Choisir la bonne variété de poirier est tout aussi important que réussir la plantation elle-même. Entre les poires d’été à croquer juteuses, les poires d’automne très parfumées et les poires d’hiver de longue conservation, l’offre en pépinière est vaste. Bien connaître les principales variétés de poiriers vous permet d’étaler les récoltes, d’adapter le verger à votre climat et de répondre aux goûts de toute la famille.
Arbre fruitier emblématique des vergers, le poirier (Pyrus communis) apprécie les sols profonds, fertiles et bien drainés, ainsi qu’une exposition ensoleillée et abritée. En choisissant soigneusement vos variétés de poirier, vous profitez de récoltes généreuses de la fin de l’été jusqu’au cœur de l’hiver, voire au printemps pour les meilleures poires de garde.
Avant d’acheter un poirier, posez-vous quelques questions simples :
Le Nashi ou poirier japonais (Pyrus pyrifolia) produit des fruits ronds, croquants et très juteux, entre poire et pomme. Il se cultive dans des conditions proches du poirier classique, mais demande un climat plutôt chaud et un sol profond et bien drainé.
Pour vous aider à comparer d’un coup d’œil les variétés de poirier les plus courantes en pépinière, voici un tableau récapitulatif : type, saveur, période de récolte, conservation, pollinisation et principaux usages.
| Variété | Type / profil | Saveur / texture | Période de récolte | Conservation | Pollinisation | Usages | Atouts principaux |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Beurré Giffard | Variété très précoce | Très fondante, juteuse, sucrée | Fin juillet – août | Très courte | Non autofertile | Poire de table, dessert | Une des premières poires de la saison |
| Beurré Hardy | Poire d’automne | Très parfumée, fine, fondante | Septembre | Courte à moyenne | Bon pollinisateur (Conférence, William’s…) | Frais, dessert | Référence gustative, très cultivée en France |
| Cascade | Variété moderne | Sucrée, juteuse, aromatique | Fin août – septembre | Moyenne | Non autofertile | Table, jus | Bonne productivité, fruits réguliers |
| Comtesse de Paris | Poire de garde | Sucrée, parfumée, chair fine | Octobre | Très longue (jusqu’en hiver) | Non autofertile | Frais, cuisson | Excellente conservation en cave |
| Conférence | Variété de référence | Sucrée, fondante, très juteuse | Septembre – octobre | Très bonne | Partiellement autofertile | Table, cuisine | Très fiable, supporte bien des climats variés |
| Docteur Jules Guyot (Guyot) | Variété précoce | Sucrée, juteuse, parfumée | Août | Courte | Non autofertile | Frais | Très répandue pour les poires d’été |
| Doyenné du Comice | Poire de table | Très parfumée, très fondante | Septembre – octobre | Bonne | Non autofertile | Dessert, poire « de luxe » | Référence pour la qualité gustative |
| Général Leclerc | Variété moderne | Sucrée, juteuse, parfumée | Octobre | Bonne | Non autofertile | Frais, cuisine | Gros fruits attractifs, bonne productivité |
| Louise Bonne d’Avranches | Variété ancienne | Fine, aromatique, juteuse | Septembre | Moyenne | Non autofertile (bon pollinisateur) | Table, compote | Très bonne résistance au froid |
| Passe-Crassane | Poire de garde | Sucrée, légèrement acidulée, ferme | Novembre | Très longue (jusqu’au printemps) | Non autofertile, exige un bon pollinisateur | Frais, cuisson | Grande poire d’hiver, longtemps plébiscitée sur les marchés |
| Précoce de Trévoux | Variété précoce | Sucrée, fondante | Août – début septembre | Courte | Non autofertile | Table | Idéale pour échelonner les récoltes |
| Président Héron | Variété d’automne | Sucrée, juteuse, chair fine | Septembre – octobre | Bonne | Pollinisation croisée | Frais | Arbre vigoureux, bien adapté aux jardins |
| Sucrée de Montluçon | Variété régionale | Très sucrée, parfumée | Septembre | Moyenne | Non autofertile | Dessert | Intéressante en verger de variétés anciennes |
| Triomphe de Vienne | Poire d’automne | Sucrée, fine, juteuse | Septembre – octobre | Bonne | Non autofertile | Table | Très beau fruit allongé, très décoratif |
| William’s Bon Chrétien | Variété de référence | Très parfumée, juteuse, sucrée | Fin août – septembre | Courte à moyenne | Non autofertile (bon pollinisateur) | Frais, compote, poires au sirop | Très courante en pépinière, facile à réussir |
| William’s Rouge | Mutation colorée de William’s | Fondante, sucrée, parfumée | Fin août – septembre | Courte à moyenne | Non autofertile | Table, dessert | Très décorative grâce à la peau rougeâtre |
| Winter Nellis | Poire d’hiver | Sucrée, ferme, très savoureuse | Novembre | Très longue | Pollinisation croisée | Frais, cuisson | Permet des poires jusqu’en fin d’hiver |
Quel que soit le choix de vos variétés de poirier, quelques principes restent essentiels :
Si votre jardin est modeste, vous pouvez malgré tout profiter de plusieurs variétés de poires :
Combien de poiriers faut-il planter pour avoir des poires ?
Dans l’idéal, plantez au moins deux variétés différentes et compatibles, qui fleurissent à la même période. Certaines variétés sont partiellement autofertiles (comme ‘Conférence’), mais même pour elles, la présence d’un autre poirier améliore nettement la récolte.
Quelles variétés de poiriers choisir pour un climat froid ?
Privilégiez des variétés rustiques comme ‘Louise Bonne d’Avranches’, ‘Beurré Hardy’, ‘Conférence’ ou ‘William’s’, tout en leur offrant un emplacement abrité des vents dominants.
Quelles poires se conservent le plus longtemps ?
Les meilleures poires de garde sont les variétés tardives comme ‘Comtesse de Paris’, ‘Passe-Crassane’, ‘Winter Nellis’ ou d’autres variétés d’hiver (Doyenné d’hiver, variétés citées dans les listes de poires de conservation).
Quelles variétés privilégier pour la cuisine (tartes, poires au vin, compotes) ?
Les poires à chair ferme qui tiennent bien à la cuisson sont idéales : ‘Conférence’, ‘William’s’, ‘Comtesse de Paris’, ‘Passe-Crassane’ ou ‘Belle de Boskoop’ lorsqu’elle est cultivée à proximité pour les recettes pommes–poires.
Les poiriers sont-ils très sensibles aux maladies ?
Comme le pommier, le poirier peut être touché par la tavelure et d’autres maladies cryptogamiques. Une bonne aération de la ramure, des traitements préventifs naturels (décoction de prêle, cuivre en conditions humides) et l’hygiène du verger (feuilles malades ramassées) limitent fortement les dégâts.