, variété différente) pour bien fructifier.

Les grandes catégories de variétés de poirier

Poires d’été

  • Les poires d’été, comme ‘Beurré Giffard’ ou ‘Guyot’, arrivent dès juillet–août.
  • Très juteuses et fragiles, elles sont idéales à croquer mais se conservent peu.
  • Elles conviennent bien aux jardiniers qui souhaitent déguster les premières poires dès la fin des vacances.

Poires d’automne

  • Ce sont les variétés les plus répandues en verger familial : ‘Beurré Hardy’, ‘Louise Bonne d’Avranches’, ‘Doyenné du Comice’, ‘William’s Bon Chrétien’
  • Elles se récoltent de septembre à octobre, se conservent de quelques semaines à quelques mois et offrent souvent une chair fine, fondante et très parfumée.

Poires d’hiver et variétés de garde

  • Les poires d’hiver, comme ‘Comtesse de Paris’, ‘Passe-Crassane’ ou ‘Winter Nellis’, se récoltent tardivement (fin d’automne) et se dégustent souvent après une période d’affinage en cave.
  • Bien stockées, elles peuvent se garder jusqu’en fin d’hiver, voire au printemps.

Variétés modernes et variétés anciennes

  • Les variétés dites anciennes (Louise Bonne, Beurré Hardy, Passe-Crassane…) sont appréciées pour leur saveur et leur typicité.
  • Les variétés plus récentes (Cascade, Général Leclerc, certaines sélections « club ») cherchent à combiner qualité gustative, productivité et meilleure résistance aux maladies (tavelure, oïdium…).

Et le Nashi, poirier japonais ?

Le Nashi ou poirier japonais (Pyrus pyrifolia) produit des fruits ronds, croquants et très juteux, entre poire et pomme. Il se cultive dans des conditions proches du poirier classique, mais demande un climat plutôt chaud et un sol profond et bien drainé.

Tableau comparatif des principales variétés de poirier

Pour vous aider à comparer d’un coup d’œil les variétés de poirier les plus courantes en pépinière, voici un tableau récapitulatif : type, saveur, période de récolte, conservation, pollinisation et principaux usages.

Variété Type / profil Saveur / texture Période de récolte Conservation Pollinisation Usages Atouts principaux
Beurré Giffard Variété très précoce Très fondante, juteuse, sucrée Fin juillet – août Très courte Non autofertile Poire de table, dessert Une des premières poires de la saison
Beurré Hardy Poire d’automne Très parfumée, fine, fondante Septembre Courte à moyenne Bon pollinisateur (Conférence, William’s…) Frais, dessert Référence gustative, très cultivée en France
Cascade Variété moderne Sucrée, juteuse, aromatique Fin août – septembre Moyenne Non autofertile Table, jus Bonne productivité, fruits réguliers
Comtesse de Paris Poire de garde Sucrée, parfumée, chair fine Octobre Très longue (jusqu’en hiver) Non autofertile Frais, cuisson Excellente conservation en cave
Conférence Variété de référence Sucrée, fondante, très juteuse Septembre – octobre Très bonne Partiellement autofertile Table, cuisine Très fiable, supporte bien des climats variés
Docteur Jules Guyot (Guyot) Variété précoce Sucrée, juteuse, parfumée Août Courte Non autofertile Frais Très répandue pour les poires d’été
Doyenné du Comice Poire de table Très parfumée, très fondante Septembre – octobre Bonne Non autofertile Dessert, poire « de luxe » Référence pour la qualité gustative
Général Leclerc Variété moderne Sucrée, juteuse, parfumée Octobre Bonne Non autofertile Frais, cuisine Gros fruits attractifs, bonne productivité
Louise Bonne d’Avranches Variété ancienne Fine, aromatique, juteuse Septembre Moyenne Non autofertile (bon pollinisateur) Table, compote Très bonne résistance au froid
Passe-Crassane Poire de garde Sucrée, légèrement acidulée, ferme Novembre Très longue (jusqu’au printemps) Non autofertile, exige un bon pollinisateur Frais, cuisson Grande poire d’hiver, longtemps plébiscitée sur les marchés
Précoce de Trévoux Variété précoce Sucrée, fondante Août – début septembre Courte Non autofertile Table Idéale pour échelonner les récoltes
Président Héron Variété d’automne Sucrée, juteuse, chair fine Septembre – octobre Bonne Pollinisation croisée Frais Arbre vigoureux, bien adapté aux jardins
Sucrée de Montluçon Variété régionale Très sucrée, parfumée Septembre Moyenne Non autofertile Dessert Intéressante en verger de variétés anciennes
Triomphe de Vienne Poire d’automne Sucrée, fine, juteuse Septembre – octobre Bonne Non autofertile Table Très beau fruit allongé, très décoratif
William’s Bon Chrétien Variété de référence Très parfumée, juteuse, sucrée Fin août – septembre Courte à moyenne Non autofertile (bon pollinisateur) Frais, compote, poires au sirop Très courante en pépinière, facile à réussir
William’s Rouge Mutation colorée de William’s Fondante, sucrée, parfumée Fin août – septembre Courte à moyenne Non autofertile Table, dessert Très décorative grâce à la peau rougeâtre
Winter Nellis Poire d’hiver Sucrée, ferme, très savoureuse Novembre Très longue Pollinisation croisée Frais, cuisson Permet des poires jusqu’en fin d’hiver

Plantation et pollinisation : deux clés pour réussir vos poiriers

Quel que soit le choix de vos variétés de poirier, quelques principes restent essentiels :

  • Période de plantation : privilégiez l’automne (de novembre à décembre) pour une bonne reprise racinaire. Au printemps, arrosez plus régulièrement la première année.
  • Exposition : plantez vos poiriers au soleil, à l’abri des vents froids et des gelées tardives (mur, haie brise-vent).
  • Sol : profond, fertile, bien drainé. Évitez les excès d’eau stagnante, qui favorisent les maladies cryptogamiques.
  • Pollinisation croisée : associez au moins deux variétés compatibles (William’s avec Conférence ou Giffard, par exemple) pour booster la nouaison.

Variétés de poirier pour petits jardins

Si votre jardin est modeste, vous pouvez malgré tout profiter de plusieurs variétés de poires :

  • Choisissez des poiriers sur porte-greffe peu vigoureux, conduits en gobelet bas ou en palmette contre un mur.
  • Plantez deux variétés proches l’une de l’autre pour assurer la pollinisation.
  • Dans les très petits espaces, pensez au Nashi ou à un unique poirier autofertile, complété par les poiriers du voisinage qui peuvent parfois suffire à la pollinisation.

FAQ – vos questions

Combien de poiriers faut-il planter pour avoir des poires ?
Dans l’idéal, plantez au moins deux variétés différentes et compatibles, qui fleurissent à la même période. Certaines variétés sont partiellement autofertiles (comme ‘Conférence’), mais même pour elles, la présence d’un autre poirier améliore nettement la récolte.

Quelles variétés de poiriers choisir pour un climat froid ?
Privilégiez des variétés rustiques comme ‘Louise Bonne d’Avranches’, ‘Beurré Hardy’, ‘Conférence’ ou ‘William’s’, tout en leur offrant un emplacement abrité des vents dominants.

Quelles poires se conservent le plus longtemps ?
Les meilleures poires de garde sont les variétés tardives comme ‘Comtesse de Paris’, ‘Passe-Crassane’, ‘Winter Nellis’ ou d’autres variétés d’hiver (Doyenné d’hiver, variétés citées dans les listes de poires de conservation).

Quelles variétés privilégier pour la cuisine (tartes, poires au vin, compotes) ?
Les poires à chair ferme qui tiennent bien à la cuisson sont idéales : ‘Conférence’, ‘William’s’, ‘Comtesse de Paris’, ‘Passe-Crassane’ ou ‘Belle de Boskoop’ lorsqu’elle est cultivée à proximité pour les recettes pommes–poires.

Les poiriers sont-ils très sensibles aux maladies ?
Comme le pommier, le poirier peut être touché par la tavelure et d’autres maladies cryptogamiques. Une bonne aération de la ramure, des traitements préventifs naturels (décoction de prêle, cuivre en conditions humides) et l’hygiène du verger (feuilles malades ramassées) limitent fortement les dégâts.


Écrit par Jardiner Malin | La rédaction vous propose des conseils d'experts, une approche respectueuse de la nature, de beaux jardins et un potager fait de bons petits légumes cultivés au fil des saisons.