Potiron et potimarron : différences, cuisson et idées cuisine
À l’automne, vous hésitez entre potiron et potimarron ? Vous n’êtes pas seul·e. Ces deux courges d’hiver se ressemblent, mais elles n’ont ni la même texture, ni la même intensité aromatique, ni la même tenue à la cuisson. Bonne nouvelle : en observant la forme, la peau et en connaissant leurs usages, on ne se trompe plus ni au marché, ni en cuisine.
Espèce botanique
Potiron : le plus souvent Cucurbita maxima (formes variées : « Rouge vif d’Étampes », « Blue Hubbard », « Jaune Gros de Paris »…).
Potimarron : type de potiron (groupe « kuri ») appartenant aussi à C. maxima.
Le saviez-vous ?
Le potimarron s’appelle « kuri » au Japon, c’est-à-dire… châtaigne. Son arôme vient de petites molécules (lactones, pyrazines) plus marquées que chez beaucoup de potirons. Et ses graines — comme celles du potiron — se croquent grillées : rincez, séchez, 15–20 min au four à 170 °C, une pincée de sel… c’est addictif.
Différences essentielles
A gauche, le potiron – A droite, le potimarron
Deux indices suffisent.
La forme d’abord : le potimarron ressemble à une grosse poire avec un col discret ; le potiron penche vers l’aplati ou le turban, parfois très volumineux.
La peau ensuite : fine pour le potimarron (qui se mange), plus épaisse pour beaucoup de potirons. À l’intérieur, le potimarron offre une chair plus serrée et plus colorée, qui rend peu d’eau.
Retenez l’essentiel :
Potimarron = potiron “kuri” à peau comestible, chair dense, goût châtaigne → parfait pour veloutés, purées, gnocchis.
Potiron (au sens large maxima) = calibres plus grands, peau à éplucher, chair douce mais parfois plus aqueuse → idéal rôti, gratiné, confit. En choisissant la bonne méthode de cuisson et en ajustant l’humidité, vous révélerez le meilleur de chacun, simplement, avec panache.
Pédoncule (tige du fruit)
Les deux, étant maxima, partagent un pédoncule rond, lisse, non anguleux, non évasé (contrairement à la citrouille C. pepo).
Forme & calibre
Potiron : souvent aplati ou turbiné, gros calibres possibles, côtes peu marquées selon variétés.
Potimarron : petit à moyen, silhouette en goutte/poire, très identifiable.
Peau & préparation
Potiron : peau plus épaisse, souvent à peler (ou rôtir puis prélever la chair).
Potimarron : peau fine et comestible après cuisson, un vrai gain de temps.
Chair & goût
Potiron : chair douce, parfois un peu plus aqueuse selon variété ; tenue correcte en gratin et rôtis.
Potimarron : chair dense et sucrée, saveur de châtaigne, texture naturellement crémeuse.
Conservation
Potiron : 2 à 4 mois à 12–15 °C, local sec et ventilé.
Potimarron : 2 à 3 mois, à surveiller un peu plus (peau fine).
En cuisine : que faire avec l’un… et avec l’autre ?
Potimarron : le roi du crémeux
Vous voulez un velouté soyeux sans litrer la crème ? Partez sur le potimarron.
Soupe express (peau comprise) : lavez, épépinez, coupez en cubes, suez avec oignon et ail, couvrez d’un bouillon léger, mixez finement : la peau épaissit et donne une texture onctueuse.
Purée & gnocchis : cuisson vapeur pour ne pas diluer les arômes ; ajoutez muscade, beurre noisette, ou liez avec œuf/farine pour de délicieux gnocchis.
Gâteaux & pains : sa faible teneur en eau évite les pâtes spongieuses et apporte un moelleux subtil.
Rôti : quartiers au four, huile d’olive, sauge ou romarin, 35–45 min à 180–190 °C.
Potiron : doré, gratiné, confit
Vous cherchez le confit et les coins caramélisés ? Le potiron adore le four.
Gratin : tranches rôties à l’avance pour évaporer l’excès d’eau, puis appareil œufs + crème + parmesan.
Dés rôtis aux épices : paprika fumé, cumin, piment doux, 40–50 min à 190 °C en retournant une fois.
Tarte salée/tatin : précuisez et égouttez la chair pour éviter l’imbibition.
Confiture & chutney : il prend bien le sucre et les épices (gingembre, cannelle, clou de girofle).
Notre avis : pour un velouté irrésistible ou un risotto crémeux, potimarron sans hésiter ; pour un gratin crousti-fondant et des dés rôtis parfumés, potiron, en pensant à concentrer sa chair au four.
Technique de cuisson : vapeur, four ou casserole ?
Vapeur : idéale pour préserver goût et texture, surtout pour potimarron (peau comestible).
Four : le meilleur allié du potiron pour sécher et caraméliser.
Casserole : possible, mais ajoutez l’eau au minimum, quitte à rallonger après mixage ; sinon, soupe fade.
FAQ questions fréquentes :
Le potimarron est-il un potiron ?
Oui. Le potimarron appartient à la même espèce (C. maxima) et au groupe “kuri”. C’est un type de potiron, sélectionné pour sa chair dense et sa peau fine.
Peut-on intervertir dans une recette ?
Oui, mais adaptez : avec un potiron plus aqueux, rôtissez/égouttez ; avec un potimarron, réduisez les liquides, la crème ou le bouillon.
Faut-il enlever la peau du potimarron ?
Pas nécessaire en soupe, purée, rôtis. En pâtisserie très lisse, vous pouvez l’éplucher, mais ce n’est pas obligatoire.
Comment bien conserver une moitié entamée ?
Filmez au contact, au frais (bas du frigo), consommez sous 3–4 jours. Vous pouvez aussi rôtir et congeler en dés.
Puis-je garder des graines pour semer ?
Oui si vous n’avez cultivé qu’une seule variété par espèce à proximité. Sinon, les hybridations au sein de C. maximadonneront des surprises l’an prochain.
Le potiron, l’une des courges les plus utilisées
Le potiron est l’une des cinq espèces de courges les plus cultivées dans tous les pays chauds ou tempérés de la planète. Ce sont les Portugais qui, au 15e siècle, importent en Europe ce gros fruit côtelé du Nouveau monde.
Si nous avons l’habitude de trouver des potirons ronds à l’écorce orangée dans les rayons français, sachez qu’il en existe aussi à la forme allongée, cubique ou encore de couleur verte ou blanche. Tous renferment une chair orangée à la saveur douce, bien plus savoureuse que celle de la citrouille avec laquelle on le confond souvent.
Classique des soupes d’automne, le potiron s’accommode également très bien dans des recettes d’entrées, de gratins ou même de desserts.
Le potimarron, inconnu en Europe avant le 20e siècle
Il faut attendre les années 1950 pour voir les premiers potimarron garnir les étals français. Mis au point à partir des courges introduites en Asie par les Portugais, le potimarron serait originaire de l’île japonaise d’Hokkaido. Il doit son nom à la saveur de sa chair jaune rappelant celle de la châtaigne.
Très reconnaissable à sa forme semblable à une grosse poire, le potimarron arbore le plus souvent une belle couleur rouge brique. Certains spécimens peuvent également être rose, orangé ou vert.
On le consomme également durant une période plus longue que son cousin puisque que vous trouvez des potimarrons à la vente jusqu’au mois de mars.
Écrit par Jardiner Malin | La rédaction vous propose des conseils d'experts, une approche respectueuse de la nature, de beaux jardins et un potager fait de bons petits légumes cultivés au fil des saisons.