La courge de Siam : une cucurbitacée à l’allure de pastèque
On la voit encore trop peu dans les potagers, et pourtant la courge de Siam coche toutes les cases : une vigueur hors norme, une chair idéale pour les confitures et fruits confits, une conservation record et une réelle tolérance aux nuits fraîches. Connue aussi sous les noms de courge à confiture, chilacayote ou malabar gourd, cette ancienne cucurbitacée apporte un souffle d’originalité au jardin comme en cuisine. Si vous aimez les variétés rustiques qui en donnent beaucoup pour peu d’efforts, vous allez l’adopter.
La courge de Siam en résumé :
Nom latin : Cucurbita ficifolia Famille : Cucurbitacées Type : Légume‑fruit
Taille : 10 à 15 m Distance de plantation : 1,50 à 2 m Exposition : Ensoleillée Sol : Humifère et meuble
Plantation : Avril Récolte : Octobre
Le saviez-vous ?
Contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, la courge de Siam n’est pas originaire de Thaïlande, mais du Mexique.
Très cultivée en Asie, elle est apparue en Europe au début du XIXe siècle. Cette plante annuelle rampante donne des fruits qui peuvent évoquer la pastèque avec leur forme ovoïde et leur peau verte, marbrée de blanc.
Plantation de la courge de Siam
Comme pour beaucoup de plantes dites « exotiques », la courge de Siam réclame quelques attentions si vous souhaitez qu’elle soit productive.
Préparation du sol :
Avant de songer à la plantation, vous devez vous assurer d’avoir un endroit ensoleillé où installer votre pied de courge de Siam. Lorsque vous l’avez trouvé, analysez le sol de votre potager afin de vérifier sa richesse en matière organique. Si cette dernière n’est pas suffisante, vous devrez alors réaliser une fumure. Pour ce faire, l’automne précédent la plantation, travaillez la terre de la manière suivante :
Épandez du fumier bien décomposé ou du compost en surface.
Si vous en possédez, vous pouvez rajouter de la cendre de bois qui permettra d’alléger le sol.
Retournez la terre à l’aide d’une fourche‑bêche. N’utilisez pas de bêche afin de nuire le moins possible aux vers de terre et à la faune souterraine.
Le printemps suivant, juste avant le repiquage de vos plants, travaillez de nouveau la terre pour bien l’ameublir.
Réalisation du semis et plantation :
À la mi‑avril, semez vos graines de courge de Siam dans des godets remplis d’un mélange de terreau et de sable. Par la suite, installez‑les à la lumière et surtout à l’abri du froid. Lorsque les dernières gelées sont passées (c’est-à-dire vers fin mai), vous pouvez repiquer les plants les plus vigoureux. Ensuite, deux options s’offrent à vous :
soit vous laissez courir les tiges sur le sol comme pour la majorité des courges ;
soit vous installez un support solide (treillis ou tuteur) pour que la plante puisse y grimper.
Il ne vous reste plus qu’à réaliser un arrosage abondant pour finaliser la plantation et faciliter la reprise.
Culture et entretien de la courge de Siam
La culture de la courge de Siam est très simple et à la portée de tous les jardiniers. La seule exigence de cette plante exotique est de recevoir suffisamment d’eau (notamment en cas de sécheresse). Vous devrez donc être attentif à l’arrosage de vos pieds.
Maladies et ravageurs :
La courge de Siam étant particulièrement résistante, elle n’est pas la cible des ravageurs et parasites et se montre peu sensible à la maladie. Elle peut néanmoins subir quelques attaques d’oïdium :
Si elles interviennent au printemps, vous devrez effectuer un traitement pour ne pas compromettre le développement des fruits.
Si l’attaque à lieu à la fin de l’été ou au début de l’automne, il ne sera pas utile d’intervenir, car les fruits ne seront pas affectés.
FAQ – questions fréquentes :
Quand semer pour être sûr de récolter ?
Semez fin mars/avril sous abri et repiquez mi-mai : son cycle long réclame de l’anticipation, surtout au nord de la Loire.
Faut-il obligatoirement un support ?
Non. Elle peut courir au sol, mais un treillis solide gagne de la place et améliore l’aération (moins de maladies).
Comment savoir si un fruit est mûr ?
Peau dure, brillante, pédoncule liégeux ; le fruit sonne « plein ». Coupez avec un morceau de tige et laissez ressuyeravant stockage.
Peut-on la cultiver en grand bac ?
Oui si vous avez au moins 50–70 L de substrat très fertile et un arrosage suivi. Un bac surélevé au pied d’une pergola fonctionne bien.
La chair est-elle sucrée naturellement ?
Plutôt neutre. Elle prend le goût des épices et des agrumes. C’est parfait pour les confitures et pâtisseries, très correct aussi en salé.
Récolte et conservation
La récolte s’effectue à la fin du mois d’octobre, avant que les premières gelées n’apparaissent. Si certains fruits ne sont pas mûrs, ne vous inquiétez pas ! Vous pourrez les consommer malgré tout.
Récoltez avant que le pédoncule commence à lièger.
Laissez sécher 1 à 2 semaines sous abri ventilé pour cicatriser la tige, puis stockez en local sain, hors gel. Manipulez avec douceur : une blessure écourte la conservation.
La conservation de la courge de Siam est exceptionnelle. En effet, si les fruits ne sont pas abîmés et bien mûrs, ils peuvent être conservés jusqu’à 2 ans ! Pour cela, vous devez les stocker dans un endroit aéré, lumineux et pas trop frais.
La courge de Siam en cuisine
La chair blanche de la courge de Siam peut se cuisiner de multiples façons :
Pour les fruits mûrs, vous pouvez l’utiliser pour confectionner une choucroute ou un gratin. Il est même possible de réaliser une confiture appelée « confiture de cheveux d’ange », en référence aux filaments tendres et charnus qui constituent la chair.
Les fruits récoltés qui ne seront pas arrivés à maturité peuvent se consommer en les préparant de la même façon que les courgettes.
Écrit par Christophe Dutertre | Diplômé en aménagement paysager et amoureux des jardins, Christophe vous accompagne dans cette passion qui nous réunit. Découvertes, conseils pratiques et écologie sont au programme.